Son entrée à l’Assomption
Alfons Sterken est né à Acht, un petit village près de Eindhoven, le 12 novembre 1930. Dans le passé un de ses frères a étudié au petit séminaire des Assomptionnistes à Boxtel. C’est probablement la raison pourquoi Fons opte pour la vie religieuse chez les Assomptionnistes. Il a l’âge de 18 ans, quand il est postulant à Halsteren et y reçoit ensuite l’habit, le 24 septembre 1949. Après son année de noviciat il fait sa profession, le 25 septembre 1950. Jusqu’à l’année 1955 il reste à Halsteren, où il fait des travaux domestiques et pratique le métier de tailleur. Il y fait entre autres des soutanes pour les pères et les frères. C’est là aussi qu’il apprend à suivre le rythme de la vie religieuse avec ses prières communes et personnelles et s’approprie toujours davantage l’esprit de la Congrégation et la spiritualité de l’Assomption.
La personne de Fons
Fons a une qualité qui, dans un temps où on avait du mal à joindre les deux bouts, faisait parfaitement l’affaire. Il est parcimonieux, trop parcimonieux aux yeux de ses confrères. Quand il fait des commissions, il a régulièrement trop peu d’argent dans sa poche. En outre il garde tout ce qu’il trouve. Il est possible qu’un jour il puisse s’en servir, pour son propre usage ou pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. La conséquence en est qu’il a un manque chronique de débarras.
Pour lui-même Fons n’a pas beaucoup de besoins. Il vit très sobrement, aime jouer une partie de billard et jouit le soir d’un verre de vin et d’un bon cigare, assis, quand c’est possible, sur son petit balcon et écoutant sa musique classique préférée. Mais son plus grand plaisir est d’aider les gens autour de lui et de rendre service aux personnes âgées. Il fait des commissions pour eux, tient compagnie à ceux qui n’aiment pas être seuls, conduit quelqu’un dans son fauteuil roulant chez le coiffeur. C’est ceci qui donne véritablement sens à sa vie.
Il a une foi simple et enfantine, mais en même temps inébranlabre. C’est une foi qu’il ne se laisse arracher par personne et dont il vit. Pendant l’eucharistie il confesse en chuchotant sa foi : “Mon Seigneur et mon Dieu”. Les discussions compliquées sur l’Église et la vie religieuse glissent totalement sur lui. Bienqu’il entende dire de temps en temps que des changements sont inévitables, il reste fidèle à ce qu’il a promis. Tenant à ses prières, il se sert de petits livres qui l’inspirent.
Steenbergen-Nijmegen-Bergeijk
Ensemble avec le noviciat Fons quitte Halsteren pour s’installer à Steenbergen. Mais il n’y reste qu’une année. Puis il vit et travaille pendant un an à la maison d’études à Nimègue et un an aussi au grand séminaire à Bergeijk.
Le petit séminaire de Boxtel
En 1959 Fons est envoyé au petit séminaire à Boxtel. Il y travaille, jusqu’à la fermeture de l’internat en 1976, comme tailleur et portier. Comme tailleur il agit d’une manière très précise et comme portier il respire une grande amabilité et hospitalité. Il fait preuve d’un intérêt personnel pour les gens et partage leurs joies et leurs chagrins. Il est très serviable et fait souvent davantage qu’il ne peut. Il marche difficilement et manque parfois d’air, mais il ne se plaint jamais. Quand on s’informe de sa santé, il répond toujours qu’il va très bien.
Le “Heidehuis” à Nimègue
Après un séjour de dix-sept ans à Boxtel Fons est envoyé au “Heidehuis” à Nimègue. Malgré le fait qu’on lui conseille de subir un test d’orientation professionnelle – ce qui à ce moment ne lui répugne pas trop – il y reçoit la même fonction qu’à Boxtel. Depuis le début il se rend utile à ses confrères. Il fait les innombrables choses qui s’imposent dans un ménage, noue des relations avec des gens du dehors et fait pour eux tout ce qu’ils lui demandent.
De “Vijverhof”
En 2001 le “Heidehuis” est vendu. Préférant rester à Nimègue, Fons y cherche et trouve un toit. On lui procure un appartement dans le centre de soins “Vijverhof”, où il abat de la besogne pour les habitants. Aussi est-t-il admiré et aimé par tous. Depuis le début il s’y sent chez lui, de sorte qu’il décline chaque pensée à un retour à Boxtel. Il devient membre externe de la communauté du Château Stapelen, où il va régulièrement à l’occasion d’événements spéciaux.
La fin
Bien qu’il ait le cœur faible, Fons est encore très actif. Mais nous savons qu’il pourra bien mourir tout d’un coup. C’est ce qui arrive en effet le soir du 12 février 2004, en présence d’un bon ami dont il partage l’amour des petits oiseaux et qu’il a pu avertir encore juste à temps. Rentré chez lui après une partie de billard, il est terrassé par un arrêt de cœur. La nouvelle de sa mort vient malgré tout très imprévue.
Après une solennelle liturgie funèbre à l’église de Sainte-Thérèse à Lennisheuvel (commune de Boxtel) nous l’avons enterré au cimetière dans le parc du Château Stapelen, le 19 février 2004.
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