Religieux de la Province de Paris.
Une jeunesse sur les toutes du monde.
Alfred naît à Paris le 28 juin 1888 dans le XVIIIème arrondissement où travaille son père, mais son enfance se passe en Savoie, à Gilly-sur-Isère. Admis à l’alumnat de Notre- Dame des Châteaux en septembre 1899, il voit la maison perquisitionnée le 11 novembre. En 1903, il gagne Mongreno près de Turin, la villa ‘Madonna dei buon Consilio’ où il termine ses études secondaires (1903-1904). Il choisit la vie à l’Assomption et gagne la Belgique, Louvain, pour commencer avec 27 compagnons son noviciat le 18 septembre 1904, sous la direction du P. Benjamin Laurès. Il y prononce ses premiers vœux le 18 septembre 1903. Toujours voyageur, c’est à Rome qu’il accomplit des études supérieures de philosophie (1906-1909). Il conquiert à l’Angelicum le grade du doctorat. Il prononce ses vœux perpétuels dans la ville éternelle le 7 juin 1907. Sa santé était défaillante, il est envoyé au repos à San Remo de 1909 à 1911, puis de là part pour Jérusalem où il fait ses études de théologie (1911-1914). Il devient prêtre le 17 mai 1914.
Trente ans de ministère en Angleterre.
Bien que réformé, le P. Arnaud doit quitter Jérusalem: Notre-Dame de France est occupée par l’état-major turc. Après un court séjour à Rome (1915), il gagne l’Angleterre où il connaît les raids des zeppelins. Sur place, il prend le temps de s’angliciser, d’abord à l’alumnat de Bethnal-Green (1915-1923), puis à la paroisse de Charlton (1923-1929). Le P. Clodoal Sérieix, tout jeune provincial, le sollicite pour le poste de directeur de l’Archiconfrérie de prière et de pénitence aux U.S.A. (1929-1934). Cette mission accomplie, il revient en Angleterre comme vicaire à New- Haven et en 1935 succède comme curé
au P. Bal-Fontaine nommé provincial: durant dix ans, il y est un curé fort apprécié, zélé et attentif. Il accueille les Petites-Sœurs de l’Assomption de Bow dont le couvent est détruit par les bombardements de 1940, à Bethnal Green. Les Sœurs campent dans le réfectoire et se déshabillent avec grand embarras sous l’oeil vigilant des Pères d’Alzon, Picard, Bailly, Maubon et Quenard qui les regardent du haut du mur dans leur photographie encadrée! La guerre éprouve ce religieux qui de valétudinaire devient ‘égrotant’: pleurésie, appendicite, ulcère intestinal, bronchite chronique. D’octobre 1945 à septembre 1949, il se réfugie au couvent de la Sainte Famille à Littiehampton (Sussex). Il rejoint la province de Paris dont il est originaire.
Quinze ans d’aumônerie.
En quinze ans, le P. Arnaud connaît quinze résidences, dans des services d’aumônerie qui le conduisent du Midi au Portugal, jusqu’à ce qu’il soit rattaché à partir de 1957 à la maison provinciale de l’avenue Denfert-Rochereau. jusqu’en 1964, il rend un service très apprécié au Carmel de Créteil où on lui reconnaît une prédication simple mais doctrinale et une régularité plus que conventuelle.
L’heure de la retraite s’annonce: en 1964 il accepte de rejoindre le poste de Chanac (Lozère) où il va rester douze ans (1964-1976). En septembre 1969, il est frappé d’une hémiplégie qui le condamne à résidence alors qu’il restait encore très actif. Il garde la chambre mais ne manque jamais l’émission ‘radioscopie’ de Jacques Chancel. Il perd peu à peu la vue mais jamais le sens critique. Il meurt brusquement le dimanche 28 novembre. Ses funérailles sont célébrées le mardi 30 novembre, il est inhumé dans la tombe des religieux au cimetière de Chanac. Lui qui fut si curieux de tout, et spécialement des réalités spirituelles, put alors réaliser pleinement le mot de l’évangile: ‘La vie éternelle, c’est de Te connaître, Toi le seul vrai Dieu et Celui que tu as envoyé’.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 37-38. Article biographique du P. M. Vandepitte, 5 p. Lettre à la dispersion du 21 novembre 1908. La revue ‘L’apôtre du Sacré-Cœur’ contient de nombreux articles de sa main, entre 1930 et 1935. Les archives détiennent une correspondance nourrie de sa part avec les responsables de la Congrégation, du P. Emmanuel Bailly au P. Quénard.