Religieux de la Province de Paris.
Un compatriote du P. Louis-Henri Bélard.
Né le 29 décembre 1890 à Combe-l’Aire, commune de Montbrun, au canton de Sainte- Enimie (Lozère)à quelque 7 km. d’Ispagnac, berceau natal du P. Bélard, Alphonse-Marius est d’abord scolarisé chez les Frères des Ecoles chrétiennes à Ste Enimie (1904-1905) puis à l’école communale de Montbrun (1905-1906). Le pays lui doit, selon les lois de Taine, son caractère entier, ses apparences de dureté et son extérieur bourru mais aussi une bonté cachée et une endurance à toute épreuve. En 1906, il fait connaissance avec l’hospitalière Belgique pour commencer ses études secondaires à Sart-les- Moines (1906-1910). Il prend l’habit le 14 août 1914 sous le nom de Fr. Adolphe à Gempe, noviciat campagnard et inconfortable, y fait sa première profession le 15 août 1911 et va poursuivre sa deuxième année de noviciat à Limpertsberg au Luxembourg où il est admis à la profession perpétuelle le 15 août 1912. Cette expérience religieuse, de type monacal, n’est pas sans rigueur: il n’hésite pas et se rend à Louvain pour les études de philosophie (1912-1914). Mobilisé le 4 août 1914, le voici en campagne, de la Belgique à l’Artois, en tranchée dans ce qu’il nomme ‘la boyaupolis’ jusqu’au samedi 15 mai 1915 où dans le cimetière de Neuville il est enseveli sous un mètre de terre. Dégagé, mis à l’abri de la mitraille, il est blessé à la main gauche, mal soigné et réformé (24 décembre 1916). L’hiver fait rage, mais rien le ne retient: il traverse la Loire à pied sec pour gagner Saint- Maur (Maine-et-Loire). Il gagne l’installation de fortune à Bourville (Seine-Maritime) pour commencer ses études de théologie (1917-1918) qu’il poursuit à Rome (1918-1919) et achève à Louvain (1919-1921) où il est ordonné prêtre le 7 août 1921, à 31 ans.
Années de professorat et de ministère.
Ces années d’après-guerre sont des années de reconstruction et de suppléance dans l’urgence. Le P. Adolphe est d’abord nommé à l’alumnat Sainte-Odile de Scherwiller (Bas-Rhin) de 1921 à 1925, puis au collège de Sens (1925-1931) que la Province de Paris – à laquelle il demande son affiliation – a pris en charge, enfin aux alumnats de Poussan (1931-1933) et de Vérargues (1933-1937) dans l’Hérault. Il y retrouve le P. Marie-Lucien Couderc. En 1937, le P. Adolphe va épauler le P. Didier Nègre à Saint-Denis, près de Paris dans cette maison de vocations tardives que la guerre de 1939-1943 va anéantir. Le P. Adolphe est une deuxième fois ‘enterré’ vivant, cette fois dans un corridor. En 1947, il gagne le secteur de Montmirail dont l’évêque de Châlons-sur-Marne, Mgr. Tissier, confie l’animation aux Assomptionnistes. Le projet d’établissement à la ‘chapelle de Dormans’, domaine des ‘ex-voto’ de la guerre de 14-18 tombe à l’eau, du fait de la mort subite du P. Couderc en septembre 1948: Mgr. Piérard offre les lieux aux Salésiens qui y établissent leur noviciat. Revient à l’Assomption l’animation paroissiale du secteur de Montmirail. Déjà en 1938, Mgr. Evrard, évêque de Meaux (Seine-et-Marne) a chargé l’Assomption de l’animation du sanctuaire de Notre-Dame de Pitié à Verdelot: le P. Adolphe y prend la succession du P. Blaise Cherny en 1949 sur cette boucle du petit Morin. Il parcourt tous les hameaux de cette vallée et des plateaux à bord d’une vieille Citroën légendaire qui rend bientôt l’âme et qu’il échange contre une moto. A titre d’ancien combattant, il préside l’Association locale et pénètre dans bien des milieux indifférents, grâce à la complicité d’une sœur infirmière, Sr Marie-Damien, du prieuré voisin des Augustines de Meaux, à Verdelot. En 1954, fatigué, le P. Adolphe fait un séjour à l’hôpital de Coulommiers. Il est atteint d’une leucémie qu’il soigne pendant deux ans grâce à des transfusions. Le mal est le plus fort: le P. Adolphe meurt le 13 février 1957 dans la nuit, vers 2 heures, comme son confrère et ami le P. Bélard à Paris. Il est inhumé le samedi 16 février dans la tombe des prêtres au cimetière de Verdelot, à l’ombre de ce sanctuaire de Marie dont il n’a cessé de propager le culte.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1958, p. 27. Lettre à la Famille, 1957, n° 224, p. 21; n° 232, p. 84-87. L’Assomption 1957, n° 515, p. 20-22. La Croix de Seine-et-Marne, 24.02.1957. Ont été gardés du P. Bousquet de la correspondance (période militaire 1914-1916) et un rapport de Dormans (1948).