Alban (Aloys) FITZ – 1875-1960

Nouvelles de Conception.
« Pour la fête de la Vierge du Carmel, il y a eu 200 communions d’hommes:
c’est un joli chiffre pour Conception où la Piété n’étouffe pas les hommes.
On leur servit à tous un copieux déjeuner au chocolat, dans le nouveau
Salon social. Le l9 juillet, fête de St Vincent de Paul, les pauvres ont eu
leur fête. Nouvelle communion générale nouveau déjeuner dans le Salon
social. Le soir, le cinématographe fonctionna
en faveur des pauvres, de leurs protecteurs et protectrices. A la réunion
générale des Conférences St Vincent de Paul, le Mémoire annuel de notre
président a fait très
bonne impression sur ces Messieurs. On s’étonna du travail déjà réalisé par
notre Conférence qui compte à peine un an d’existence. On désire que ces
messieurs se mettent à la tête de l’œuvre de l’Adoration nocturne. La
neuvaine de l’Assomption a
été bien mouillée. Mgr malgré sa promesse n’est pas venu et le P. Casimir a
fait le pied de grue à la porte de l’église. Le P. Bénigne dirigea quand
même les chants avec la maestria que vous lui connaissez. L’église était
comble. Le Supérieur des jésuites fit le sermon de circonstance… ». P.
Alban F.

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Alban (Aloys) FITZ

1875-1960

Religieux allemand de la Province de Bordeaux, affilié à la Province d’Amérique du Sud.

Un régime propre.

Né à Bretzingen, près de Baden en Allemagne, le 20 mai 1875, le jeune Aloys est envoyé par son curé à l’alumnat de Taintegnies en Belgique en 1892 où il fait ses études de grammaire et d’où en 1896 il passe à l’alumnat de Clairmarais pour les humanités. A 21 ans, il demande à son supérieur, le P. Edouard Bachelier, s’il doit jeûner pendant le carême de 1897. La réponse est affirmative. Le jeune Aloys écrit bien après dans son carnet de notes personnelles: « J’ai jeûné sérieusement pendant la sainte quarantaine et le résultat fui une maladie d’estomac et un détraquement des nerfs qui m’ont fait beaucoup souffrir. Admis à la prise d’habit au noviciat de Livry le 8 septembre 1897, j’étais vraiment malade, à tel point qu’un bruit subit me faisait sauter en l’air ou me jetait à terre. Je ne pouvais plus rien manger. Un Docteur fut appelé: il prescrivit le repos complet et une cure de fruits ». La première année de noviciat terminée, Aloys devenu Frère Alban prononce ses vœux en septembre 1898 et gagne l’alumnat de Laubat (Charente-Maritime) près de Royan, avec défense d’étudier et même de lire le bréviaire: Au programme: manger des pommes, respirer de l’air marin et travailler la terre. Le Frère Alban prononce ses vœux perpétuels le 8 septembre 1899 à Livry. De septembre 1899 à mai 1900, le Frère Alban se trouve à Toulouse pour des études de philosophie. Au moment de l’expulsion en 1900, il gagne Bure (1) puis Louvain où l’Assomption emménage dans l’ancien couvent des Ursulines. Le Frère Alban est ordonné prêtre le 25 juillet 1904. De 1904 à 1906 il devient professeur à St-Trond, puis il est envoyé à Rome pour les études de théologie. Il sert de secrétaire au cardinal Vannutelli lors des Congrès eucharistiques de Tournai et de Metz. De 1907 à 1909, le P. Alban est professeur de grammaire à l’alumnat d’Elorrio (Espagne).

Au service de la Mission au Chili.

Le P. Alban Fitz a pris l’engagement en 1899, auprès de Mgr Angel Jara, évêque d’Ancud, d’aller au Chili comme missionnaire dès qu’une obédience de ses supérieurs l’y autorisera. Le P. Joseph Maubon, venu au Chapitre général de 1912, enrôle le P. Alban pour l’Araucanie lointaine. Son premier champ d’apostolat est la paroisse Saint-Jean de Matha à Conception, sous la direction du P. Casimir Romanet, plus particulièrement la chapellenie de Puchacay. Rappelé en Europe par les obligations militaires, le P. Romanet laisse la place au P. Gunfrid Darbois lequel doit rejoindre Valparaiso en 1916, à la mort du P. Régis Ribeyre: c’est dans ces circonstances que le P. Alban devient supérieur et curé à Conception, en attendant le retour du P. Romanet. En 1918, soulagé, le P. Alban redevient vicaire et peut fonder la vice-paroisse de la Pampa et, pendant ses loisirs, s’adonner au travail manuel dans lequel il excelle. Il monte un atelier de menuiserie et fabrique des meubles de sacristie, des autels pour chapelles et églises. jusqu’en 1932, le P. Alban est fixé à Conception. C’est alors qu’il est désigné comme supérieur et curé à Lota où il reste jusqu’en 1938. De Lota, il est transféré à Valparaiso dans les mêmes fonctions (1938-1944). En 1944 il est envoyé à Santiago, au sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes. Homme de bon sens, de doctrine et de dévouement, il est apprécié partout, malgré ce léger handicap nerveux qui ne le quitte plus depuis 1897. En 1958, à 83 ans, le P. Alban décline très nettement: il perd peu à peu l’usage de la raison et ne peut célébrer les sacrements. L’usage de la parole s’en va également. Reste la marche dans le cloître, au couvent de Santiago, qu’il arpente toute la journée, ouvrant et fermant portes et fenêtres en poussant des gémissements. Le 20 mai 1960, il cesse de s’alimenter. Il meurt le 24 mai 1960. Les obsèques sont célébrées le lendemain, 21 mai, et il est inhumé dans le mausolée de la communauté. (1) Alban commence l’année scolaire à Bure qu’il quitte en décembre. Un conflit assez violent l’a opposé à son Supérieur, le P. Pierre Descamps dont il juge les méthodes dictatoriales.

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Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1961 p. 144. Lettre à la Famille, 1960, p. 419-420. Vinculum (boletin Provincia America latina), junio 1960, n° 30, p. 1-5. Nouvelles de Conception, le 22 août 1912 par le P. Alban Fitz dans Pages Chiliennes 1912 n° 24, p. 257-258. Dans les ACR, correspondances du P. Alban Fitz (1906-1939) et rapports de Lota (1931- 1937). Notices Biographiques