André Sève – 1913-2001

Père André Sèvetc « Le Père André Sève »
Le (1913-2001) – France



André est né le 10 février 1913 à Crest (Drôme). Sa famille vient habiter Chambéry (Savoie) quand il a une dizaine d’années et c’est là qu’il a passé, avec brio, son brevet supérieur, diplôme qui devait lui ouvrir les portes de l’École Normale pour devenir instituteur.
En attendant, il est retenu comme instituteur suppléant entre autres à l’école primaire de Poyat, un hameau de la commune de Queige, dans le Beaufortain. Mais le Seigneur avait des vues sur lui : une religieuse lui a fait rencontrer le Père Gervais Quenard, Supérieur général des Assomptionnistes, de passage dans son village de Chignin. Il fut tellement fasciné par cet homme de grande stature physique et spirituelle qu’il entra à 18 ans, en 1931, à l’alumnat des Vocations Tardives de Saint-Denis, dans la région parisienne. Il se met courageusement à l’étude du latin, passage obligé à l’époque, pour toute orientation vers le sacerdoce.
En 1932, il entre au noviciat des Essarts (Seine-Maritime) où il prend l’habit le 19 mars 1933. Il prend le nom de Marie-Paul. Après sa première profession, le 21 mars 1934, il se rend à Scy-Chazelles (Moselle) pour les études de philosophie, pour deux ans. En 1936, il accomplit son service militaire à Strasbourg (Bas-Rhin), et l’année suivante, pour ses études de théologie, nous le retrouvons à Rome de 1937 à 1939, c’est là qu’il prononce ses vœux perpétuels le 27 novembre 1938.
Mais arrive la déclaration de guerre et Marie-Paul est mobilisé à Gap (Hautes-Alpes), puis Grenoble (Isère), Sarrebourg (Moselle) et Mulhouse (Haut-Rhin). En 1940, démobilisé, il rejoint Lormoy (Essonne) pour continuer la théologie. Il sera ordonné prêtre le 27 juillet 1941, par Monseigneur Pie Neveu. L’année suivante, il prépare sa licence en théologie à la Faculté Catholique de Paris et en septembre 1943, il entre à la “Bonne Presse”.
Lui-même a raconté les circonstances de son initiation au journalisme religieux. Le Père Gervais Quenard le fait appeler et lui dit : “Petit Père, je vous envoie à la Bonne-Presse”. Le Père Marie-Paul lui répond que son souhait est d’être apôtre par la prédication. Le Père Gervais lui répond aussitôt : “Quand vous prêchez, combien aurez-vous d’auditeurs ? cent ? deux cents ? Quand vous écrivez, vous avez des centaines de milliers de lecteurs”. Il ne se trompait pas ! Entré à la Bonne-Presse en 1943, il n’en est sorti qu’à l’âge de la retraite, en 1978 et il a continué d’écrire jusqu’en 1998 !
Tout jeune prêtre, en 1946, il est nommé rédacteur en chef de la revue pour enfants “Bayard”, puis en 1959, il lance “Rallye-Jeunesse” et en 1961, il est nommé à “Panorama-Chrétien”. En 1968, il est pigiste à “Panorama” mais aussi au “Pèlerin”, à “La Croix”, à “Prêtres et Apôtres”, “Vivante-Église” et “Signes”. En 1973, en plus, on lui confie la revue missionnaire “Peuples du Monde”.
Suite à sa rencontre avec l’Abbé Caffarel, créateur des Équipes Notre-Dame, à Troussures (Oise), en 1970, il devient un auteur spirituel apprécié avec “Trente minutes pour Dieu”, qui sera réédité plusieurs fois et traduit en plusieurs langues. De nombreuses interviews paraissent dans “La Croix” et seront éditées en livre en raison de leur intérêt. Il avait vraiment un don pour ces entretiens ! Georges Brassens (chanteur) et Mgr Decourtray (Cardinal archevêque de Lyon) en particulier.
Après toutes ces années à la Bayard-Presse il se “retire” à Sceaux en 1981 : maison “troisième âge”. En 1989, le noviciat s’installe à Sceaux : le Père André est tout heureux de se retrouver au milieu des jeunes.
Mais en 1995, le poids des ans se fait sentir : il rejoint Saint-Sigismond (Savoie), maison des anciens. Mais ce n’est pas pour se reposer… Le Père André continue à écrire… trois livres ! Au total, il aura écrit 27 livres auxquels il faut ajouter les livres pour enfants en bandes dessinées, sous le pseudonyme de Jean Quimper : “La vie de Jésus”, “Les Aventures de Thierry de Royaumont”.
L’âge est là, avec les misères de la vieillesse. Il est alors amené, et le sacrifice fut douloureux, à ne plus écrire et à renoncer au dernier livre qu’il voulait intituler “la messe pour vivre”.
En 1999, il s’adresse aux Anciens de Bayard-Presse : “Je voyais ma retraite comme une longue et tranquille diminution de tout. Moins de force physique, moins de possibilités pour écrire, la même vie à aimer jusqu’au bout”.
Le 1er avril 2001, il entre à l’hôpital d’Albertville. Soigné pour une infection urinaire, il se remet bien vite mais un nouveau foyer d’infection apparaît : une septicémie qui a fini par l’emporter le 20 mai 2001.
Il sera inhumé à notre concession ou cimetière de Chiriac (Albertville) après une eucharistie “d’action de grâces” le 23 mai. Le Père Pierre-Emmanuel Rospide représente le Conseil Provincial. Dans la foule qui emplit la chapelle : deux membres de sa famille, des amis venus de divers horizons, des prêtres diocésains, des membres de “Lecture et Partage” (groupe que le Père animait). Plus de trente concélébrants forment une couronne autour de l’autel ; parmi eux, une douzaine de frères venus de Lyon, de Valpré, de Paris, Juvisy et Vincennes.
Le Père Marc Dumoget, vicaire épiscopal pour la vie religieuse est entouré du Père Emmanuel Rospide, ainsi que du Père Claude Maréchal, qui assurera l’homélie. L’orgue est tenu par le Père Pierre Gallay. Le Père Claude, pouvait affirmer : “l’avènement du Règne de Dieu, ce fut sa passion, je puis en témoigner, sa raison de vivre. André fut, sa vie durant, un chercheur de Dieu, un assoiffé de Jésus-Christ, par la prière et par l’étude, en bon fils du Père d’Alzon… En homme de Dieu, il ne séparait pas l’intelligence et le cœur au service de l’expérience de foi et de la vie, à travers la communication”.
Bien des témoignages ont accompagné la cérémonie. En particulier de Jeanne Calvez, sa secrétaire de toujours : “par sa générosité, sa simplicité, sa patience, j’ai appris beaucoup de lui” ; du Père Patrick Zago : “On doit au Père Sève son travail, sa créativité, sa fécondité, dans la Presse Jeune aussi bien que dans la culture et la spiritualité”. Ainsi que de Charles Ehlinger : “Je garde d’André l’image d’une conviction, d’un dynamisme rayonnant : il faisait vraiment route avec ses lecteurs”.

Bibliographies