Religieux de la Province de Lyon.
Un enfant du Champsaur.
Baptistin Allemand est né le 18 mai 1904 aux Combettes de Saint-Julien-en-Champsaur (Hautes-Alpes). Durant son enfance, en été, il garde les bêtes aux champs et se distrait en habillant un agneau de sa blouse noire d’écolier, provoquant une belle panique dans le troupeau. En 1916, on le trouve alumniste à Vinovo en Italie. En janvier 1918, il est de l’équipe de fondation de l’alumnat de Saint-Sigismond (Savoie) pour deux ans (1918-1920), il retourne faire ses humanité s à Vinovo (1920-1922). C’est à Saint-Gérard q u’il fait son noviciat (1922-1923) et reçoit du P. Rémi Kokel son prénom religieux d’Alpin. Il prononce ses premiers veux le 1er novembre 1923 et accomplit ses deux années de philosophie. En mai 1925 il gagne Alger pour le service militaire, dans les zouaves; il apprécie le contact avec les Pères Blancs de la Maison-carrée. Il a juste le temps, vers la fin de son service, de rentrer en famille pour enterrer son père, auparavant déjà gravement malade. Il gagne Louvain pour son cursus d’études théologiques (1926-1930). il est ordonné prêtre le 20 avril 1930 et tout de suite il est envoyé à la maison de vocations tardives de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, à la demande du P. Didier Nègre qui l’avait apprécié à Vinovo.
Professeur et pasteur: un homme effacé et efficace.
La vie active du P. Alpin peut se résumer à ce double apostolat: le professorat dans différentes maisons de l’Institut: Saint-Denis (1930-1934), Scy-Chazelles en Lorraine (1934-1938) et Saint- Sigismond (1938-1939). La guerre le mobilise pendant une année entière. De retour à Saint- Sigismond, le P. Alpin est envoyé aux Avanchers (Savoie), en remplacement du curé encore mobilisé. Il va y rester cinq ans,
inaugurant ainsi une nouvelle période de sa vie sacerdotale qui va être consacrée au ministère paroissial. De 1945 à 1946, il est vicaire à la paroisse de Miribel-les-Echelles (Isère) et réside en communauté à l’alumnat du Saint-Rosaire. De 1946 à 1930, il fait fonction de vicaire à La Ginouse, près de Toulon (Var) où les religieux de l’Assomption desservent une chapelle de quartier. En 1950 il part pour la Tunisie, y retrouvant un compatriote le P. Girard Pellegrin curé de Bellevue. Le P. Alpin doit desservir la Cité-Lascure, une annexe de Mégrine-Côteaux. Il va y demeurer onze ans avec le souci de bâtir une église qui, en raison des événements et de la décolonisation, ne peut garder longtemps sa fonction. L’archevêché doit céder les lieux de culte chrétiens au gouvernement tunisien. Cependant le P. Alpin se donne comme mission de constituer une communauté paroissiale vivante. En 1960, il accepte d’assurer le service paroissial dans le sud-tunisien: Gabès, Médeninne, Zarzis, des centaines de km. qu’il fait en vespa jusqu’au jour où le stoppe net un accident dont on ne sut jamais la cause. Il perd l’usage d’un oeil, ce qui ne l’empêche pas de conduire moto et voiture lorsqu’à son retour en France il devient curé de La Bauche en Savoie (1961-1964). À cette date, il prend la paroisse de Saint- Joseph à Carnolès (Alpes-Maritimes). En 1967 il gagne Marseille, rue de Cluny, pour la desserte de la chapelle, mais dès 1969 il rejoint la maison de repos de Lorgues (Var), en résidant à Villecroze pour un service paroissial bénévole (1969-1973). En 1973, il se retire définitivement à Lorgues tout en rendant de nombreux services de ministère occasionnels.
En février 1978 il doit être hospitalisé: prostate, occlusion intestinale. Il meurt au cours de la seconde intervention chirurgicale le samedi 18 février. Les obsèques, présidées par le P. Morand Kleiber provincial de Lyon, se déroulent à la communauté de Lorgues le mardi 21 février, suivies de l’inhumation dans le caveau de la propriété.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1), 1975-1980, p. 55-56. Assomption 1978, n° 59 (avril 1978), p. 19-21. Le P. Alpin a donné quelques chroniques sur sa vie militaire à Alger en 1925-1926: Lettre à la dispersion, 1925, n° 144, p. 562; n° 151, p. 646-647; n° 153, p. 660-661; 1926, n° 204, p. 315. Il a d’autre part écrit un article sur la paroisse de La Ginouse de Toulon en 1948: Lettre à la Famille, 1948, n° 41, p. 6-7.