Alessandro BOMBIERI – 1922-1997

Prise de fonction du secrétaire général.

« Nos nouvelles Constitutions ont prévu de nouvelles structures de
gouvernement qui se mettent progressivement en place. Elles se fondent
entre autres sur les principes de décentralisation et de coresponsabilité.
La responsabilité de tous requiert information et consultation, et si
l’exercice de l’autorité est un service de charité, il suppose que les
responsables aient une connaissance suffisante des personnes et des œuvres.
La décentralisation risque de priver le gouvernement général des données
suffisantes pour fonder ses décisions et ses directives, s’il n’est pas
régulièrement informé sur la situation des communautés et des personnes.

Pouvez-vous m’envoyer les renseignements suivants?

– liste mise à jour des maisons de la Province, avec l’adresse des isolés,
– la répartition des religieux par maison,

– la copie des actes du Supérieur Provincial: nominations, appels aux vœux
et aux ordres avec les rapports, la notification des professions. Je me
permets de rappeler que chaque question est à
présenter sur une feuille différente ».

Alexandre Bombieri, 11
septembre 1969.

Religieux italien de la Province de France, secrétaire général (1969-1973).

Un italo-rrançais du berceau à la tombe.

Alessandro voit le jour le 7 décembre 1922 à Lugo di Grezzana, au diocèse de Verona. Il connaît la dure situation des familles d’émigrés que la recherche d’un travail déracine. En décembre 1925, à trois ans, avec sa mère et son frère cadet, il rejoint son père employé dans les mines de fer de Fontoy (Moselle). Il fait ses études secondaires aux alumnats de Scy-Chazelles (Moselle) de 1936 à 1938 et à Miribel-les-Echelles (Isère) de 1938 à 1940. Mais, l’Italie étant entrée en guerre en juin 1940, la Moselle comme l’Alsace annexées au Reich, ses supérieurs jugent plus prudent de l’envoyer à Rome où se constitue un succédané d’alumnat. Alessandro suit les cours de philosophie scolastique à l’Angelicum. A l’été 1943, il reste à Fontoy pour instruire 60 petits italiens répartis en deux classes, l’une le matin, l’autre l’après-midi. En décembre 1944, il rejoint le collège de Briey pour assurer une classe de 4ème. Alessandro prend l’habit religieux à Miribel le 18 avril 1945 et fait profession à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime). En septembre, il commence sa théologie à Scy-Chazelles. L’année suivante, il la poursuit à l’Institut Catholique de Lyon et il est ordonné prêtre le 9 février 1950.

Le processeur de philosophie scolastique.

Le P. Alessandro commence son ministère sacerdotal dans le professorat, ceci pendant 17 ans: Scy-Chazelles (1950-1953), licence en droit Canonique à Strasbourg (1953-1954), Lormoy 1954-1959), Layrac (1939-1968). Imperturbable, il ne dépasse pas les frontières de la scolastique qu’il enseigne toujours sans sourciller, texte latin sous les yeux, jusqu’en 1968.

A cette date, il est nommé vicaire à la paroisse de Menton-Carnolès (Alpes-Maritimes).

Secrétaire général (1969-1975) et en Italie.

Elu secrétaire général au chapitre de 1969, il gagne Rome où il va rester 6 ans et où il est habilité comme représentant légal de la Congrégation. Homme précis et méthodique, il porte le souci de faire partager sa rigueur professionnelle ; à l’intérieur des nouvelles structures décentralisées de l’Assomption. Peu porté à la rondeur, il passe même pour être facilement cassant devant les obstacles. En 1975, rattaché à la communauté de Florence, il est à Rocca di Papa animateur du mouvement ‘Monde meilleur’ dont le but est de promouvoir la conversion intégrale au Royaume de Dieu pour que l’Eglise vive en état de renouveau permanent.

Soins en France.

Son problème d’insuffisance rénale qui remonte à plusieurs années s’aggrave en 1976, le P. Alessandro rejoint alors la communauté de Lyon-Debrousse. Les médecins étudient les solutions à envisager, greffe, dialyse. Finalement ils optent pour la dialyse, ce qui requiert la proximité d’un hôpital et une maison appropriée, Saint-Sigismond (1977). Peu à peu, reprenant des forces, il se voit confier une paroisse, Thénésoi, puis Saint-Sigismond, puis Confians en 1983. A partir de 1987, le P. Alessandro est totalement engagé dans l’équipe pastorale qui dessert les paroisses d’Albertville et du secteur. A partir de novembre 1996, il subit une opération au talon, les séjours à l’hôpital de Chambéry se font plus fréquents. Un cancer du foie se manifeste, décelé en mai 1996. « Nous l’avons vu baisser lentement. Au fur et à mesure que diminuaient ses activités, il portait plus encore dans sa prière la vie des personnes et des groupes, des paroisses et des communautés, de l’Eglise locale et universelle, de la Congrégation. Son cœurs s’élargissait aux dimensions de l’humanité et sa vie devenait de plus en plus chemin pascal. Homme cultivé, il cherchait à rester ouvert à tout.>. Il meurt à l’hôpital de Chambéry le dimanche 3 août 1997, vers trois heures du matin. Ses obsèques sont célébrées le 6 août en l’église Saint-Jean Baptiste d’Albertville, suivies de l’inhumation à Chiriac, nouveau cimetière d’Albertville.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Assomption France, Nécrologie 1997, p. 393-395. Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 84-86. En tant que secrétaire général de la Congrégation, le P. Bombieri a laissé dans les archives romaines de la Congrégation nombre de correspondances, de rapports, d’avis et de réponses à clés questionnaires provenant tant des Supérieurs Majeurs de l’Assomption que des organismes de la Curie romaine.