Albert (Anselme-Maxime) VONROSPACH – 1913-1999

Mongré, 1964.
« Nous avons été très touchés, le P. Constant Gasperment et moi-même, de
votre délicate attention à l’occasion de notre jubilé sacerdotal. C’est par
l’Assomption et dans l’Assomption que notre sacerdoce a pu prendre
naissance, se maintenir et s’épanouir. C’est sous votre égide qu’il
s’engage dans une nouvelle étape. Permettez- nous de renouveler entre vos
mains notre consécration à Dieu et à l’Eglise, de vous demander de nous
bénir afin que notre vie religieuse assomptionniste s’affermisse
et rende notre sacerdoce beaucoup plus fécond qu’il ne l’a été jusqu’à
présent. Puissions-nous être des éveilleurs de vocations sacerdotales et
religieuses au milieu de ces jeunes auxquels nous sommes envoyés! Nous
avons eu la joie de voir l’un de nos anciens de Mongré prendre l’habit à
Pont-l’Abbé en septembre dernier et de diriger un autre de nos finissants
sur Valpré. Nous avons actuellement 345 élèves et pensons que ce chiffre
progressera encore, malgré toutes les difficultés internes
et externes (développement des institutions publiques notamment). On
constate une désaffection pour le ministère de prêtre éducateur. Encore
merci de tout cœur ».
P. Albert Vonrospach.

Religieux de la Province de France. Etudes et premières armes. Anselme-Maxime Vonrospach est né à Albé, village alsacien au fond de la vallée de Villé (Bas-Rhin), le 29 mai 1913. Il est le sixième enfant d’une famille paysanne à la foi très solide qui en comptera dix. Anselme entre à l’alumnat de Scherwiller (Bas- Rhin) en 1924 et à celui de Miribel-les-Echelles (Isère) en 1928. Il prend, l’habit religieux, sous le nom de Frère Albert et la conduite du P. Savinien Dewaele, au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le 12 octobre 1930. Profès le 13 octobre 1931, il reste sur place pour les études de philosophie. Après son service militaire à, Nancy (Meurthe-et-Moselle) de 1934 à 1935, il se rend à Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. Il y est reçu à la profession perpétuelle, émise le 21 novembre 1936, et il y est ordonné prêtre par Mgr Pie Neveu, le 26 février 1939. Mobilisé en 1939, le P. Albert est nommé aumônier dans un hôpital militaire. Il devient ensuite vicaire à Maranville, dans la Haute-Marne, pendant un an. Au service de la jeunesse. De 1941 à 1969, le P. Albert est affecté dans des maisons de formation de l’ex-Province de Lyon. En 1941, il est nommé professeur au collège de Briey (Meurthe-et-Moselle). En 1951, il passe au service du collège de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône). En 1955, il devient supérieur de l’alumnat de Miribel-les-Echelles et en 1958 conseiller du Provincial de Lyon. Religieux très avenant, sensible, il se montre tout à fait à l’aise et adapté dans ce service des vocations. En 1959, un accident dont le souvenir va le hanter jusqu’à la fin de ses jours, coûte la vie à Christian Vasseur à cause d’une chute mortelle à la descente du Grand Som en Chartreuse. Malgré un début de campagne de presse, le Père Albert est innocenté, Page :351/351 sa responsabilité dégagée, mais son moral en prend un coup. Il quitte les lieux. Il devient supérieur à Mongré où il se soucie beaucoup de l’animation spirituelle des jeunes. Le P. Michel Zabé se souvient: « je puis témoigner du zèle que le P. Albert avait à les rendre proches de Dieu. Nous nous répartissions la responsabilité de la prière des grands. Ce n’était pas toujours facile de rendre vivante et actuelle une telle expression de foi chaque matin! je ne dis pas que nous avons réussi, mais au moins nous cherchions à ne pas perdre ceux qui nous étaient confiés. C’était tout de suite après le Concile de Vatican Il. Il nous fallait vivre cette période de transition entre une tradition figée et une expression de la foi plus vraie. Ce ne fut pas sans problèmes ni tensions de la part de bien des familles ». En 1968, le P. Albert est nommé supérieur à l’alumnat de Scherwiller qui avait alors du mal à préserver sa vocation, étant donné les évolutions sociales et religieuses. Il estime la tâche au-dessus de ses forces et demande à partir au bout d’un an (1). Aumônerie en Suisse. Fin de vie en Alsace. Avec l’autorisation de ses Supérieurs, voilà le P. Albert redevenu le P. Anselme dans le Jura suisse, d’abord aumônier d’un hospice à Saint-Ursanne, puis vicaire à Porrentruy (1970-1973) et enfin desservant de Bressaucourt. En 1987, il rejoint la communauté de Souffelweyersheim (Bas-Rhin). Il doit la quitter à cause de ses infirmités en février 1996. Le P. Michel Zabé, alors Vice-Provincial de l’Est, évoque ainsi sa dernière visite chez les Frères de la Charité à Strasbourg où le P. Anselme est soigné: « Dans son fauteuil, il ne sait plus que dire oui ou non aux questions que je lui pose. Je comprends ce qu’est le chemin du serviteur entré dans la pauvreté humaine, mais invisiblement soutenu par Dieu. Il ne peut plus hausser le ton ni faire entendre sa voix sur la place publique, mais là, faible parmi les faibles, pauvre parmi les pauvres, il reste le témoin de la fidélité de Dieu qui ne cesse de l’accompagner toute sa vie ». Le P. Anselme rend son âme à Dieu au matin du dimanche 28 février 1999, alors qu’est prévue pour l’après-midi la célébration de ses 60 ans de sacerdoce. Ses obsèques ont lieu le 3 mars à Souffelweyershelm où il est inhumé. (1) Extrait de l’homélie, le jour des obsèques, du P. Michel Kubler, neveu du P. Anselme. Page :352/352

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1998-1999, P. 88-89. Assomption Province de France, Nécrologie 1999, p. 3-4. Dans les ACR, du P. Albert Vonrospach, correspondances (1935-1964), rapports sur Miribel- les-Echelles (1955-1961), sur le collège de Mongré (1961-1963). On trouve des articles dûs au P. Albert Vonrospach dans le Petit Alumniste (1955-1961). Lettre du P. Albert Vonrospach au P. Wilfrid Dufault, Mongré, 26 février 1964.