Anselme (Rémi Charles Francois) CATOIRE – 1865-1944

Un supérieur inquiet.
« Je ne suppose pas que le
P.Gervais Quenard ait eu
l’intention de me destituer
avant la fin de mon supériorat
(Constitutions p.108-109, n°
289). On a cru plutôt que mes
trois ans de supériorat étaient
terminés. Or la maison de
Locarno n’a été définitivement
constituée que vers le 20
septembre 1923 par la
Domination des PP. Salvien
[Migietti] et Jean de la Croix
[Laurent] comme conseillers,
nominations annoncées à
Locarno après le 20 septembre
1923 par une lettre du P. Elie
[Bic-Quemard]. Les trois ans
du supériorat du P. Anselme
ne se termineront donc qu’en
septembre 1926. Je ne vous
envoie ces quelques mots que
pour vous mettre au courant
de ce que l’on m’a prié ici de
dire au P. Elie à propos de
mon cas. J’ai exposé au P.
Provincial mes raisons de
rester à Locarno, entre autres
un catéchisme apologétique en
italien auquel je travaille
depuis plusieurs années, le
désir de l’évêque, le ministère
auprès des futures institutrices
du Tessin, confession,
catéchisme etc.. J’espère que
ces motifs seront pris en
considération. Mon respect et
ma prière à l’occasion de votre
grand voyage en Amérique».
Au P. Gervais, Locarno, 24
août 1925.

Religieux belge de la Province de Lyon. Le premier Belge assomptionniste. On ne dispose pas non plus de notice biographique détaillée à l’occasion de la mort du P. Anselme Catoire décédé à Lorgues le 13 juillet 1944. Né à Taintegnies en Belgique le 18 octobre 1865, Rémi-Charles-François, frère aîné du futur P. Albert, entre à l’orphelinat d’Arras (Pas- de-Calais) de 1876 à 1879. Il accomplit ses études aux alumnats d’Arras (1879-1882) et de Clairmarais (1882-1884). Lorsqu’il demande à entrer au noviciat assomptionniste à Osma en Espagne, le 8 septembre 1884, il devient ainsi sous le nom de Frère Anselme le premier candidat belge à la vie religieuse dans une Congrégation encore largement ‘francofrançaise’ (1). Cependant d’autres religieux nonfrançais ont déjà choisi l’Assomption, notamment des bulgares et le P. O’Donneil irlandais. Bientôt son frère Albéric-Albert le rejoint dans cette voie. Le Frère Anselme a le privilège de prononcer ses premiers voeux qui sont aussi perpétuels à Avila le 18 septembre 1886, à l’occasion d’un pèlerinage des novices, resté fameux, jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Le P. Emmanuel Bailly, maître des novices, note sur le rapport d’admission à la profession: « Frère Anselme, belge, est un excellent novice, encore un peu rude dans ses manières, mais qui a montré une intelligence susceptible d’un grand développement durant le noviciat. Son âme s’est ouverte aux enseignements avec une grâce manifeste de facilité et de pénétration. Il donne les meilleures espérances ». Le Frère Anselme se rend à Rome entreprendre ses études de théologie: il est d’ailleurs un brillant étudiant, décrochant un double doctorat en philosophie et théologie (1886-1891). Il est ordonné prêtre le 29 septembre 1889 à Livry (Seine-Saint-Denis).

Professeur en maisons d’études. Les qualités intellectuelles du P. Anselme le désignent pour l’enseignement à Notre-Dame de France de Jérusalem tout d’abord (1891-1896), à Toulouse (Haute-Garonne) en 1897, au studium de Rome où il est préfet des études (1897-1899). Il est ensuite envoyé comme professeur d’alumnat à Arras (1899-1900), puis à Brian (Drôme) de 1900 à 1901 avant de reprendre ses anciennes fonctions à Rome (1901-1905). Les supérieurs l’envoient professeur le droit canonique à la maison d’études de Kadi-Keuï de 1905 à 1913. Au moment de la dispersion consécutive à la première guerre mondiale, le P. Anselme rejoint le poste de Locarno en Suisse (1916-1927) où il exerce quelques années la fonction de supérieur intérimaire. Il mène alors une vie assez effacée dans le ministère sacerdotal, notamment auprès de religieuses, avant d’être nommé à la communauté de Florence en 1927. C’est de là qu’avec l’âge il gagne la maison de repos de Lorgues (Var) où il meurt le 13 juillet 1944, un peu avant ses 80 ans. Son frère le suit de peu dans la tombe, en 1945. Les deux frères prêtres à l’Assomption laissent également une soeur religieuse, Soeur Marie-Angèle de Foligno, domiciliée à cette date dans un couvent de Gand (Belgique). A l’annonce de la mort du P. Anselme, le P. Gervais écrit simplement: « Partout le P. Anselme se montra religieux fidèle en semblant réaliser en lui l’épithète de ‘véritable Israélite’ que Notre-Seigneur appliquait à un de ses apôtres ». (1) Cette affirmation n’est vraie que si l’on fait abstraction ou impasse sur le passage furtif à l’Assomption du Frère François de Jésus Berleur, né à Verviers (Belgique) le 6 juin 1828, qui a pris l’habit assomptionniste au Vigan le 23 août 1864 et qui en est renvoyé début octobre 1864. Le P. d’Alzon écrit au P. Hippolyte Saugrain, le Maitre des novices de l’époque, le 17 septembre: « Renvoyez le Frère François de Jésus dès que vous le jugerez à propos ». On peut suivre toute l’affaire dans la correspondance du P. d’Alzon, t. V (1864-1865), p. 142, 143 n., 167, 168 et 169. En matière de discernement, le P. d’Alzon se montre particulièrement ‘expéditif’.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Nouvelles de la Famille occupée n° 35, p.l. Lettre du P. Anselme Catoire au P. Gervais Quenard, Locarno, 24 août 1925.