Adam (Arsène) ADAM – 1896-1980

Portrait.

Franc, hardi, généreux, tel fut le P. Adam, grâce aux nombreux dons qu’il
fit fructifier tout au long de sa vie et dans ses différents milieux.
Jeune alumniste, il est un élève plein de vie, d’ardeur fougueuse en
récréation, prouvant son ascendance espagnole d’un grand-père maternel,
Gomez. Il dit tout de suite ce qu’il pense, d’une franchise qu’il sait
allier à
une grande bonté. Doué d’une mémoire prodigieuse, c’est avec plaisir qu’il
raconte des faits oubliés par ses confrères.
La guerre 14-18 lui donne l’occasion de mettre en œuvre sa générosité
naturelle, comme infirmier
auprès des blessés de l’Yser. Ce service de santé, il le
rend fréquemment auprès des populations congolaises privées de toute
assistance médicale. On se souvint longtemps de la guérison d’un groupe
empoisonné par des plantes vénéneuses. Il sait aussi déployer les dons du
médecin des âmes, avec un réalisme et un sens du devoir qui lui faisait
répéter:
‘Il faut le faire? On le fait’. Austère pour lui-même, il aima vivre pauvre
et distribuer sa pension en aumônes.

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Un enfant belge en Suisse.

Arsène Adam est né à Burtonville, commune de Vielsaim dans le Luxembourg belge le 28 décembre 1896. Il suit les cours aux alumnats de Bure (Belgique), dès 1909, et d’Ascona où il termine sa formation secondaire en 1915 (Suisse) sur les bords du lac Majeur. Rappelons à ce sujet les circonstances des fondations de l’Assomption en terre suisse: « Au printemps 1910 un ami de l’Assomption avait acheté le collège de Locarno sur le lac Majeur et l’avait offert à la Congrégation pour y fonder un alumnat. C’est là qu’on se proposait de transporter une partie des humanistes. Mais voilà qu’au même moment, Mgr Peri-Morosini, évêque de Lugano, se trouvait fort embarrassé. Les Pères Salésiens qui dirigeaient, à peu de distance le collège-séminaire d’Ascona, venaient de se retirer: l’évêque leur cherchait des successeurs. Il supplia le Père Emmanuel [Bailly] de se charger de son collège.. Il fit même intervenir le Vatican pour vaincre des répugnances compréhensibles. Comment porter simultanément le poids de deux nouvelles fondations aussi rapprochées l’une de l’autre? » Sur les observations que le collège ne paraissait pas viable à Ascona trop difficile d’accès, et d’une installation trop austère et trop monacale, Mgr Peri-Morosini accepta un échange de locaux. Il fut donc entendu que le collège s’ouvrirait à Locarno et que l’alumnat reprendrait la maison d’Ascona. La prise de possession se fit très simplement le 4 septembre 1910 … ». La fondation d’Ascona ne dura pas une dizaine d’années puisque l’évêché de Lugano reprit possession des lieux au commencement de l’année 1918.

Curriculum vitae.

La guerre mondiale 1914-1918 met un terme à cette formation première: Arsène s’engage comme infirmier (1915-1919), il termine cette rude expérience avec pour preuve de reconnaissance de son dévouement l’obtention de cinq médailles. Son projet de vie religieuse sacerdotale reprend son cours: noviciat à Louvain (1919), études de philosophie à Taintignies (1921-1923) et de théologie à Louvain (1923-1927). Il est profès perpétuel le 1er octobre 1923 et prêtre le 24 juillet 1927. De 1927 à 1933, il reçoit les charges de professeur de mathématiques et d’économe à Bure. En 1933 il s’embarque comme missionnaire pour le Congo, pour un long séjour (1964) où il rend les services pastoraux dans les différents postes de brousse: Muhangi, Beni, Buisega, Musienene. A 68 ans, en 1964, il revient en Belgique: aumônerie d’un home de rééducation à Antheit et vicariat pour épauler le curé de la paroisse. Il s’y montre lecteur assidu, prêtre zélé et austère, au franc-parler parfois rugueux et violent pour défendre les principes moraux chrétiens, n’oubliant pas les terres de la mission congolaise où il fait parvenir ses économies. Malgré un isolement de fait, il reste en lien étroit avec sa famille de l’Assomption par de fréquentes visites aux communautés, par la lecture des publications internes de la congrégation, par une solidarité active et manifestée à tous les événements heureux ou malheureux de la province. Solide comme un chêne ardennais, il ne connaissait la maladie que par celle des autres. Mais en décembre 1980, il éprouve des crises de diabète et des poussées d’urée alarmantes. Il comprend très vite la gravité de son mal et se prépare au grand passage. Il meurt dépouillé et serein le 18 décembre 1980 à la clinique de Huy et il est inhumé, le 22, à Antheit.

Bibliographies

Bibliographie : Documents Assomption n° spécial 1980, nécrologe 1975-1980 (I), page 109. Polyeucte Guissard, Histoire des Alumnats, Paris, Bonne Presse, pages 295-296. Notes sur le P. Adam (Arsène) Adam, 1896-1980, par le P. Guibert Baudet, pro manuscripta, 21.12.1980, 7 pages cf Belgique-Sud Assomption, février 1981, n° 118, P. 1710-1716. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts (1929-1994), Butembo, 1994, p. 44-45.