Arnoldus (Jacobus-J.) JANSSEN – 1914-1970

Position inconfortable.

« Le P.Provincial de Hollande désire que je rentre
dans ma province. Pour moi la question
a deux aspects, le point de vue de la Bonne Presse et un côté personnel. En
1940, je suis venu en France uniquement
par obéissance. On me demandait d’aller travailler à la Documentation
catholique.
Le P. Dieudonné Dautrebande jugea qu’il fallait passer outre
à la répugnance que j’avais alors manifestée. Fin 1944, j’ai moi-même
demandé de ne pas retourner à la Bonne Presse, j’étais à Agen à cette
époque. Un religieux ne donne pas sa démission comme un fonctionnaire,
certes. Cependant depuis dix ans, je maintiens mon souhait de retourner
dans mon pays d’origine. Les PP. Gabel et Point ne s’opposent pas à mon
départ éventuel, tout en le regrettant. Je travaille depuis janvier 1945 à
la Doc., aux côtés du P. Odil et de deux laïcs, MM. Flory, un ancien de la
maison depuis 30 ans et M. Tomas d’Hoste qui travaille ici depuis 1925. Je
fais essentiellemnt des traductions
(anglais et allemand). Il me semble que même en Hollande je pourrais rendre
ce service, si besoin était. Cela fait 17 ans que je vis à l’étranger. Je
ne suis pas rétribué et ne peux avoir de carte professionnelle… ».

Religieux de la Province des Pays-Bas.

Un religieux doué.

Jacobus Johannes Arnoldus Janssen naît le 28 octobre 1914 à Venlo, dans la province hollandaise du Limbourg. Après ses premières études à Saint- Aloysius à Venlo (1920-1926), il entre à l’école apostolique de Boxtel pour ses humanités (1926- 1932). Le 2 octobre 1932, il est reçu au noviciat de Taintegnies par le P. Romanus Declercq. Il prend le nom de Frère Arnoldus, son troisième prénom de baptême. Le 3 octobre 1933, il prononce ses premiers vœux avec cette appréciation très élogieuse de son maître des novices: « Le Frère Arnoldus est un sujet délite. Supérieurement doué du côté de l’intelligence pour l’expression de ses idées, pour les langues, il se montre en tout un excellent religieux. Il s’est acquitté de sa charge de socius des novices avec beaucoup de souplesse, de confiance et un grand sens du dévouement ». Après ses études de philosophie à Saint-Gérard (1933- 1935), il enseigne une année à Boxtel (1935-1936) et se rend à Rome pour ses études de théologie (1936-1939). La guerre l’oblige à revenir en Belgique pour terminer sa théologie à Louvain où il a été admis à la profession perpétuelle le 3 octobre 1936 et où il est ordonné prêtre le 11 février 1940. La désorganisation de cette période à cause de la guerre dans la partie septentrionale de l’Europe explique sa nomination provisoire comme enseignant au collège Saint-Caprais à Agen. Il poursuit d’ailleurs en même temps des études complémentaires de théologie à l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand (Puy-de- Dôme).

Au service de la Bonne Presse à Paris.

En 1945, le Père Arnoldus est envoyé à Paris. Le P. Gervais Quenard, en accord avec le Provincial de Belgique-Hollande, souhaite renforcer le rôle des religieux dans l’entreprise de presse,

particulièrement malmenée pendant le conflit. Le P. Arnoldus est alors attaché au service de la Documentation catholique où il fait la traduction de textes de langue allemande et de langue anglaise. Pour autant il a soin de ne pas laisser tomber ses propres goûts de formation en poursuivant des études universitaires de Lettres et, notamment en littérature scandinave. A plusieurs reprises il demande son retour au pays, ne trouvant plus justifiée sa présence dans ce service de presse, sachant surtout les besoins de formation en Hollande.

Professeur et publiciste aux Pays-Bas.

En 1951, on accède à son désir et il part enseigner au scolasticat de Bergeijk (Hollande) différentes disciplines, dont l’économie, l’apologétique et la patrologie, tout en assurant la charge de sous-prieur et de préfet des études. En 1964, il est nommé à Nimègue où en 1967 il devient secrétaire de rédaction du périodique ‘L’Orient chrétien’ ou ‘Het Christelijk Oosten’. Très agréable compagnon en communauté, le P. Arnoldus fait preuve d’un esprit toujours en mouvement, cherchant sans cesse réponse à toute question et appréhendant le monde des idées sous leur forme logique. Très ouvert spirituellement au mystère de Dieu, il vit au contact des hommes avec un sens très averti des relations personnelles, recherchant en communauté un esprit d’amitié largement ouvert, sachant ouvrir sa quête intellectuelle aux droits du cœur et se montrant d’une grande serviabilité pour ses frères. Après une longue et pénible maladie qui le fait beaucoup souffrir et dont le support provoque l’admiration de ses confrères, il meurt prématurément le 16 mars 1970, à 56 ans. Au sanatorium de Bakel, on a détecté une légère tuberculose pulmonaire, mais la véritable cause de sa faiblesse et de son extrême fatigue psychique provient d’un cancer contre lequel la science se révèle finalement impuissante. Les obsèques du P. Arnoldus sont célébrées le 19 mars à Boxtel, suivies de l’inhumation de son corps dans le cimetière de la communauté.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. novembre 1970, p. 144-145. ART Informations, 1970, n° 8, p. 4. De Schakel, Pater Arnoldus Janssen 28 oktober 1914-16 maart 1970, 43 pages. Lettre du P. Arnoldus Janssen au P. Gervais Quenard, Paris, le 13 décembre 1950. On trouve dans la collection de la revue ‘Het Christelijk oostenl la série d’articles que le P. Arnoldus y a fait paraître.