Antony (Noel) DELESALLE
1903-1974
Religieux de la Province de Lyon.
Curriculum vitae.
Parce qu’il naît un 24 décembre 119031 à Lille, le futur P. Antony reçoit le prénom de Noël. Un de ses frères est jésuite, mort à la guerre 14-18, une de ses sœurs religieuse des Sœurs Blanches, missionnaire au Tanganyika [Tanzanie]. Le jeune Noël fait son école primaire à Fives-Lille et une année à l’Ecole d’Arts et Métiers (1918-1919). C’est une période dure de restriction, de rigueur et de privation: Noël, petit de taille, gagnera peu en stature et en volume! Il entre comme vocation tardive à Sart-les-Moines (1919- 1920) – il n’a pourtant qu’à peine 16 ans – et aux Essarts (1920-1922). Il hésite entre la vie bénédictine et l’Assomption: il reçoit avec le nom d’Antony l’habit religieux le 31 octobre 1922 à Saint-Gérard en Belgique. Il y prononce ses premiers vœux le 1er novembre 1923 et reste sur place pour étudier la philosophie 1924-1926) après un an de service militaire dans les chars à Maubeuge (1923-1924). Il fait ses études de théologie à Louvain (1926-1930) et y est ordonné prêtre le 20 avril 1930 par Mgr. Ladeuze recteur de l’Université.
Enseignement dans les alumnats.
C’est à l’enseignement que le P. Antony va consacrer les 15 premières années de sa vie sacerdotale. Il opte pour la Province de Lyon en 1923 et est affecté à l’alumnat Saint-Odile de Scherwiller (Bas-Rhin). Sa silhouette lui vaut le surnom de ‘sans-ventre’ (1930- 1933). De Scherwiller, il passe à l’alumnat Sainte- Jeanne d’Arc à Scy-Chazelles (Moselle) de 1933 à 1938: il mentionne avec soin le nom des élèves, le suivi de leurs études et de leur projet de vocation. Après une année au collège de Briey (1938-1939), la guerre survient. ‘Soldat du train’, il séjourne en Lorraine, prenant soin de noter dans un journal les événements du temps,
les péripéties de la débâcle et toutes ses errances. Pendant un mois, il peut vagabonder sur les routes du Midi à vélo, de Palavas à Lourdes, trompant la curiosité des gendarmes et bénéficiant de l’hospitalité des curés de campagne. Démobilisé à Carcassonne, toujours à vélo, le P. Antony rejoint Lyon par le Massif Central pour se présenter à son Provincial. Prêté à la Province de Bordeaux, il est provisoirement affecté à l’école Sainte-Barbe à Toulouse (1940-1943), puis va enseigner pendant 2 ans l’alumnat de Nozeroy (Jura) qui occupe temporairement les lieux du noviciat (1943-1945).
En service pastoral, une vie presqu’érémitique.
Le P. Antony est désireux de se consacrer à un autre ministère: il est tout d’abord rattaché à la Procure de Marseille pour assurer l’aumônerie du préventorium, ‘La Bonne Jeanne’, à Aubagne. En 1946, il devient vicaire à la paroisse marseillaise Saint-Joseph, dite intra-muros pour la différencier de celle du même patronyme, dite ‘extra-muros’, confiée aux Assomptionnistes de 1943 à 1957 et sur laquelle résident les Orantes du monastère de l’Eucharistie. Il se plaît beaucoup dans ce ministère, s’occupant particulièrement de l’instruction religieuse de la ‘Petite OEuvre’, institution d’enseignement professionnel tenue par des Filles de la Charité. En 1957, il passe à la paroisse desservie 25 ans par le P. Auxence Capellos, Saint-Antonin du Var. Le presbytère est une masure sans confort dont il s’accomode fort bien, tapissant ses murs d’images pieuses et de sentences monastiques. « il y règne une atmosphère de calme et de solitude, marquée aussi d’austérité: le Père Antony vit du ‘panier du curé’ que les familles du village lui apportent. Son âme contemplative se nourrit des lectures et disques religieux que lui fournit M. Gavoty. De plus le P. Antony agrémente sa petite église d’un mini-cloitre par la transformation d’un appentis quelconque. Pendant 17 ans, il dessert avec conscience cette petite paroisse de 300 âmes. Homme secret, de caractère très indépendant, le P. Antony trouve dans ce lieu l’épanouissement tant recherché d’une forme de vie plus contemplative (1957-1973»>. Il ne profite guère de la retraite: il arrive à Lorgues à la fin de décembre 1973 et y meurt le 27 janvier 1974. Ses obsèques y sont célébrées le 29, présidées par Mgr Brand, évêque auxiliaire de Toulon, ancien alumniste du P. Antony à Scherwiller.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1975, p. 264. Lyon-Assomption, avril 1974, p. 15-17 (notice par le P. A.-M. Jubert). Cinq correspondances du P. Antony Delesalle sont gardées dans les ACR (1924-1955). Notices Biographiques