Alfred Farne – 1911-2001

Le Père Alfred Farnetc « Le Père Alfred Farne » (1911-2001) – France



Pendant 45 ans, le Père Alfred a vécu dans la maison de Layrac (Lot-et-Garonne), la moitié de sa vie donc… d’abord au séminaire puis dans la maison de repos, le Prieuré, et le Supérieur ajoute : “pendant 45 ans, modèle de régularité et de piété, il est venu prier dans cette chapelle”.
Alfred est né le 16 novembre 1911, voici bientôt 90 ans à Bordeaux. Avec lui, sa sœur Césarine et son frère Paul, qui sera missionnaire d’Afrique (Père Blanc) ont partagé une enfance heureuse, dans un climat familial très chrétien.
C’est au “Grand Lebrun”, collège marianiste, qu’Alfred poursuit ses études secondaires, à Bordeaux. La famille habitait Caudéran, et c’est sans doute la présence et aussi le rayonnement des Assomptionnistes, à la chapelle de Baralisque, depuis 1924, qui l’incita à entrer au noviciat des Essarts (Seine-Maritime) en mars 1931.
Il a vingt ans. Il prononcera ses premiers vœux en 1932, le 13 mars.
Le voici, pour deux ans (1932-1934), au scolasticat de philosophie de Scy-Chazelles (Moselle).
Dispensé du service militaire, il poursuit, à Rome, ses études de théologie (1934-1938), études couronnées par une licence. À Rome, il est ordonné prêtre le 12 mars 1938.
Il rentre en France pour préparer une licence es lettres, en même temps qu’il enseigne le français au collège de Saint-Caprais, à Agen… Il n’oubliera pas ses “premières armes” et participe régulièrement aux réunions de l’amicale.
À partir de 1943, ses supérieurs lui confient la charge de professeur de dogme qu’il exercera dans divers scolasticats de théologie durant 18 ans :
– 3 ans à Lormoy (Essonne) de 1943 à 1946 ;
– 14 ans à Layrac et 1 an à Valpré (près de Lyon).
De nombreux jeunes étudiants assomptionnistes ont bénéficié de ses cours minutieusement préparés, quelque peu austères, mais toujours bien structurés aussi bien dans la forme que dans le fond.
De 1961 à 1969, le Père Farne sera à Rome : trois ans assistant général ; en 1964, il est nommé procureur général par le Chapitre et, de 1965 à 1968, il est en plus supérieur de la communauté généralice.
Après le Chapitre général de 1969, il revient dans sa Province de Bordeaux et rejoint Layrac. Il a la charge de la bibliothèque et durant de nombreuses années, il sera en même temps, membre du Conseil de communauté. Mais cela ne l’empêche pas de faire quelques “escapades” : en effet, on fit appel à sa science et aussi à son dévouement pour animer retraites et réflexions de sessions, jusqu’aux États-Unis et au Canada ou pour des “Probations” et pour des groupes de religieux dans la Province.
“Dans notre communauté, dira le Père François Rumeau, le supérieur, il était unanimement apprécié pour son attention à tous ses frères, son égalité d’humeur, sa distinction, sa piété, sa participation à la vie communautaire”.
Mais le Père vieillit et en 1999, il fut frappé, lui l’intellectuel, par une épreuve de santé imprévue : la perte de l’œil gauche, épreuve qui l’affecta profondément : physiquement et psychologiquement. Peu à peu, ses forces diminuèrent, sa mémoire fut atteinte ainsi que ses capacités intellectuelles. Il accepta humblement, mais non sans souffrance, la nécessité de réduire ses activités.
En avril 2001, il eut besoin de soins plus contraignants et il se résigna à quitter bureau et chambre, tout proches de sa chère bibliothèque, pour se retrouver à l’infirmerie. Mais, le samedi 16 juillet 2001, son mal s’accentue, sa respiration devient plus pénible. Et le dimanche après-midi, ce fut son dernier combat sur cette terre : l’agonie.
Après avoir reçu le sacrement des malades, il participa d’une manière très édifiante, donnant à toute la communauté un témoignage de courage, de foi ardente et sereine. Il manifestait son désir de prier avec ses frères et de participer aux chants des cantiques qui lui rappelaient un de ses derniers ministères : accompagnement des malades à Lourdes lors du Pèlerinage National.
“Dans les communautés où vous avez vécu, vous avez été entouré de respect, de confiance, de désaccords très rarement, d’admiration souvent” dira le Père supérieur au cours des obsèques.
Lors de l’Eucharistie du départ, le mercredi 20 juin 2001, au Prieuré de Layrac, le Père Jacques Nieuviarts, conseiller du Père Provincial, célébra la messe. Des religieux de Vincennes (dont le Père François Morvan, visiteur des maisons de repos), de Denfert, de Bordeaux, d’Agen, de Gimont, Toulouse et Pont-l’Abbé d’Arnoult, sans compter des cousins du Père Farne, et d’anciens élèves du collège de Saint-Caprais d’Agen, ainsi que de quelques amis de Layrac l’accompagnaient.
Le Père Joseph Henry assurera l’homélie et rappela une formule qui qualifiait le Père Alfred : “Lux frigida sed lux”. Le Père est demeuré sinon un disciple, du moins un bon élève de son grand maître de l’époque : le Père Garrigou-Lagrange.
Le Père reposera au milieu de ses frères, dans le caveau de l’Assomption, au cimetière de Layrac.

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