Religieux de la Province de France, assistant provincial de Bordeaux (1932-1941). Dans l’enseignement. Jacques-Marie -Alban Trémelot est né à Elven (Morbihan), le 27 septembre 1890, dans une famille de huit enfants dont trois garçons seront prêtres et une fille religieuse. Après ses études secondaires au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray (Morbihan), de 1903 à 1906, et à l’alumnat belge de Sart-les- Moines , près de Charleroi (1907-1909), il entre au noviciat de Gempe où il prend l’habit, le 15 août 1909, sous le nom de Frère Alcime. Il y prononce ses premiers voeux le 15 août 1910 et ses voeux perpétuels, le 15 août 1911. Réformé pour faiblesse de constitution, il passe à Louvain six années consécutives (1911-1917) et il y est ordonné prêtre le 20 mai 1917. Le P. Alcime est successivement professeur à Sart-les- Moines (1917-1919), à Saint-Maur dans le Maine-et-Loire, de 1919 à 1923 et à Saint-Calais, dans la Sarthe (1923-1925). Le concours de l’Assomption, prêté à ce collège, se limite à deux ans et à deux religieux. Le P. Alcime quitte l’enseignement pour la vie paroissiale. En paroisse. Le P. Alcime commence sa vie pastorale comme archiprêtre de Melle dans les Deux-Sèvres. Lorsque vient à l’évêque de Poitiers, Mgr Durfort, l’idée de confier à l’Assomption Melle et son secteur, quatre religieux, résidant à Exoudun et à Saint- Coutant depuis une année, desservent déjà sept paroisses rurales. Melle, sous-préfecture, compte à l’époque 3.000 habitants dont un tiers de protestants, deux paroisses avec de splendides églises romanes, deux écoles libres dont celle de garçons presque vide, et un hospice tenu par les Soeurs de la Sagesse. Dans tout le pays, la population est marquée par une laïcité hostile, la plupart des familles par une a-religion complète. Le Provincial de Bordeaux, le P. Félicien Vandenkoornhuyse, appelle cette fondation la Mission du Mellois, surnommée la Chine du Poitou dans la Répartition de l’époque. Il recommande aux religieux qu’il y envoie de se considérer plutôt comme des missionnaires que comme des curés. Le nom de Melle n’apparaît dans le petit livret qu’en 1932. Voilà peut-être ce qui explique le souvenir que va garder le P. Alcime de son installation, le dimanche 4 octobre 1925. « J’ai suivi le vicaire général à travers l’église comme un condamné à more ». Le P. Marie -Félix Dufau, venu l’année précédente prendre la direction de l’école libre des garçons et fonder l’alumnat de Melle, écrit en octobre 1927. « Nos confrères sèment à pleines mains la bonne semence. Je ne pense pas que ce soit en pure perte. Evidemment ce n’est pas, tant s’en faut, Page :113/113 la belle moisson qui s’annonce. La verront-ils jamais, eux, les premiers semeurs? Mais il y a tout de même quelques cueillettes consolantes, quoique encore isolées. Ce qu’ils ont du moins su mériter, c’est la sympathie sincère de la population, même des protestants ». En décembre 1930, grâce à des bienfaiteurs belges, une mission de 18 jours est prêchée à Melle par les Pères Montfortains: un beau succès et une joie, estime le curé. Cinq autres paroisses des environs vont aussi avoir leur mission. La ferveur est ranimée, en janvier et février 1932, par le retour de mission, c’est-à-dire en réalité par une nouvelle prédication de 15 jours. Le P. Dufau devient à l’automne archiprêtre de Melle. Le P. Alcime est nommé second assistant du Provincial de Bordeaux et supérieur de la communauté de Caudéran (Gironde). La maison, au n° 22 avenue de Mirande, achevée au printemps 1923, est à la fois résidence provinciale et presbytère, près de la chapelle Notre-Dame de Salut, ainsi dénommée après son agrandissement en avril 1926. La chapelle précédente, appelée Saint-Louis de la Jalle ou Maresque, du nom de son fondateur, a été agréée comme chapelle de secours en 1912 et confiée à l’Assomption de Bordeaux. En janvier 1937, considérant que l’église paroissiale est trop éloignée, que la chapelle est devenue le centre d’un mouvement de piété intense et que le catéchisme y est bien organisé ainsi que des oeuvres de jeunesse, l’archevêché érige Notre-Dame de Salut en paroisse. Le P. Alcime est nommé curé quelques jours plus tard. Un quartier excentrique de son territoire le préoccupe: il y achète un terrain et bâtit la chapelle Sainte-Monique que Mgr Feltin bénit le 30 octobre 1938. S’y constitue très vite un groupe d’Action catholique très dynamique. En 1941, le P. Alcime revient succéder à son successeur à Melle. Il développe sur sa paroisse les mouvements d’Action catholique et diffuse la presse avec l’aide du Frère Nicolas Lharidon. Melle n’est plus la Chine du Poitou! C’est alors qu’au terme de son troisième mandat (1941-1950), le P. Alcime est envoyé à Fougères (Ille-et-Vilaine) pour la prise en charge par l’Assomption d’un collège. Il assure en outre l’aumônerie des Augustines de l’Hôtel-Dieu (1950-1956). A la fermeture de la communauté en 1956, le P. Alcime poursuit son ministère à Fougères jusqu’en 1968. Il est envoyé à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime), se dévouant à l’institution scolaire Saint- Louis où l’on apprécie sa bonté. Peu à peu la marche lui devient pénible. En 1973, il doit rejoindre la communauté des aînés à Layrac (Lot-et-Garonne). Il y laisse le souvenir d’un homme de prière, fidèle à la concélébration, à la récitation du bréviaire, du moins aussi lontemps que ses yeux le lui permettent, et à la méditation du chapelet. Le 29 août 1985, à l’âge de 95 ans presque accomplis, l’ex-Province de Bordeaux, intégrée depuis 1978 dans l’unique Province de France, perd l’un des derniers témoins de ses origines, l’un des premiers moteurs de son développement. Le Père Alcime repose à Layrac, au caveau de l’Assomption. Sources utilisées pour la composition de cette biographie: Lettre à la Dispersion, monographies sur Melle par le P. Régis Escoubas (1949), l’Assomption à Bordeaux par le P. Protais Jaïn (s.d.) et l’homélie des obsèques du P. Alcime Trémelot prononcée par le P. Henri-Jérôme d’Argouges. Page :114/114
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 83-85. Voulez-Vous? (Layrac), 1985, no 134, p. 17-20. Assomption-France, Nécrologie no 4, année 1985, p. 85-86. Le P. Trémelot, Fougères et le Mellois dans A Travers la Province (Bordeaux), mai 1967, no 151, p. 9-13 (du P. Jean-Robert Montembault). Lettre du P. Alcime Trémelot au P. Gervais Quenard, Melle, 3 mai 1946. Du P. Alcime Trémelot, rapports sur Bordeaux-Caudéran (1932-1938), sur Fougères (1954- 1963), correspondances (1919-1964).