Alfred (Jan Antoon) BERKERS – 1918-1979

Demande d’exclaustration.

« Alfred Berkers, prêtre de la Congrégation des Augustins de l’Assomption,
demande un indult d’exclaustration ‘ad experimentum’.

Comme le Père en question s’en explique lui-même dans
sa lettre du 7 octobre 1965, la raison d’être de cette demande, c’est qu’il
a d’une part retrouvé dans le poste diocésain qu’il occupe la tranquillité
d’âme et
la joie de son sacerdoce et que, d’autre part, cette condition de vie
actuelle qui semble lui réussir n’a pas de caractère proprement religieux.

Par ailleurs, depuis les premières années de son sacerdoce, on n’a pas
réussi à trouver, dans le cadre de la Congrégation, aucun poste où le Père
puisse donner satisfaction. Les difficultés qui furent les siennes
amenèrent à demander pour lui une autorisation d’absence, accordée et
renouvelée en
1961, 1962 et 1963.. Depuis quelque temps, le P.
Berkers exerce son ministère à l’école Saint-Charles du diocèse de
Versailles et l’expérience semble donner satisfaction mutuellement.

Le Procureur recommande cette demande ».

P. Farne, 26 octobre 1965.

Religieux de la Province de Hollande.

Le temps de la proximité, à l’Assomption.

Jean Antoine est né à Heeze en Hollande le 11 juillet 1918, au diocèse de Bois-le-Duc. Il accomplit ses études d’humanité à Boxtel de 1930 à 1937. Il devient Fr. Alfred lors de sa prise d’habit le 26 septembre 1937 à Taintegnies en Belgique. Sa première profession est datée du 27 septembre 1938. Durant la guerre, il suit ses études de philosophie d’abord à Saint-Gérard (Belgique), puis à cause des événements militaires, à Bergeyk en Hollande où il fait profession perpétuelle le 27 septembre 1941. C’est là également, dans les conditions de l’époque, qu’il fait ses études de théologie à l’issue desquelles il est ordonné prêtre le 13 avril 1945. Nous ignorons la raison pour laquelle il passe de la future Province de Hollande à la Province de Paris, mais c’est dans ce cadre que commence une vie apostolique tourmentée: en septembre 1945, il est professeur et surveillant au collège de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Jugé indésirable par le Supérieur local, il passe au collège de Nîmes (Gard) à la rentrée scolaire 1946 où il accomplit les mêmes tâches. De même il est envoyé en 1949 au collège de Toulouse (Haute-Garonne). En 1950, le P. Merry Susset, Provincial de Paris, le rend à sa province d’origine, la Hollande:

« Je ne suis pas enclin à lui renouveler son transfert. A tort ou à raison, tout le monde se plaint de lui. Il y a deux ans que je suis provincial. La première année, le supérieur de Nîmes me demande son changement, la seconde, celui de Clairmarais me fait la même requête. Et maintenant celui de Perpignan s’en plaint ». D’après cette note, il semble que la ‘mobilité’ du P. Alfred soit plus forte que celle attestée par son curriculum. Quoi qu’il en soit, le voici de retour en Hollande où son provincial le dirige sur Charfé (Liban) en 1951

Notices Biographiques A.A Page : 251/251 où l’Assomption vient de prendre en charge un séminaire maronite. Mais à la suite de griefs du Supérieur local, ayant trait aux relations du P. Alfred avec des femmes et posant problème, il est retiré de son poste d’enseignement et envoyé en 1933 au Brésil où il est maintenu jusqu’en 1955, après une interruption occasionnée par des accusations semblables. En octobre 1956, nous le trouvons vicaire à Beneden Heemven, après un temps imposé au couvent des Trappistes d’Achel. Il est assigné un temps à la Procure de Boxtel, de là il est accepté comme vicaire à Achturzen, mais après quelques mois, des plaintes de type semblable provoquent son retrait en octobre 1959.

Le temps de l’éloignement, hors de l’Assomption.

Rappelé d’Achturzen pour les mêmes motifs, le P. Alfred est nommé brièvement surveillant à Boxtel. C’est alors qu’avec son consentement, il prend du large et essaie de se reprendre de son inconduite qu’il reconnaît lui-même, en faisant partie d’une fraternité sacerdotale de soutien, à Grenoble (Isère) puis à Gargenville (Yvelines) en 1960. De là, il trouve un emploi de vicaire à Meulan en 196 1 et, avec l’accord de l’évêque de Versailles, Mgr Renard, il est employé comme professeur au collège Saint-Charles d’Athis-Mons (1962), dans le diocèse de Corbeil-Essonnes. Au terme de trois années en absence autorisée hors d’une communauté, il demande une incardination qui lui est accordée ‘ad experimentum’ en 1965, mais non renouvelée en 1968. Canoniquement, la Congrégation est en devoir de le réintégrer puisque le P. Alfred refuse toute forme de laïcisation. Malgré ses difficultés prolongées, il croit dans son sacerdoce et estime avoir surmonté le temps des incidents malheureux qui ont jalonné son passé. Le Directeur du collège demande formellement son départ en 1968. Il doit donc rentrer en Hollande où il devient professeur de français dans une école à Alphen a/d Rijn. C’est en visitant des amis à La Haye qu’il trouve la mort le 5 mars 1979. Le P. Alfred est inhumé à Eindhoven le 9 mars. Dans sa vie tourmentée, le P. Alfred a maintes fois remercié l’Assomption de lui avoir permis de renouveler une vie sacerdotale défaillante.

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Bibliographies

Bibliographie : Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p. 73-74. De Schakel, 1979.