Religieux de la Province de Lyon.
Au service de la Mission d’Orient.
Antoine Arnold est né le 17 janvier 1893 à Kruth (Haut-Rhin). Il fait ses études secondaires au collège Saint-Florent chez les Pères du Saint- Esprit en Alsace (Saverne) et les poursuit dans leur petit séminaire à Knechtsteden près de Cologne (Allemagne) de 1908 à 1911. Il demande ensuite à les achever à l’Assomption, à Sart-les- Moines (Belgique) en 1914. C’est à Louvain qu’il prend l’habit religieux le 15 septembre 1916 et accomplit son noviciat de 1916 à 1918 sous la responsabilité du P. Possidius Dauby. Il prononce ses premiers vœux le 19 mai 1918. Ses études de philosophie se déroulent également à Louvain (1915-1916 et 1918-1919), suivies de la théologie (1919-1923). Il est ordonné prêtre le 5 août 1923. Son premier poste est pour Scy-Chazelles, alumnat, durant quatre ans où il enseigne l’allemand qu’il parle avec facilité (1923-1927). Il est ensuite affecté à la mission d’Orient durant vingt années: Varna, Yambol, Plovdiv, Belgrade, Plovdiv de 1927 à 1947.
L’heure difficile de l’obéissance religieuse.
En septembre 1938, le P. Arnold, à Belgrade vit des jours difficiles, son Supérieur Provincial le rappelle à Plovdiv. Il écrit au P. Gervais Quenard: « Peu de temps après voire passage, à la suite d’une aventure malheureuse des séminaristes dont je n’étais nullement au courant, on a trouvé toutes sortes de raisons pour demander mon changement. Mes prédécesseurs, Casimir, Cyrille, Dominique, Antoine avaient subi un sort moins brutal, mais vous voyez la situation: après mêtre donné complètement à l’œuvre, corps et àme, appris la langue serbe pour rendre beaucoup de services auprès des fidèles, on prépare en secret mon départ. Or j’ai appris par les Pères de passage et par une lettre de Bulgarie que je figure de nouveau parmi le personnel de Plovdiv, ce qui sera chose impossible. Car il y a trois ans, j’ai supplié le P. Zéphyrin [Sollieri de me faire sortir du collège pour des raisons très graves que le Père a acceptées tout de suite.
Notices Biographiques A.A Page : 83/83 Et sans manquer au secret de la confession – mon confesseur de haute valeur m’avait fait une grave obligation de demander alors mon changement. Or voici d’après le bruit qui court, le nouveau P. Provincial, P. Maximilien [Malvyl m’y envoie de nouveau. J’ai envoyé deux lettres au P. Maximilien et il ne daigne pas me répondre. C’est regrettable. Si on M’affiche auprès des autorités comme un sujet d’embarras ou même d’incapacité, alors que tout le monde ici dans la paroisse est très content de moi, je préfère en référer à Rome. Je n’ai pas mérité cela pour tant de dévouement dans cette maison de Belgrade où je me suis tant fatigué pour des enterrements, pour les chants à l’église, pour le service à l’hôpital, pour le patronage et le secrétariat. Je vous confie cette demande et je vous prie d’intervenir auprès du P. Maximilien … ». Malgré ses craintes, le P. Arnold reprend le chemin de Plovdiv qui est aussi celui de l’obéissance. Après un bref stage à Briey (Lorraine), il remplit des charges d’aumônerie à Marseille, à la Sainte Baume et Lorgues où il vient prendre quelque temps de repos en 1958. Partout le P. Arnold fait preuve de dévouement. À Lorgues, on aime se souvenir qu’il apporta tous ses soins à l’entretien des fleurs et des arbustes, afin de rendre la propriété plus agréable et plus attractive pour les résidents.
Un accident fatal au cours d’un pèlerinage.
Le 17 mai 1959, le P. Arnold émet le vœu de se rendre en pèlerinage à la Sainte Baume afin de revoir les lieux où il avait été aumônier précédemment. La communauté avait songé organiser un pèlerinage en car, mais, faute de pèlerins-volontaires, la solution du car n’avait pas été retenue. Le P. Arnold maintient son projet et décide, contre toutes les objections du supérieur, de s’y rendre à vélo:
« Oh, ça va mieux! Et puis, je connais un chemin plat que j’ai fait deux fois pour venir de là-bas à Lorgues. Je ferai des pauses, j’irai doucement … ». Finalement le P. Jean de Matha cède sans se douter de ce qui va arriver. Quelques heures plus tard, la gendarmerie voisine de Luc téléphone: le P. Arnold a eu un malaise, est tombé et a succombé à une embolie. Le corps déposé à l’hospice de Luc est transféré le 18 mai à Lorgues pour la sépulture.
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Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1960, p. 96. Lettre à la Famille 1959, n° 276, p. 259-260. Rhin-Guinée (province de Lyon), 1959, n° 14, p. 2. Lettre du P. Arnold de Varna (Bulgarie) reproduite dans les Missions des Augustins de l’Assomption, mai 1930, p. 262-263. Lettre du P. Arnold depuis Belgrade au P. Gervais Quénard, septembre 1938.