Religieux français, profès in articulo mortes. Un ancien zouave à l’Assomption. Né le 1er mars 1849 à Vérignac (Dordogne), Alexandre de Pascal est un zouave pontifical qui entre, déjà prêtre, à l’Assomption. Il fait son noviciat à Osma en Espagne où il prononce ses premiers vœux le 21 décembre 1884. Il meurt à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais) le 8 juillet 1885, après avoir reçu l’autorisation du P. Picard de prononcer ses voeux perpétuels, in articulo mortes. Son corps repose dans le petit cimetière avoisinant la chapelle de Clairmarais. D’une correspondance de juillet 1885. Sébastien Coggia, futur P. Antonin, donne au bulletin des Souvenirs depuis Clairmarais où il est encore aluniniste, des chroniques de la vie des lieux, en s’adressant au P. Vincent de Paul Bailly, le 28 juillet 1885: « Permettez-moi de vous raconter ce qui s’est passé à l’alumnat depuis deux mois. je commencerai mon récit par la visite du Père Enunanuel [Bailly]. Arrivé le 11 mai, ce bon Père fait passer le soir même l’examen à la première section, le lendemain matin à la seconde et le soir, après la procession au Saint-Sacrement, il commence la retraite qui doit durer trois jours. Pendant les diverses instructions, il nous parle de l’énergie avec laquelle nous devons affronter les obstacles qui s’opposent à notre vocation. Aux récréations du soir, il nous entretient de la vie de notre regretté fondateur, le P. dAlzon. Les traits qu’il nous cite nous jettent dans l’admiration et nous brûlons du désir de pouvoir bientôt lire dans tous ses détails cette sainte vie. Quelques jours après l’arrivée du P. Ernmanuel, nous recevons la visite du P. Picard. Nous allons attendre notre Père, tous revêtus de l’habit de chœur et rangés en procession à la porte de notre petit couvent. Bientôt la voiture apparaît. A.A Tous les visages respirent la joie. Nous entonnons le Magne Pater Augustine et nous conduisons le P. Picard à la chapelle. Quand les cérémonies prescrites par le cérémonial Augustinien pour la réception du Supérieur Général sont achevées, nous nous rendons en étude où plusieurs pièces de vers français ou latins expriment à notre Père le bonheur qu’apporte à tous nos cœurs sa visite si longtemps attendue. Le Père répond à ces divers compliments en nous montrant comment nous devons nous efforcer d’acquérir le véritable esprit de l’Assomption, qui n’est autre, nous dit-il, que l’esprit de l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Puis il nous annonce qu’il reste au milieu de nous pendant 4 ou 5 jours. A cette nouvelle des exclamations de joie partent de toutes les bouches. La veille de Saint-Jean Baptiste, à la tombée de la nuit, tout est prêt pour faire le feu traditionnel. Nous nous rendons processionnellement au lieu où il doit se faire. Le Père Emmanuel, après avoir béni la pyramide de branches qui s’élèvent au milieu de la cour, y met le feu. Aussitôt la 17amme s’élève plus haut que la maison, elle ne tarde pas à baisser et tous de s’écrier. ‘Père, Père, on peut sauter?’Le P. Edouard Bachelier donne alors le signal et le P. André Jaujou saute le premier au-dessus du brasier, sans penser au péril imminent que va courir sa barbe. Elle ne subit aucun dommage. Tout le monde suit son exemple. Mais le feu ne jette bientôt qu’une faible lueur, alors nous chantons le Benedictus et nous allons nous reposer. Le lendemain, de grand matin, nous devons aller faire notre pèlerinage annuel à la chapelle de Jésus Flagellé, dans la forêt… Vendredi 10 juillet ont lieu dans notre chapelle les obsèques du Père de Pascal. Le corps du défunt a été déposé dans le parloir transformé en chapelle ardente et les prières n’ont pas cessé auprès du cercueil le jour et la nuit. A 6 heures nous récitons l’office des morts, et à 10 heures, le P. Edouard fait la levée du corps, suivie immédiatement de la messe. Le P. Géry Dellaleau officie, assisté du P. Jean-François Pautrat et du Père Henry Couillaux. Le P. Pierre Descamps, venu le matin pour visiter l’alumnat, assiste à la cérémonie funèbre avec l’abbé de Pascal, le frère du défunt. Après la messe et l’absoute, le corps est conduit dans notre petit cimetière et déposé à côté des restes du Frère Jules Boulet. Huit jours après, la même cérémonie se renouvelle pour notre, vieux serviteur et ami, Edouard Bailleul, qui s’est endormi le mercredi 15 juillet à trois heures, du sommeil des justes. Lors de la fondation de cet alumnat, il s’est attaché au service de la maison comme cuisinier, mais après quelques années, ses forces le trahissent et il ne peut continuer son travail. D ne reste as pour cela inactif, on le voit toujours occupé à quelque travail. Sa mort est celle d’un saint. Son âme s’échappe doucement de son corps après une agonie de deux heures. Ses restes ont été placés à côté de ceux du Père de Pascal et du Frère Boulet».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs, 1885, no 4, p. 264-265. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudef,roy,. Clairmarais dans- L’Assomption de Nimes, 1875, no 17, p. 151 (lettre de J.B. Arras, 13 aoiat 1875). Notices Biographiques