Religieux de la Province de Paris.
Années de formation et d’apostolat.
Alphonse Chapuis est né le 23 octobre 1884 à Hauteville-Gondon, petite commune de Savoie dans le diocèse de Tarentaise. Il fait ses études secondaires à l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (1897-1900) et à Brian (Drôme) de 1900 à 1903. Il prend l’habit le 13 décembre 1903 à Louvain (Belgique) sous le nom de Frère Avit et prononce ses premiers vœux à Louvain le 13 décembre 1904. Son maître des novices, le P. Benjamin Laurès, l’observe ainsi: « Ce qui me frappe chez le Frère Avit ce sont les hésitations qui ont rendu ses premiers jours de postulat très laborieux. En l’interrogeant à plusieurs reprises, je me suis rendu compte qu’à deux reprises il s’était proposé de quitter l’alumnat. A la fin de ses humanités, il se décidait pour les Missions Etrangères. Un ennui irrésistible l’en a fait sortir au bout de quinze jours. Chez nous il a repris courage et parait bien à son travail. Il est d’un naturel assez placide, il sent qu’il lui faut une vie sévère et réglée ». Après sa profession, le Frère Avit entame ses études ecclésiastiques qu’il poursuit à Jérusalem de 1905 à 1910. Sa profession perpétuelle est datée du 24 décembre 1905 et son ordination sacerdotale du 10 juillet 1910 par Mgr Piccardo, à Jérusalem. Nous n’avons que fort peu de détails sur les premières années d’apostolat du P. Avit, seulement la chronologie sèche de ses différentes résidences et de ses emplois: Koum- Kapou en Turquie (1910-1912), Andrinople (1912-1920) avec coupure pendant la guerre où le P. Avit est mobilisé longuement (Salonique, Mikra, Zeitenlik), Menton (1920-1923) et surtout Jalesnes (Maine-et-Loire) où il est aumônier chez les Oblates pendant vingt-trois ans (1923-1946) où son robuste bon sens, son sens des relations populaires et sa ‘régularité de novice’ lui valent confiance et amitié.
Frappé d’une congestion, le vendredi 7 avril 1945, le P. Avit meurt le 1er janvier 1946 à Jalesnes. Son corps, après la messe des funérailles, est transporté au caveau voisin des religieux à Blou (Maine-et-Loire).
L’aumônier des Oblates à Jalesnes.
Le 14 mai 1923, le P. Avit écrit au P. Gervais Quénard, nouveau supérieur général:
« Je suis en retard pour venir ajouter mon couplet à la longue liste des félicitations que vous avez reçues le jour où vous avez été élevé à la première charge de la Congrégation.Jje dois de la reconnaissance au P. Joseph [Maubon] qui a bien voulu tenir compte de mes petites demandes au sujet de ma santé et qui, à la veille d’apprendre son changement, m’accordait de passer trois semaines à Rome. Vous m’avez envoyé à Jalesnes pour quelque temps. Je suis heureux d’avoir pu vous rendre ce service et je me donne de toutes mes forces à ce travail jusqu’au jour où vous trouverez quelqu’un de plus capable que moi. Le P. Chauvin est venu avant hier pour la confirmation. Il m’a invité à recevoir Mgr Rumeau qui est tout à fait bon pour nous. Je suis invité à Saint-Maur pour la Pentecôte: c’est un peu nécessaire quand on se trouve seul du matin au soir. Je reviendrai pour assister à la communion solennelle préparée par un archiprêtre de la Mayenne. Le pensionnat vous recevra avec plaisir. Disposez toutes choses pour être ici pour la distribution des prix avec le P. Thomas. Le P. Eloi m’a presque promis de venir passer un mois à Jalesnes: il a assez de voix pour donner une retraite. J’ai reçu le décret des provinces. D’après sa teneur, je me vois inscrit d’office à la Province de Bordeaux. Je vous demande la faculté d’opter – qui m’est donnée par nos Constitutions – pour la Province de Paris: c’est un changement à une situation de fait pour laquelle peut -être souhaiteriez-vous l’exposé des motifs… ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1946, n° 13, p. 58. Le P. Avit Chapuis a laissé dans les ACR quelques correspondances, écrites en tre 1905 et 1942