Athanasios (Matthieu) RAYMOUNDOS – 1883-1972

Vinovo, 1907.
« Excusez-moi si je ne vous ai pas écrit plus tôt. Ce n’est pas la bonne
volonté qui a manqué. Dès mon arrivée, le P. Xavier [Legrand] et les Frères
ont absolument tenu à me faire voir les environs. Stupinigi et le Pô.
Aujourd’hui la pluie vient bien à propos nous obliger à garder la maison et
je n’en suis pas fâché. Le voyage s’est accompli très heureusement. Le
Frère René-Augustin [de Causans] a été pour moi, durant tout le trajet,
d’une sollicitude vraiment
maternelle. Il ouvrait et fermait les portières, me montrait les paysages
et les bateaux. A Pise il a même acheté un bon fiasco de
Chianti, plus pour lui que pour moi. J’ai bien dormi en route, mais on m’a
fait une telle réputation de dormeur pendant les vacances à Rome! Je suis
arrivé à Turin, puis j’ai pris le tram pour Vinovo, en compagnie du P.
Bertrand que j’ai rencontré en ville. Il m’a demandé si l’on n’avait pas
besoin de prêtres à Saint- Venance; lui compte aller remplacer un Père à
Menton. J’annonce aux Romains un nouveau condisciple, le Frère Alessandro
que nous emmènerons avec nous à la rentrée ».
Frère Athanosios.

Notices Biographiques A.A

Religieux grec de la Province de Lyon. Un Grec des îles. Matthieu Raymoundos est né le 11 décembre 1883 au village de Comi de l’île de Tinos, dans les Cyclades (Grèce). Il est l’aîné d’une fanùlle de 6 enfants qui s’échelonnent entre 1883 et 1899. Durant l’été 1897, il quitte l’île pour l’alumnat de Koum-Kapou, à Constantinople, en compagnie de quelques autres compagnons dont Macarios Vuccino et Eustratios Roussos. Après ses études de grammaire (1897-1900) et d’humanités (1900- 1903), Matthieu choisit la vie religieuse à l’Assomption et, le 18 octobre 1903, il prend l’habit au noviciat de Louvain, sous le nom de Frère Athanasios. Il fait sa profession annuelle le 18 octobre 1904 et sa profession perpétuelle le 18 octobre 1905. Il est envoyé pour ses études de philosophie et de théologie d’abord à Rome, à la Minerve (1905-1908), puis à Kadi-Keuï (Turquie), de 1910 à 1912. Entre deux, il fait deux années d’œuvres à Brousse, en Bithynie, suivant la coutume en vigueur en ce temps-là. Il est ordonné prêtre par Mgr Petit, archevêque latin d’Athènes, le ler septembre 1912 à Kadi-Ketii. Selon une habitude assomptionniste déjà bien éprouvée, le P. Athanasios devient ambulant: Koum-Kapou (1912- 1914), Athènes (1914-1919), Brousse (1919-1920), Kadi-Keui (1920-1922), Koum-Kapou (1922-1924), Kadi-Keiii (1924-1926), Athènes (1926-1931), Héraclion en Attique (1931-1936), Athènes à partir de 1936. Il est aumônier des Frères Maristes pendant de longues années, tant à Athènes qu’à Héraclion. L’Assomption en terre grecque. La fondation canonique de l’Assomption à Athènes (1), rue Heptanissou en novembre 1934, le trouve désigné comme ‘chef du groupe’ des Assomptionnistes présents en Grèce, A.A avec les PP.Basilios Roussos, Nicéphore Dounavis, Théoctiste Sommaripa. C’est lui l’artisan de l’installation des religieux à Athènes, à la maison Sainte-Thérèse, grâce à l’appui du délégué apostolique Mgr Carolo Margotti, après avoir vécu toutes les difficultés crées par Mgr Filippucci, hostile à toute implantation de moines ou de religieux dans son diocèse. Pendant la seconde guerre mondiale, le P. Athanasios rentre dans son île natale, rendant de multiples services paroissiaux. Une entente s’établit entre l’Assomption et l’archevêché de Naxos, autorisant une implantation au ‘Castro’, à l’acropole de Naxos où le P. Athanasios peut s’établir de 1948 à 1960, au service des catholiques de la région. A partir de 1960, à son retour de Naxos, le Père Athanasios passe au service de la chapelle Sainte-Thérèse à Athènes. Religieux silencieux, très sobre de paroles, fidèle sur ce plan au mot d’ordre d’Euripide, il mène une vie très régulière, sobre, se contentant de peu, ayant exercé pendant longtemps la charge d’économe. Il est l’ennemi déclaré de toute lampe électrique qui brûle sans raison ou nécessité. Sous un extérieur d’ascète sévère, au comportement un peu vif, il cache une coeur d’une grande bonté et d’une rare délicatesse. Ne dit-on pas qu’une fois il apostropha en pleine cérémonie les chrétiens qui chantaient par cœur, en latin, les psaumes des Vêpres, sur un ton traînard? Les braves gens comprennent l’algarade, le sourire aux lèvres, mais les Vêpres n’en finirent pas moins, avant minuit! Dans la dernière période de sa vie, le P. Athanasios doit supporter un mauvais état de santé. Il souffre de phlébite et de mauvaise circulation du sang. Il est encore hospitalisé le 5 avril 1972, sur avis médical. Il meurt brusquement le vendredi 7 avril. Les funérailles ont lieu le lendemain, samedi 8 avril, à la chapelle Sainte-Thérèse de la rue Heptanissou, en présence de l’archevêque Mgr Printézis. Le P. Elpide Stephanou esquisse la vie du P. Raymoundos et au nom de tous dit adieu à ce confrère. Le corps du P. Athanasios repose au cimetière d’Héraclion en Attique, à quelque 11 km d’Athènes, près des restes de Mgr Vuccino, des PP. Salaville et Nicéphore Dounavis. (1) Il y eut des pourparlers au temps du P. Pierre Descamps et de Mgr Marango au XIXème siècle. A l’époque de Mgr Petit (1912-1926), rien ne put se faire en ce sens.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 229. Lyon-Assomption, juillet 1972, numéro spécial, p. 6-8. Lettre du Frère Athanasios Raymoundos (1) au P. Ernest Baudouy, Vinovo, 30 août 1907. Dans les ACR, du P. Athanasios Raymoundos, correspondances (1906-1934), rapports sur Athènes (1934-1935). On doit au P. Athanasios Raymoundos un article sur Mgr Petit dans Missions des Augustins de l’Assomption, janvier 1928, n° 305, p. 9. L’Assomption à Athènes: L’Assomption et ses OEuvres, 1936, n° 418, p. 261-262. (1) On trouve aussi la graphie Remoundas pour le P. Raymoundos. Notices Biographiques