Religieux de la Province de Lyon. Un Dauphinois de souche à l’Assomption. Henri Sage est né le 20 août 1896 à La-Tour-du-Pin (Isère) où son père, Constant, est imprimeur. Alumniste à Miribel-les-Echelles (1909-1914), il poursuit une année (1914-1915) ses études au petit séminaire de Grenoble (Isère), où son frère, Albin, est entré, puis il revient enseigner à Miribel (1915- 1919). Il prend l’habit le 5 juin 1919 à l’Assomption sous le nom de Frère Athanase, commence son temps de noviciat à Notre-Dame de Lumières (1919) pour l’achever en Belgique à Saint-Gérard où il prononce ses premiers vœux le 5 juin 1920. Sur place il commence ses études de philosophie qu’il achève à Taintegnies (1921). Profès perpétuel le 5 juin 1923 à Taintegnies, il accomplit ses études de théologie à Louvain de 1923 à 1927. Il est ordonné prêtre le 24 juillet 1927. Déjà ses professeurs et formateurs ont remarqué sa distinction, son esprit très lucide, très solide, étendu, orné et vanté son caractère bon, ferme, égal. Lui-même souhaite reprendre un service de professorat. On l’envoie au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle). En 1931, il est nommé supérieur du scolasticat de philosophie qui est créé à Scy dans la maison Saint-Jean. En 1938, il est transféré au scolasticat de théologie de Lormoy (Essonne) où il assume une tâche difficile de supérieur durant les années de guerre. De 1927 à 1953, on peut dire qu’il se consacre entièrement et avec talent à un ministère de formation dans les maisons d’études de l’Assomption: Scy-Chazelles, Lormoy, Scy encore à partir de 1946, Lyon (1949) et Valpré (1952). Il le fait avec classe, une ouverture d’esprit très grande et une perspicacité rayonnante de bonté. A l’école de saint Augustin et du P. d’Alzon. Entre 1953 et 1971, le P. Athanase, A.A libéré de toute responsabilité d’enseignement et d’éducation, peut se consacrer à une oeuvre plus spéculative de recherche et d’édition.11 se révèle un maître et un spécialiste dans les deux domaines de la spiritualité augustinienne et de l’histoire de la Congrégation de l’Assomption. Religieux doué, d’une excellente culture littéraire, théologique et philosophique, il publie nombre d’articles dans des revues savantes dont l’Année théologique, les Etudes Augustiniennes. Saint Augustin reste son auteur préféré; le P. Athanase lui consacre des commentaires très demandés, notamment par des congrégations de spiritualité augustinienne (Ursulines, Compassion, Augustines de la Miséricorde), mais aussi des études de caractère plus scientifique. La Congrégation lui demande des travaux de recherche sur la pensée du P. d’Alzon, les sources et influences de sa spiritualité, l’histoire de la famille religieuse. Entre Paris et Rome, il organise ses journées dans la fidélité à la prière, le travail assidu à son bureau, les tournées de prédications de retraites et de conférences et la joie de relations fraternelles très prisées. Il édite notamment les Ecrits Spirituels du P. d’Alzon, consacre au fondateur une étude qui reste de base, publie les premières Constitutions de l’Assomption. On peut dire que pendant 40 ans, le P. Athanase a formé directement des générations d’Assomptionnistes, mais aussi que son influence s’est étendue bien au-delà des limites de l’Institut. Il est un maître de vie intérieure, car s’il sait faire rayonner la doctrine spirituelle augustinienne, c’est qu’il alimente sa propre vie à cette source. Tourné à la fois vers le passé de l’Eglise et vers son avenir, il sait donner à tous ses auditoires et lecteurs, par ses écrits, ses conférences, ses retraites, un style et une formation qui anticipent déjà sur les réformes à venir dans l’esprit de Vatican II: renouveau liturgique à travers son enseignement et ses billets dans La Croix, attrait pour une doctrine nourrissante, jugement et appréciation solides pour des ouvrages de fond. Travailleur acharné, le P. Athanase souffre d’une grave myopie et passe sa dernière année à Lorgues (Var). Il y meurt d’une congestion cérébrale, le 13 août 1971, à l’âge de 76 ans. Le P. Noël Bugnard, ami de la famille, prononce l’homélie des obsèques (14 août).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1972, p. 178-179. L’Assomption et ses OEuvres, 1971, n° 56 Il P. Lyon- Assomption, 1971, n° 30, p. 19-26. La Croix, 15 août 1971. Revue des Etudes Augustiniennes (1971), XVII, p. 201-202. Recherches Augustiniennes, 1962, vol. II, p. 1-14. Du P. Athanase Sage, de nombreuses études de spiritualité augustinienne et alzonienne: Cahier d’Alzon (Commentaire du Directoire), Ecrits Spirituels du P. d’Alzon (1956), Un maître spirituel du XIXème siècle (1958), Règle de Saint-Augustin commentée par ses écrits (1961), édition des Constitutions de l’Assomption (1966), articles dans Pages de vie augustinienne, Approches et Recherches (1968), La vie religieuse selon saint Augustin (1972) et Revue des Etudes Augustiniennes. Problèmes de vie religieuse apostolique (1967). Textes de retraites. Rapports sur Scy-Chazelles (1931-1938), sur Lormoy (1938- 1942), correspondance (1919- 967).Lettre du P. Athanase Sage au P. Wilfrid Dufault, Pavier 1966. Notices Biographiques