Avellinus (Caspar-H.) VAN THIENEN – 1915-1991

Boxtel, 1948.

« Le Conseil Provincial a eu la bonté de me faire entrevoir la nomination
éventuelle comme supérieur de l’école apostolique de Boxtel. Bien que je
sois très touché de la confiance que l’on veut me témoigner en cette
circonstance, je me sens tellement inférieur à cette lourde tâche que je
vous supplie de prendre en considération ma demande de vouloir insinuer au
Conseil
une autre candidature que la mienne. Je sais bien que je ne suis pas assez
surnaturel en faisant cette requête, mais je me vois obligé de vous dire
que je redoute extrêmement le sentiment d’un certain isolement qu’éprouve
tout supérieur dans l’exercice de sa charge. Cela me pèsera énormément et
je crains que cela influencera grandement ma liberté d’agir vis à vis des
religieux et de prendre les décisions nécessaires et opportunes. J’espère,
mon
Père, avoir su exprimer dans la franchise et la clarté les sentiments que
j’éprouve. Laissez-moi vous redire toute mon affection filiale et mes
salutations très respectueuses
».

P. Avelllinus Van Thienen.

Religieux de la Province des Pays-Bas. Premiers départs. Caspar-Hendrikus Van Thienen est né le 3 avril 1915 à Haarlem aux Pays-Bas. Après le temps de ses études primaires à Haarlem (1922-1928), il entre à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel (1928-1934). Le 30 septembre 1934, il prend l’habit au noviciat de Taintegnies en Belgique, sous le nom de Frère Avellinus. Le P. Domitien Meuwissen, son maître des novices, le présente en ces termes pour la première profession, émise le ler octobre 1935: « Le Frère Avellinus n’est pas très doué pour les études, mais ses dispositions morales sont tout à fait satisfaisantes. C’est un jeune homme de caractère agréable, jovial même, calme, aimant l’ordre et prenant grand soin de toute sa personne. Il s’est montré relativement ouvert dans les entretiens, même s’il peine à s’établir dans un climat de confiance et de franchise. C’est un homme de formes très polies. Je lui reproche de manquer d’un peu de volonté et de se laisser influencer ». C’est à Saint-Gérard que le Frère Avellinus entreprend ses études de philosophie (1935-1937). Il s’inscrit ensuite à des cours préparatoires pour un travail missionnaire au Congo. Il commence ses études de théologie à Louvain où il est reçu à la profession perpétuelle le ler octobre 1938. Son supérieur, le P. Polyeucte Guissard témoigne en sa faveur: « Le Frère Avellinus me paraît assez bien doué sur le plan des études et bien équilibré. Il aime le travail intellectuel et les études sérieuses. Il est un peu individualiste, rechignant au travail manuel et collectif. Je lui recommande plus d’esprit de soumission et de modestie ». Du fait de la guerre, en 1940, il rejoint la maison d’études de Bergeyk. En 1942, le 25 juillet, il est ordonné prêtre à ‘s- Hertogenbosch. Page :243/243 Ministères. Première étape à Boxtel (1942-1962). La première partie de la vie ministérielle et apostolique du P. Avellinus se déroule à Boxtel. En 1942, il est nommé professeur et assistant de l’économe à l’école apostolique Sainte-Thérèse. En 1946, il devient recteur de l’Institut ortho-pédagogique de la Salle, tout en assumant la charge d’aumônier auprès des Frères des Ecoles Chrétiennes. En 1948, il est nommé supérieur de l’école apostolique, malgré ses répugnances exprimées pour cette charge. Il éprouve une certaine crainte à l’idée d’affronter des responsabilités de direction à l’égard de confrères. Mais il est remarqué pour ses qualités personnelles d’organisation, de calme et de prudence dans le jugement des situations. En 1958, il est nommé procureur des missions à Boxtel et premier assistant du Provincial. Une deuxième étape en France (1962-1991). En 1962, le P. Avellinus change d’horizon. Il est envoyé en renfort au groupe de religieux hollandais chargés d’animation pastorale dans I »Est de la France (1). Il se donne corps et âme au travail paroissial d’abord à Thonnance-lès-Joinville (Haute-Marne), puis à Menaucourt à partir de 1971 (Meuse). En 1987, il devient supérieur de la communauté néerlandaise de France. Le 3 mars 1991, il est victime d’une hémorragie cérébrale et d’une fracture de la hanche. Admis dans un hôpital à Bar-le-Duc (Meuse), il est opéré mais il reste partiellement paralysé. C’est dans ce même hôpital qu’il meurt le 13 juillet 1991, dans sa 77ème année. Il est enterré au cimetière paroissial de Menaucourt. (1) Au début des années 1970, une quinzaine de religieux néerlandais oeuvrent dans les paroisses du Nord-Est de la France. Leur arrivée à deux dans cette région date de 1945, exactement à Saint-Hilaire, au diocèse de Verdun. Progressivement leur nombre s’étoffe. Ils arrivent jusqu’à desservir 25 paroisses, pour une population globale estimée à 25.000 personnes. Leur principal centre devient Revigny-sur-Ornain (Meuse), petite ville industrielle alors en expansion, où les religieux font construire une belle église moderne. Page :244/244

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 31. De Schakel, september 1991, p. 173-179. Lettre du P. Avellinus Van Thienen au P. Gervais Quenard, Boxtel, 27 juillet 1948. Dans les ACR, du P. Avellinus Van Thienen, rapports sur Boxtel (1948-1951), cor- respondances (1949-1962).