Religieux français, économe général de 1905 à 1934.
Une vocation tardive solide.
Emile Joseph Jacquot est né le 18 août 1861 à Valtin, dans le canton de Fraize (Vosges). Après ses études primaires, il est employé à la banque Fuzelier à Saint-Dié et participe à un patronage que dirige l’abbé Jules Marchal, grand ami de l’Assomption, qui fait ainsi connaître la Congrégation au petit Emile. A 19 ans, il devient alumniste à Clairmarais (Pas-de-Calais) en octobre 1880, puis à Mauville (avril 1881). Le 19 mars 1882, il part pour le noviciat en Espagne à Osma où il prend l’habit sous le nom de Frère Ambroise, le 5 mai 1882. Il participe au pèlerinage à Jérusalem en mai-juin 1884 comme secrétaire du P. Vincent de Paul Bailly. Profès perpétuel le 20 juillet 1884, il est ordonné prêtre le 20 mars 1886, après des études accomplies sur place. Le 3 octobre 1886, il se rend à Livry-Gargan, au nouveau noviciat ramené en France et le 15 octobre suivant, le P. Ambroise est affecté à l’administration de la Bonne Presse.
A l’ombre du P. Vincent de Paul Bailly et son successeur.
Le P. Ambroise ne sait pas encore qu’en entrant à la Bonne Presse, sa vie apostolique va se confondre avec celle de la maison naissante. Pour s’initier à ses nouvelles fonctions, le P. Vincent de Paul le fait passer par tous les services. Le P. Ambroise apprend ainsi à connaître tous les membres du personnel, à tous les échelons. En 1900, il fait partie des ‘Douze’, cités à comparaître. Sécularisé, il déjoue toutes les perquisitions qui se poursuivent jusqu’en 1903, l’obligeant à changer souvent de domicile. Lorsque meurt le P. Hippolyte Saugrain en 1905, le P. Ambroise lui succède dans la fonction d’économe général. Méthodique et persévérant,
il a la faculté de se laisser absorber entièrement par l’activité du moment, ce qui lui laisse une grande liberté d’esprit. Organisateur de premier ordre, il connaît à la perfection tous les développements de la Bonne Presse pendant ces 40 ans de vie active et de transformation à son service. En 1886, quatre publications sortent des rotatives du 3 rue Bayard: La Croix quotidienne, Le Pèlerin, les Vies des saints et le Cosmos. Au fil des années, les publications s’épaississent et se multiplient: en 1891, on compte déjà 60 suppléments de Croix diocésaines ou départementales. Les ouvriers sont au nombre de 47 auxquels il faut adjoindre 71 compositeurs et 85 ouvrières encadrées par les Oblates pour l’expédition et 43 employés dans les services de l’administration. Le 6 avril 1889 est acheté le 5 rue Bayard sur lequel est élevé un bâtiment de 5 étages (avril-novembre 1891). En novembre 1899, ce sont les perquisitions, en 1900 le procès des Douze. M. Paul Féron-Vrau assure la succession pour la survie de l’œuvre. Le P. Ambroise se débat dans la querelle de l’inventaire dressé par M. Ménage de 1903 à 1909. Grâce à de généreux donateurs, les immeubles sont rachetés par la société Jeanne d’Arc. On acquiert même le 17 rue Jean Goujon. En 1886, l’administration de la Bonne Presse dépouille 100.000 correspondances. En 1910, on atteint le chiffre annuel de 358.790 et en 1926 plus de 700.000. Viennent les inondations catastrophiques de 1910-1911, les tracas de la grande guerre, la mobilisation, les 52 morts ou disparus pendant cette période. En 1923, l’Assomption reprend sous le couvert de sociétés la tutelle directe de l’œuvre. On peut dire que le P. Ambroise est l’âme et l’artisan de la continuité de l’Assomption à la Bonne Presse pendant cette période particulièrement éprouvante, avec l’aide de collaborateurs laïcs très attachés à sa personne et à l’esprit de l’oeuvre. Toujours sur la brèche, donnant l’exemple de la régularité, de l’exactitude et du travail, il personnifie la volonté de la Congrégation de développer l’esprit d’une fondation apostolique qui sait s’adapter aux circonstances et aux aléas de la vie. Soigné fraternellement par le Frère Francisque Cusin, le P. Ambroise peut fêter son jubilé d’or en juillet 1934. il sait que c’est son chant du cygne. Il meurt le dimanche 30 septembre 1934 et est inhumé à Montparnasse, le 2 octobre.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1934, n° 544, p. 277-279; 1935, n° 567, p. 65-78; n° 552, p. 341- 364. L’Assomption et ses Oeuvres, 1934, n° 400, p. 580-581. Notice sur le P. Ambroise Jacquot par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Compliment adressé au P. Ambroise par M. Pétel, Bonne Presse, 6 décembre 1926. Dans les ACR, du P. Ambroise Jacquot, correspondances (1888-1933). On a conservé du P. Jacquot son cahier de noviciat (Osma, 1882-1884) et son Cahier des Conseils de la Bonne Presse (1888-1889), de nombreuses notes concernant des achats ou rachats, locations de propriétés …