Antoine de Padoue (Jean) CHARDENON – 1927-1982

Personnalité.

Ceux qui ont connu le futur P. Antoine de Padoue depuis Miribel
le dépeignent comme un vrai méridional, à cause de son caractère jovial,
aimant rire et plaisanter. Son Maître des novices, le P.
Calixte Boulesteix l’a croqué en quelques expressions choisies:
« Caractère original, composé d’une certaine naïveté et d’un certain
désir d’amuser la galerie. D’autre part, c’est un bon garçon,
ouvert, docile ». Au scolasticat, il est perçu comme
un bon compagnon serviable, dévoué, inspirant
confiance. jovial,

In Memoriam.
« Pour la cinquième fois cette année, nous sommes confrontés à la mort.
Nous savions le Père Jean Chardenon fragile, depuis ses accidents de santé,
mais nous étions loin de penser qu’il était si proche de la rencontre avec
le Seigneur.
Dimanche dernier, il faisait encore quelques achats à la kermesse
paroisiale, en vue de vacances qu’il comptait prendre à la fin du mois de
juillet.
J’ai connu le père en Tunisie, nous avons œuvré ensemble et j’ai pu
apprécier son zèle, sa gentillesse et le don particulier qu’il avait pour
‘accrocher’ les jeunes. Mais supportant difficilement le climat, il a
demandé à rentrer en France, où pendant dix-sept ans, il a fait un
excellent travail dans
ce milieu rural de Vellexon qu’il aimait tant et qui le lui rendait bien. A
ses heures de loisir, le P. Jean aimait la compagnie d’un ménate qu’il
avait parfaitement apprivoisé et auquel il avait appris à imiter quelques
chants du répertoire religieux mais aussi du répertoire national! ».

P. Allègre.

Religieux de la Province de France.

Biographie d’un religieux du Midi orienté à l’Est.

Jean Chardenon est né le 30 novembre 1927 à Lezans (Gard), dans le diocèse de Nîmes. Sa famille compte neuf enfants. En 1943, Jean qui a 16 ans entre à l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) comme vocation tardive! Pourquoi Miribel et non pas un alumnat du Midi? Grâce au Pèlerin, l’hebdomadaire catholique de la Bonne Presse, dans lequel se trouve un appel pour les jeunes qui pensent à une vocation sacerdotale ou religieuse. C’est ainsi qu’il connaît l’Assomption, sa future famille religieuse. Après trois années d’étude à Miribel (1943-1946), Jean entre au noviciat de Pont- l’Abbé d’Arnoult (Charente- Maritime) où il prend l’habit religieux sous le nom de Frère Antoine de Padoue, le 14 octobre 1946 et où il fait sa première profession le 13 octobre de l’année suivante (1947). Ce sont ensuite les études de philosophie à Scy-Chazelles (1947- 1949) et celles de théologie à Lyon-Valpré (1949-1933). Il prononce ses vœux perpétuels le 15 octobre 1950. En 1953, il se trouve du nombre de ceux qui vont terminer leur quatrième année de théologie à Lormoy (Essonne), et il est ordonné prêtre le 13 juin 1954 à Chevilly-Larue (Val-de-Marne).

il l’est sûrement, avec un côté grand enfant, mais il porte au fond de lui un fond d’inquiétude et même d’angoisse.

Un Religieux de contact et de proximité, en paroisse.

Devenu prêtre en 1954, le P. Antoine est de ceux qui ont le sens aigu de leur vocation et de leurs engagements religieux, sachant parler de leur vie personnelle au sens d’un chemin possible pour d’autres de vie chrétienne. Affecté à Lorgues (Var) pour le ministère paroissial, le P. Jean se voit chargé plus particulièrement du Thoronet, mais il se plaint de n’avoir pas une charge de travail suffisante. Aussi l’année suivante (1956), est-il envoyé en Tunisie, comme vicaire à Ben-Arous où il va rester 5 ans (1936-1961). Il se fait remarquer pour son allant et pour le don qu’il a de parler aux jeunes. Mais à cause du climat il demande à rentrer en France. C’est ainsi qu’en 1961 il est nommé curé de la paroisse de Vellexon (Haute-Saône): il va servir cette paroisse 17 ans (1961-1978), faisant un excellent travail dans ce milieu rural qu’il affectionne. A la fermeture de l’alumnat de Vellexon en 1963, il devient chef de groupe, puis il assume la responsabilité de supérieur, charge dans laquelle il est renouvelé trois fois. C’est dire combien il emporte l’estime et la confiance de ses confrères. Le P. Antoine est un homme de liens, un être de contacts cherchant à comprendre les autres, à entrer en relation et réalisant par sa bonhomie et sa délicatesse l’unité entre les membres de la communauté. En 1978, il lui est demandé de quitter Vellexon. Ce départ lui est dur. Il suit une année de formation permanente à Lyon (1978-1979) et va renforcer la communauté de Menton-Carnolès après le décès brutal du P. Pétex.. Le changement de milieu est trop fort. Dépaysé, le P. Antoine connaît une adaptation difficile. En 1981, démoralisé, il doit être hospitalisé pour une dépression nerveuse dont il ne se remet jamais complètement. Diminué par la maladie, ne pouvant accepter les responsabilités qui lui sont proposées, le P. Antoine vit sa souffrance d’être inactif à Lorgues où une crise cardiaque l’emporte brutalement le 28 juin 1982. Il n’a pas encore 55 ans. Il est inhumé à Lorgues le 30 juin 1982. Il ne laisse que des regrets pour sa simplicité, son souci des autres et la confiance qu’il savait inspirer à ses compagnons de chemin.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 52-54. A Travers la Province, 1982, n° 23, p. 9-11.