Alberto (Serapio) GARCIA GALLIPIENZO – 1929-1986

Une nomination-surprise.
« Votre lettre reçue voici quelques jours m’a causé une grande surprise et
une très grande stupéfaction! J’ai beaucoup pensé, beaucoup réfléchi,
beaucoup médité, beaucoup prié! Hier je recevais votre télégramme
[lequel demande si le P. Alberto Garcia accepte sa nomination au poste de
Vice- Provincial d’Espagne]. Je me trouve à Rio de Janeiro où je suis venu
immédiatement avertir le P. Bernard Andrieux, Supérieur Régional. Tout
d’abord je tiens à vous dire combien je me sens incapable devant la lourde
responsabilité que vous voulez me confier. Je ne me sens aucune capacité
spéciale pour résoudre les problèmes qui se posent à la Vice Province!
Suis-je élu à l’unanimité par les religieux
ou bien le 1er élu s’est-il désisté? Si je suis élu par la majorité,
j’accepte la charge comme étant un signe de la volonté de Dieu; sinon, je
ne vois pas pourquoi je prendrais un fardeau refusé par un autre. J’ai
autant, sinon davantage,
de raisons pour refuser cette charge! Voilà pourquoi j’attends un mot de
votre part. Il m’est impossible de quitter le Brésil avant le 20 avril:
papiers, billet voyage, affaires etc..». P. Alberto.

Alberto (Serapio) GARCIA GALLIPIENZO

1929-1986

Religieux de la Province d’Espagne, second ViceProvincial d’Espagne (1967-1969), premier Provincial d’Espagne (1969-1972).

Premier parcours: la formation.

Né le 25 février 1929 à Gastiaïn, petit village de la Navarre, Serapio Garcia fait ses études à l’alumnat d’Elorrio en Vizcaya (1940-1946), juste après la guerre civile. C’est aussi à Elorrio que Serapio, devenu Frère Alberto, fait son noviciat (prise d’habit le 18 octobre 1944). Il prononce ses premiers vœux le 19 octobre 1945. Puis viennent les études de philosophie et de théologie en France, à Layrac (Lot- et-Garonne) où il fait profession perpétuelle le 25 mars 1950. Le Frère Alberto est ordonné prêtre dans la chapelle du collège de Saint-Caprais à Agen, le 3 mars 1952.

Deuxième parcours: les responsabilités et les expériences.

Professeur durant trois ans à Elorrio (1945-1948), le Père Alberto passe ensuite au ministère paroissial à Dulce Nombre de Madrid, chargé du quartier de Las Latas, puis à Horta (Barcelone). Il redevient professeur en 1957 au séminaire d’humanités de Suquets (Lerida). En 1960, il part pour le Brésil en vue d’une implantation espagnole qui n’aura pas lieu. C’est pourquoi il devient professeur à la maison d’Eugenopolis dont il est nommé supérieur en 1964, puis à Belo Horizonte. Il vit là des années difficiles mais gardera du Brésil dont il parle la langue un souvenir durable. En 1967, le P. Alberto revient en Espagne comme supérieur de la Vice-Province qui a été fondée en 1964 et dirigée alors par le P. Francisco San Martin, mais ce premier pas vers une autonomie complète de l’Espagne est accompli en 1969. Supérieur Provincial durant trois ans (1969-1972), il désire ne pas être réélu. Supérieur de la communauté de Dulce Nombre jusqu’en 1976,

il passe ensuite à l’autre paroisse madrilène de La Estrella, renforcer l’équipe pendant deux ans. Depuis 1975 le Père Alberto a demandé la permission de faire un travail de type professionnel, et ce, pour ne pas être à la charge des laïcs, au groupe desquels il se dépense. Travaillant désormais au ministère du Commerce, il commence aussi des études de sociologie à l’Institut Léon XIII où il obtiendra une licence en 1980. Il a sollicité et obtenu pendant cette période de pouvoir être dispensé de vie commune (1978-1980). La même année, en 1980, il rejoint la communauté de La Ciudad de los Muchachos à Madrid pour s’y consacrer à la formation des laïcs. En mai 1982, il devient coadjuteur de la paroisse de San Buenaventura dans le quartier de Vallecas, et est nommé, en 1984, supérieur de sa communauté.

Troisième temps: la préparation du grand passage.

Ressentant de violentes douleurs à la colonne vertébrale, le Père Alberto est hospitalisé en mai 1986. Mais c’est trop tard, un cancer a déjà envahi tout son organisme. Souffrant beaucoup, et, conscient de la gravité de son état dont il tient à être informé, vivant ses derniers instants dans la paix, il meurt le 8 juillet 1986. Il n’a qu’entamé sa 58ème année. Ses obsèques sont célébrées le 9 juillet dans la paroisse de Dulce Nombre, en présence de presque tous les religieux de la Province et de nombreux amis. Son corps repose au cimetière de Carabanchel.

Le P. Alberto est un homme simple, joyeux et de fort caractère. Très croyant, conscient de la responsabilité de tout apôtre, homme de prière et de réflexion, il a fait option pour le monde ouvrier et pour les pauvres. Dans sa volonté d’être ouvert aux besoins des hommes et aux signes des temps, il a cherché sans cesse à éduquer en profondeur. Lecteur assidu et soucieux de formation, il invite les autres à un approfondissement constant pour lequel il donne l’exemple en se remettant aux études à plus de 50 ans.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 129-131. Religiosos de la Asuncion Espana (Boletin de la Provincia) otono 1986, n° 18 (numéro spécial à la mémoire du P. Alberto Garcia). Dans les ACR, du P. Alberto Garcia, correspondances (1966-1969), rapports au chapitre provincial d’Espagne (1969), propositions au Conseil de Congrégation (1971), convocation au Chapitre général de 1975. Lettre du P. Alberto Garcia au P. Wilfrid Dufault, Rio de Janeiro, 5 avril 1967. Notices Biographiques