Religieux de la Province de Hollande.
Formation.
Cornelis-Adrianus Luijken ou Luyken (1) est né le 20 août 1933, à Princenhage (commune de Bréda), Prinsenbeek, aux Pays-Bas. Il étudie 7 années à l’école du Sacré-Cœur à Prinsenbeek. Après trois mois de postulat à Boxtel, le 23 septembre 1951, il reçoit l’habit religieux assomptionniste à Halsteren, des mains du P. Wiron Van Den Dungen, sous le nom de Frère Aloysius. IL prononce ses premiers vœux de religieux, après une année de noviciat, le 25 septembre 1952. Le P. Aegidius Beckers, son maître des novices, le présente comme un frère qui a tout ce qu’il faut pour devenir un religieux dévoué et surnaturel, d’une bonne intelligence pratique, propre et ordonné dans son travail, ayant le sens de l’initiative. Sur le plan personnel, c’est un jeune homme aimable et simple, dévoué, confiant et sérieux qui fait preuve de bonne humeu,r et se montre soucieux de sa formation spirituelle. Depuis qu’il a connu Boxtel, il ne cesse de demander à devenir frère coadjuteur. Le Frère Aloysius prononce ses vœux perpétuels à Bergeyk, le 25 septembre 1955. La personnalité d’Aloysius est riche en promesse de vie religieuse. Il se montre très cordial et très simple avec ses frères; dans l’accomplissement de ses devoirs, il est d’une grande ponctualité et sa piété est le fruit mûr d’une vie d’ homme donnée sans réserve à Dieu. Très social, le Frère Aloysius s’adapte facilement à la vie communautaire et se trouve très estimé de tous ses frères. Il donne à tous, notamment aux étudiants, un bon exemple de vie laborieuse, optimiste et généreuse. Bien que jeune par son âge, il possède une maturité d’esprit, de comportement et de conviction tout à fait remarquable. A une époque, le Frère Aloysius s’est rendu compte que la vie sacerdotale ne lui est pas possible,
en raison du régime d’études quelle requiert, mais il a sut choisir pour elle-même les valeurs d’une vie religieuse laïque pleine.
Une mort accidentelle.
La maison de Bergeyk connaît les journées joyeuses de l’ordination sacerdotale en 1957; mais à peine sont-elles passées qu’un accident imprévisible met toute la maison en deuil. Dans la matinée du 14 décembre 1957, le Frère Aloysius est rappelé à Dieu pendant son travail. Le jardinier le voit encore passer un quart d’heure auparavant, poussant sa brouette. Il le trouve mort quelque temps après à la chaufferie. Tous les secours humains sont vains. Cette mort subite, à 24 ans, est une lourde perte pour la Province. Le Frère Aloysius est inhumé le 17 décembre à Bergeyk. Voici les détails et les circonstances de son décès donnés par le P. Thomas De Leeuw: « je ne peux encore digérer ce décès parce que je suis convaincu que cela n’aurait pas dû arriver. Voici le déroulement de son histoire tragique que je n’ai pas vécue de près puisque je prêchais une retraite dans le Limbourg. Vers dix heures moins dix, Jan Biemans, notre ouvrier, allait dans la cave du chauffage central pour demander une clé au Frère Aloysius. A partir de l’escalier, il voit le Frère étalé sur la cuve. Il appelle immédiatement le Frère Christofoor et, aidé de quelques frères en récréation, ils arrivent à descendre le frère Aloysius de la cuve pour le transporter à Infirmerie. Le médecin est arrivé trois minutes après. Il ne pouvait que constater que le corps ne donnait aucun signe de vie et, avec d’autres, il a tenté une respiration artificielle pendant plus de quatre heures. Vers 13 heures, on constatait que les jambes se raidissaient et que tout effort était vain. Il y a eu enquête de la part de l’inspection du travail. En voici les conclusions: I/ La cave à charbon a été remplie de coke, la veille 21 Ce samedi-là, il faisait très froid, toutes les fenêtres de la cave étaient fermées, sans aération 31 Le ventilateur, normalement en action, n’était pas allumé quand le frère est allé travailler dans la cave 41 Comme il aimait la propreté, il avait pris l’habitude de nettoyer le local le samedi. On l’a trouvé d’ailleurs avec une brosse et une balayette à la main. Il a respiré du monoxyde de carbone qui l’a asphyxié sur place, en moins d’un quart d’heure. C’est plus qu’assez pour que cela soit mortel, particulièrement à la place où il se trouvait ». (1) Nous trouvons les deux orthographes: les textes autographes de la main même du Frère Aloysius préfèrent la forme ancienne, Luijken; par contre les textes imprimés sur lui offrent la variante sans doute modernisée de Luyken.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A., Octobre 1958, p. 31. De Schakel, januari 1958, n° 8, p. 1-8. Lettre à la Famille, 1958, n° 249, p. 49-50. Image mortuaire du Frère Alaysius Luyken (traduction P. Louis Augustijns). Lettre du P. Thomas de Leeuw au P. Domitien Meuwissen, Bergeyk, 6 januari 1958. (traduction du P. Louis Augustijns).