Augustin (Auguste) BASS – 1914-1947

Les leçons d’un Provincial.
« Devant tant de départs, 3 deuils en moins d’un mois, et devant tant de
besoins à satisfaire sur toutes les latitudes, on pourrait se décourager.
J’aime mieux croire que ces sacrifices sont la rançon des développements
futurs.C’est la loi des œuvres de Dieu.

Je ne puis que demander à tous les religieux de la Province d’avoir
constante et présente à l’esprit la préoccupation du recrutement.
Nous entrons dans l’époque où cette question se pose de façon aiguë. Il est
nécessaire que nos alumnats de grammaire soient remplis à la rentrée
prochaine. Que tous veuillent bien se mettre à l’œuvre. Il y a des
recruteurs officiels: qu’ils ne
se laissent pas distraire par des préoccupations étrangères. Les supérieurs
donneront toute latitude à leurs religieux pour entreprendre des tournées
rapides quand il y aura quelques chances d’attirer des vocations.

Enfin je demande que dans toutes les maisons de la Province on fasse une
neuvaine à cette intention durant les neuf jours qui préparent la fête des
saints Apôtres Pierre et Paul… »

P. Germain Filliol, avril 1947.

Religieux de la Province de Lyon.

Un alsacien affirmé.

Auguste est né le 30 novembre 1914 à Rouffach dans le Haut-Rhin. Il fait ses études à l’alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) de 1929 à 1932 puis à celui de Miribel-les-Echelles (1932-1934). Il y manifeste les traits d’une nature vive, d’une volonté toute d’une pièce et d’une agréable originalité. Très attaché à sa province natale, il laisse percer parfois quelques interrogations sur les us et coutumes de l’hexagone que ses éducateurs taxent trop vite de sentiments anti- français. Le 30 septembre 1934 il prend l’habit au noviciat de Nozeroy (Jura) et poursuit son année sous la conduite du P. Gausbert Broha. Il prononce ses premiers vœux le 1er octobre 1933. De finl935 à 1938, il fait ses études de théologie tant à Layrac (Lot-et-Garonne) qu’à la maison St Jean à Scy-Chazelles (Moselle). Ayant accompli ses obligations militaires, le Fr. Augustin peut entreprendre ses études de théologie à Lormoy (Essonne) de 1940 à 1943. Il y prononce ses vœux perpétuels le 3 octobre 1941 et il y est ordonné prêtre le 12 juin 1943. Mais une première alerte sérieuse sur sa santé, une pleurésie en 1942, oblige ses supérieurs à quelques ménagements: c’est pourquoi, dès la fin de ses études terminées, il est envoyé en repos à Douvaine (Haute-Savoie).

Professeur en mouvement.

Nommé à Nozeroy, transformé à cette période en alumnat de substitution à cause des difficultés de Scherwiller (1943-1944), il est tout heureux en 1946 d’accompagner ses élèves de 4ème section en Alsace après l’incendie accidentel de Nozeroy, là où a germé sa vocation quinze ans plus tôt. Professeur de mathématiques, il organise de concert avec le P. Marcien [Aimoz] les sports en se dévouant sans compter.

Notices Biographiques A.A Page : 169/169 Son souci de diriger la prière des jeunes le conduit à animer des messes dialoguées qui les font davantage participer. Ces initiatives, jointes à un caractère enjoué et volontiers porté à la plaisanterie, lui gagnent la sympathie de son jeune public en formation. En communauté, il manifeste les mêmes qualités de vie, d’entrain, de bonne humeur.

Coup d’arrêt à 32 ans.

Vers la fin du mois de mars 1947, sa santé lui joue un nouveau tour sérieux, suite à une certaine imprudence de sa part. Obligé de s’aliter à cause d’une assez forte fièvre persistante, tenu en quarantaine à cause du caractère contagieux de son mal, le P. Augustin semble gagner tout d’abord le chemin d’une guérison complète. Les supérieurs estiment cependant opportun de prévoir pour lui un temps de repos à Lorgues (Var), une fois qu’il sera complètement rétabli, de façon à lui épargner dans l’immédiat une trop grande fatigue. Le samedi 19 avril suivant, son supérieur le P. Alexis Diss lui tient compagnie le matin pour le petit-déjeuner et se réjouit de voir l’appétit du malade tandis que la Sœur garde-malade vient remettre sa chambre en état, comme d’habitude. Le malade veut alors se raser, ce que la religieuse croit plus prudent de remettre au lendemain. Subitement, le P. Augustin qui s’est mis à faire quelques pas dans la chambre se plaint d’un mal aigu en portant ses mains à l’estomac. Il s’assied sur son lit, sa figure pâlit. Le P. Alexis, rappelé immédiatement, juge urgent d’administrer au malade le sacrement de l’extrême onction, en présence des religieux rassemblés. Tous pensent à une grosse fatigue passagère; par prudence le médecin est quand même contacté. Mais ce dernier n’aura pas le temps d’arriver; vers les 11 heures 30 le P. Augustin, bien que lucide mais privé de la parole dès les premiers symptômes de son mal, est dé à mort. Embolie, déchirure interne? Le Dr ne peut formuler de diagnostic très sûr. Quatre mois après le P. Nicolas Rauscher, l’alumnat Saint Odile est à nouveau endeuillé.

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Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1947, n° 28, p.135-136. Lettre du P. Germain Fillion, Provincial, le 28 avril 1947. Vers l’autel (bulletin de Scherwiller), juillet-sept.1947, p.4-6.