Religieux de la Province de Bordeaux. Un désir de vocation missionnaire. Né le 12 août 1889 à Loyat (Morbihan), au diocèse de Vannes, François-Jean-Marie Richard fait ses études primaires chez les Frères de Ploërmel. En 1904Y il est admis à l’alumnat qui se fonde à Courtrai en Belgique, lequel succède en fait à celui de Sainghin (Nord), après l’expulsion des Assomptionnistes du sol français. Courtrai se transportant l’année suivante au Bizet, près de la frontière franco-belge, François-Jean-Marie y poursuit sa scolarité jusqu’en 1906. Il passe ensuite à l’alumnat d’humanités à Taintegnies (1906-1908). Ayant fait le choix de la vie religieuse à l’Assomption, il entre au noviciat de l’époque fixé à Louvain et, le 28 août 1908, le P. Vincent de Paul Bailly lui donne l’habit religieux sous le nom de Frère Amel. Le P. Antoine de Padoue Vidal est son maître des novices qui le présente à la première profession, le 28 août 1909 à Gempe. « Le Frère Armel a une santé très faible. Il souffre de temps en temps de maux de tête, de fatigues nerveuses et doit garder la chambre.’ Il est très impressionnable et porte souvent sur son visage une expression de souffrance. Il est orphelin depuis le jeune âge. .Il a eu longtemps un vrai désir de rentrer dans une Congrégation de Missionnaires d’Haïti. Il est résolu maintenant à se donner à l’Assomption qu’il aime beaucoup. il a besoin de se développer beaucoup et je pense qu’il le fera pendant sa seconde année de noviciat ». Le Frère Armel, profès perpétuel le 29 août 1910 à Gempe, rejoint la maison d’études de Louvain pour les cours de philosophie (1910-1913). Après quoi, il est envoyé dans les oeuvres comme c’est l’usage à cette époque. C’est ainsi qu’ü devient professeur à Karagatch (Andrinople) pendant un an (1913-1914) et une autre année à Philippopoli en Bulgarie (1914-1915). A.A Lorsque la grande guerre éclate en août 1914, déjà réformé, il n’est pas mobilisé et continue ses fonctions au collège Saint-,Augustin. Mais à la fin de l’année 1914, la Turquie entre dans le jeu des alliances militaires aux côtés des Puissances centrales. Les religieux de Turquie doivent fuir et gagner le collège de Philippopoli avec les étudiants de Kadi-Keuï et les alumnistes de Karagatch. C’est ainsi que le collège se double d’une maison d’études. On y organise sur place un cours de dogme avec le P. Fulbert Cayré et un cours de morale avec le P. Romuald Souarn. Le Frère Amel est du nombre de ces religieux-étudiants qui mettent à profit l’année 1914-1915 pour leur formation théologique, mais l’entrée en guerre à son tour de la Bulgarie aux côtés des Puissances centrales à la fin de l’année 1915 provoque une nouvel exode des religieux d’origine étrangère. C’est alors la longue marche d’une trentaine de religieux et d’une douzaine de Sœurs Oblates à travers la Russie, la Finlande, la Suède, la Norvège et l’Angleterre, véritable odyssée dont la Lettre à la Dispersion se fait l’écho. Les voyageurs finissent par arriver à Paris par groupes successifs jusqu’en janvier 1916. Le 6 février, le Frère Amel est envoyé à Rome pour y continuer ses études de théologie (1916-1918). Il est ordonné prêtre à Rome le 3 mars 1917 par le cardinal Pompili. Ses études terminées, il passe deux années à Menton (Alpes-Maritimes), puis à Marseille. La division de la Congrégation en provinces en 1923 le ramène dans l’Ouest, après avoir enseigné quelque temps aux vocations tardives à Lorgues (Var) . Il y connaît les postes de Toulouse (Haute-Garonne), de 1924 à 1927, de La Rochelle-Tasdon (Charente- Maritime), de 1927 à 1928, de Auch (Gers), de 1928 à 1931, de Saint-Maur (Maine-et-Loire), de 1931 à 1935 où il fait office de prêtre desservant à la paroisse du Thoureil. Le P. Armel s’est toujours vivement intéressé à la question de la presse catholique au niveau régional, tant à Toulouse qu’à Auch. En 1935, il devient vicaire à la paroisse de Fumel (Lot-et-Garonne). Le P. Armel est décédé à Lorgues le 11 novembre 1940. Les conditions du temps expliquent que sa mort passe presque inaperçue, la France étant découpée en deux zones et les communications étant fort difficiles.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Lettre à la Dispersion, novembre 1940, n° 832, p. 1 (numéro non diffusé, en rai- son de la guerre). Lettre du P. Armel Richard au P., Gervais Quenard, Auch, 15 avril 1928. Dans les ACR, du P. Armel Richard, correspondances (1913-1928). Notices Biographiques