Auguste (Auguste-F.-R.) MANIOULOUX – 1921-1991

Témoignage épiscopal.
« Mes engagements ne me permettent pas de participer aux obsèques du P.
Maniouloux, mais je tiens à dire à sa famille selon la chair ainsi qu’à la
grande famille de l’Assomption, combien je partage votre peine, votre
prière, votre espérance et, aussi, votre action de grâce. Le P. Maniouloux
était un véritable assomptionniste, un véritable apôtre qui s’est dépensé
jusqu’au bout. Tous nous avons apprécié son zèle et son humour. Je suis sûr
que le Seigneur l’accueille comme le bon et fidèle serviteur.
C’est pour moi l’occasion de redire à la grande famille de l’Assomption ma
reconnaissance pour la part qu’elle prend à la mission de l’Église de
Nîmes. Je lui souhaite de vivre toujours plus le charisme du P. d’Alzon et
d’avoir son rayonnement. Comme le disait le P. d’Alzon, notre originalité
est d’être catholiques. Que nos cœurs s’unissent aujourd’hui pour célébrer
dans le Christ la pâque du P. Maniouloux
Jean Cadilhac (1), évêque de Nîmes, pour les obsèques du P. Auguste. (1 )
Mgr Cadilhac, né en 1931, évêque auxiliaire d’Avignon en 1973, évêque
titulaire de Nîmes 1978 à sa mort en 1999.

Religieux de la Province de France.

Jeunesse et formation :1921-1957.

Second enfant d’une famille d’agriculteurs qui en comptera dix, Auguste François Régis Maniouloux est né le 3 août 1921 à Pailharès dans la Haute- Ardèche. Scolarisé d’abord dans son village (1926- 1932), Auguste accomplit ses études secondaires au petit séminaire Saint-Charles à Annonay (1932- 1938). Il entre ensuite au grand séminaire de Viviers (1938-1940). Cette immense bâtisse et sa rigoureuse discipline ne lui conviennent guère. En juin 1940, vu les événements, il retourne au grand air de la montagne et des travaux agricoles dans la ferme familiale. Il entre dans l’Action catholique rurale et, à la suite d’une retraite, il pense de nouveau au sacerdoce. Il prend contact avec les Pères de Sion, mais son séjour chez eux n’excède pas six mois. En 1942, il fait l’expérience des Chantiers de jeunesse, ce succédané de service militaire au temps du régime de Vichy. Grâce à une rencontre décisive avec le P. Marie-Roch Chanial et la communauté de Davézieux, il fait connaissance avec l’Assomption. Après un temps de postulat aux Essarts (Seine- Maritime), il y prend l’habit religieux, sous le nom de Frère Auguste, le 17 décembre 1951. Il peut faire profession le 17 mars 1952, avec un indult de dispense pour deux mois et demi pendant lesquels il est soigné. Le P. Edmond Barthez, son maître de novices, le tient en grande estime: « Le Frère Auguste est un excellent sujet, de grand bon sens et de bonnes dispositions surnaturelles. Il y a lieu de prendre quelques précautions pour lui au sujet de sa santé qui, je l’espère, ira s’améliorant. Ce frère est doué de qualités pratiques qui le rendront bien utile ». Il commence alors ses études de théologie qui se poursuivent jusqu’en 1957 à Lormoy (Essonne), encore interrompues par un séjour au sanatorium de Thorenc (Alpes-Maritimes).

Profès perpétuel le 11 avril 1955, il est ordonné prêtre par Mgr Vuccino, ancien archevêque de Corfou, le 29 juin 1956.

Davézieux et Nimes (1957-1991).

En 1957, le Père Auguste est nommé à l’alumnat de Davézieux (Ardèche). Il y est économe et, comme on disait alors, recruteur. En 1967, il est la victime, parfaitement innocente, d’un accident de la route qui le diminue physiquement et l’oblige à une médication assez dure jusqu’à ses derniers jours. A partir de 1970, il fait partie de la communauté qui s’établit dans la maison Saint-Régis, proche mais distincte du bâtiment de l’alumnat alors vendu. Il se consacre à des ministères divers, notamment auprès de groupes du Troisième Age. Il est en outre supérieur de la communauté, de 1977 à 1982, date de son départ de Davézieux. Il laisse de profonds regrets dans la paroisse où sa personne et son action ont été appréciées pendant 25 ans. Le Père Auguste va passer à Nîmes ses neuf dernières années. Plusieurs après-midi par semaine, il participe à l’animation spirituelle de l’Institut d’Alzon que dirigent les Oblates, rue Séguier. Il collabore à l’organisation régionale du Pèlerinage national. Il mène le tout avec une grande conscience et un parfait dévouement. En communauté, il porte un grand souci d’approfondissement de la vie de prière et de fraternité. En 1989, il subit une grave opération à l’aorte. Une nouvelle intervention chirurgicale s’impose d’urgence le dimanche 29 septembre 1991, au cours de laquelle il fait une hémorragie et un infarctus. Le P. Auguste meurt à 14 heures, ce 29 septembre 1991, à la clinique des Franciscaines de Nîmes, alors que les religieux de sa communauté s’apprêtent à lui rendre visite. Le Père, d’une vie spirituelle profonde, s’était bien préparé à ce départ. Les obsèques, solennelles et pieuses, sont présidées par le P. Couteau, vicaire général de Nîmes, dans la chapelle de l’institut d’Alzon, là où reposent depuis 1942 les restes du Fondateur, le P. d’Alzon. Le P. Xavier Korbendau prononce l’homélie. Le corps du P. Maniouloux est déposé dans le caveau de l’Assomption, au cimetière Saint-Baudile de Nîmes.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 41-42. Assomption France, Nécrologie année 1991, p. 230-232.