Aimé (Alphonse Aimé Joseph) DESCHAMPS – 1915-1970

Jubilé Sacerdotal.
« C’est au milieu d’un nombreux concours de parents et d’amis que le P.
Aimé Deschamps A.A. célébrait ses
noces d’argent de prêtrise le 30
juillet dernier [1967], au collège de l’Assomption de Worcester. Ce
distingué religieux avait été ordonné au Québec le 26 juillet 1942. Comme
premier article au programme, un banquet f ut servi à une heure trente de
l’après-midi dans le réfectoire des élèves. M. J-Henri Goguen, président
général de la Société, y remplit les fonctions de maître des cérémonies;
c’est aussi lui qui avait rempli ces fonctions au banquet qui suivit la
première messe solennelle du Père Deschamps, à Salem, le dimanche 2 août
1942. Le Père Louis Dion, A.A., président du collège, fit une intéressante
allocution au cours de laquelle il brossa une fresque des accomplissements
du P. Deschamps depuis son entrée en communauté. Le bouquet de la
célébration fut évidemment la messe concélébrée, offerte à 4h. de
l’après-midi au gymnase, transformé en chapelle, au
nombre desquels se trouvaient le P. Wilfrid Dufault,
Supérieur général des A.A. et le P. Armand Desautels, provincial qui
prononça le sermon de circonstance: ‘Le prêtre témoin du Christ’ ».

Aimé (Alphonse Aimé Joseph) DESCHAMPS

1915-1970

Religieux américain de la Province d’Amérique du Nord.

Une personnalité déjà marquée.

Né le 4 août 1915 à Salem, Massachussetts (U.S.A.), Alphonse Deschamps, après son école primaire au pays natal, vient faire sa scolarité secondaire au collège de l’Assomption, à Worcester (Massachussetts), de 1929 à 1935. Il entre au noviciat de Bergerville (Sillery, Québec), le 4 octobre 1935 sous le nom de Frère Aimé et y fait sa première profession le 7 octobre 1936. Le P. Léocade Bauer le présente comme « un jeune aux capacités intellectuelles remarquables, une vocation sérieuse et réfléchie, mais trop défiant de lui-même. Il souffre d’un bégaiement chronique, en raison d’une nervosité excessive. Son caractère est rude et parfois difficile, sa volonté forte. Il doit progresser pour l’entente fraternelle ». Il entreprend ses études de philosophie en France, à Layrac (Lot-et-Garonne) de 1936 à 1937 et à de 1937 à 1939 à Scy-Chazelles (Moselle). C’est à Lormoy (Essonne) qu’il commence sa formation théologique en 1939 et qu’il prononce ses vœux perpétuels le 7 octobre 1939. Mais la guerre survenant en 1940, il doit gagner la zone Sud, à Nîmes (1940- 1942) pour échapper aux investigations policières. En 1942, la zone Sud étant elle-même envahie, le Frère Aimé regagne l’Amérique. Il achève ses études de théologie à Bergerville (Québec) de 1942 à 1943. C’est au Québec qu’il est ordonné prêtre le 26 juillet 1942.

Une fonction d’enseignement.

Le P. Aimé est d’abord affecté à la paroisse Notre- Dame de Guadalupe à New York de 1944 à 1949, puis à la maison d’étudiants de Hyattsville (Maryland) dont il est supérieur de mai 1950 à juillet 1951 et d’où il poursuit des études de bibliothécaire à l’Université catholique de Washington.

En juin 1951, il obtient le grade de Master of Science. C’est au collège de l’Assomption de Worcester qu’il va exercer cette spécialité de 1951 à 1967. Après la tornade de 1953, il y préside à l’établissement de la nouvelle bibliothèque sur le nouveau campus. Il est également chargé du Bulletin du collège ‘Assumption’ et des relations avec les anciens élèves. En 1967, il vient à New York, à la maison provinciale, où il s’occupe de la bibliothèque, du bulletin provincial, des archives et de traductions des Livres de Règle et du P. d’Alzon. Le 22 janvier 1970, il subit une attaque cardiaque fatale dans le métro de New York alors qu’il se rend à la maison provinciale. Il n’a que 54 ans. Il est inhumé au Prep-School de Worcester. Après la fermeture de l’Ecole, les corps des religieux inhumés à cet endroit seront transférés près du collège.

Deux symboles de vie, la route et la personne.

Le P. Aimé a quitté ce monde alors qu’il était en route. Lui, grand voyageur, ne trouvait pas de distance insurmontable et se trouvait toujours prêt à parcourir des km. pour rencontrer des anciens du collège ou approvisionner sa chère bibliothèque. Mais au cœur de ses préoccupations, on trouve l’homme, le souci de chaque personne. Dans les familles, les groupes, les communautés, il sait d’abord voir la personne. Prompt à féliciter et lent à blâmer, très sensible et disponible à la réalité de l’instant, le Père Aimé avait le don de faire sentir à chaque être rencontré le caractère unique de sa personnalité. A son contact, on éprouvait une sensation renouvelée de bien-être, alors que la société de masse génère des formes de dépersonnalisation et une atmosphère d’indifférence mutuelle. Il aimait rappeler qu’au cours de sa vie sacerdotale, 25 de ses ex-assistants étudiants, aides-bibliothécaires avaient choisi la vie religieuse et presbytérale. Il reste, aux yeux de ceux qui l’ont connu, le symbole de cette vie en mouvement, à la rencontre incessante de l’autre qui se révèle le mieux dans la relation interpersonnelle.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. novembre 1970, p. 146. Assumption (Worcester): R. A. Aimé Deschamps, AA (1915-1970). Assumptionists Deceased in North America, p. 7. Correspondances du P. Aimé dans les ACR (1941-1967, Rappports de Hyattsville (1949-1951). On doit également des articles et éditoriaux du P. Aimé Deschamps dans la revue de Worcester, Assumption (1960-1967). Notices Biographiques