Religieux de la Province d’Amérique du Nord.
Formation entre les U.S.A. et l’Europe.
Joseph-Georges-Antonio Laberge est né le 11 décembre 1905 à Central Falls, dans le Rhode Island (U.S.A.), au diocèse de Providence. Après le temps de l’école paroissiale, il commence ses études secondaires au collège de Saint-Laurent (Canada) en 1919-1920 et les poursuit au collège de l’Assomption à Worcester (1920-1921 et 1927- 1929). Il entre au noviciat de Bergerville, près de Québec (Canada), le 19 septembre 1929. Il prend le nom de Frère Antonio, son troisième prénom de baptême, et se trouve sous la direction du P. Marie- Alexis Gaudefroy, maître des novices. Il prononce ses premiers v?ux à Québec, le 30 septembre 1930. C’est à Saint-Gérard en Belgique qu’il entreprend ses études de philosophie (1930-1932). Ses supérieurs l’envoient à Rome pour les études de théologie (1932-1936). Profès perpétuel le 30 septembre 1933 à Castel-Gandolfo, sur la présentation du P. Sèverien Salaville, il est ordonné prêtre le 7 mars 1936 à Saint-Jean de Latran.
Vie apostolique sur plusieurs fronts.
De 1936 à 1945, le P. Antonio est professeur au collège de Worcester. De 1945 à 1949, il est envoyé à Moscou comme aumônier (1), en remplacement du P. Léopold Braun, en charge de 1934 à 1945, que les autorités soviétiques ont déclaré ‘persan non grata’ alors que le P. Jean de Matha Thomas fait fonction, à la même période, de curé de Saint-Louis des Français (1947-1950). A l’automne 1949, le P. Antonio demande à faire un essai de vie cistercienne, estimant qu’il a besoin d’un vigoureux coup de barre spirituel. Il retrouve son poste d’enseignant à Worcester et sa place à l’Assomption en juillet 1930. Il y enseigne jusqu’en 1960. De 1960 à 1966, le P. Antonio est professeur de l’alumnat de Cassadaga(2) Etat de New York.
De 1967 à 1970, il est supérieur dans cette même maison, transformée en Centre de retraite, sous le nom de ‘The John XXIII Center’. De 1970 à 1981, il est nommé curé de la paroisse Saint-Jean à Sinclairville, (N-Y). En 1981, il devient aumônier de l’hôpital St-Mary’s Medical Centre, à Knoxville, dans le Tennessee. En 1989, il prend sa retraite à la maison provinciale (3). Le 4 mai 1991, il meurt à Southbridge. Il est inhumé à Fiksdaie. (1) Par un accord conclu avec la France le 31 décembre 1786, les Français vivant en Russie reçoivent l’autorisation d’ouvrir des églises. La paroisse Saint-Louis-des-Français est créée par la tsarine Catherine Il en 1789 par un décret adressé au général Eropkine, commandant en chef à Moscou et chargé des questions religieuses. L’église actuelle date des années 1830, sous l’abbé Chibeaux. Elle est solennellement consacrée le 24 novembre 1835 par Igor Motchoulevski. La prise en charge de cette paroisse par l’Assomption remonte à Mgr Pie Neveu (1926-1936), secondé en 1934 par le P. Léopold Braun (américain) et la famille Ott. Le P. Léopold Braun est remplacé comme curé de la paroisse par le P. Jean de Matha Thomas (1947-1950) et comme aumônier de l’Ambassade des U.S.A. par le P. Antonio Laberge (1945- 1949), charge qui a fait l’objet d’un compromis diplomatique en 1945 entre l’administration du chef d’Etat-Major Eisenhower et le ministre des Affaires étrangères soviétique Molotov. Entre 1950 et 1991, l’église paroissiale Saint-Louis-des-Français sert également à des communautés catholiques d’expression lithanienne et polonaise. Pendant la période dite de ‘la guerre froide’, huit autres religieux américains assurent successivement le service de l’aumônerie auprès de l’Ambassade américaine à Moscou, le P. Louis-Robert Brassard, le P. Georges Bissonnette, le P. Louis Dion (en résidence à Helsinki, en Finlande), P. Joseph Richard (également à Helsinki, puis à Mocou), P. Eugène Laplante (Moscou, Vienne, Helsinki), P. Louis Dion à nouveau (Vienne), P. Joseph Richard à nouveau (Vienne), P. Philip Bonvouloir, P. Eugène Laplante à nouveau, P. Robert Fortin (Helsinki), P. Norman Meiklejohn à partir de 1987 à Helsinki, puis à partir de 1992, à Moscou même. En août 1991, le P. Bernard Le Léannec, assomptionniste, devient en titre l’actuel curé desservant de la paroisse. On consulte toujours avec profit le livre du P. Antoine Wenger, Rome et Moscou 1900-1950, D.D.B., 1987. (2) Cassadaga est le nom du village, près de Dunkirk, ville située sur le lac Erié, où se trouve la propriété acquise par la Province d’Amérique du Nord en 1959, relevant de l’évêché de Buffalo (Etat de New York). Il s’agit d’un ancien sanatorium comprenant cinq pavillons à deux étages et six autres plus petits, avec 106 acres de terrain. En 1959, l’évêque du lieu, Mgr Burke, est favorable à l’implantation d’un alumnat sur son territoire. Le P. Raymond Bossé est le premier supérieur nommé de cet alumnat (1960). Peu après, l’alumnat prend le nom de séminaire de Notre-Dame de Lourdes. Pendant quelques années est publié un bulletin, intitulé ‘Procedamus’, puis ‘The Cassadagan’. (3) La maison provinciale est située à cette date à Milton (Massachusetts).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 17-18. Assumption North America, 1991. Assumptionists Deceased in North America, 1995, p. 15. Plaquette Eglise Saint-Louis-des-Français à Moscou, 1993, 23 pages. Dans les ACR, du P. Antonio Laberge, correspondances (1930-1961), des articles de presse sur la situation religieuse des communautés catholiques en U.R.S.S. (1947). on lui doit des chroniques sur la vie à Worcester (1936-1939). [Nous avons cherché en vain une chronique biographique sur le P. Laberge dans le bulletin de la Province d’Amérique du Nord, Assumption North America, année 1991]
