Religieux grec de la Province de Lyon. Deux Frères à l’Assomption, premiers assomptionnistes grecs. lannis R. Roussos est né à Syra, au village de Manna (Grèce), le 8 janvier 1884. Il appartient à l’une des familles patriarcales de l’île qui donne à la petite Eglise catholique grecque 4 religieux et religieuses: Angèle, Ursuline, Macrine, Oblate de l’Assomption et les futurs PP. Basilios et Eustratios (Isidore). Le petit lannis ou Jean, à peine l’école démotique terminée, est recruté par le P. Pierre Descamps qui opère régulièrement des tournées vocationnelles dans l’île, à partir de la maison des jésuites qui y sont implantés depuis le XVIème siècle. C’est à Koum-Kapou, quartier européen de Constantinople, que le petit Jean suit le programme d’études secondaires (18961902) avant de passer par Phanaraki en septembre 1902, où il prend l’habit le 28 janvier 1903 et de rejoindre le noviciat de Louvain en Belgique, sous la direction du P. Benjamin Laurès et sous le nom de Frère Basilios. Il revient achever son noviciat à Phanaraki où il est reçu à la première profession le 18 février 1904. Les études de philosophie et de théologie se partagent entre Kadi-Keuï à Constantinople, rive asiatique (1906-1910) et Rome (1910-1911). Profès perpétuel le 28 janvier 1905 à Louvain, il est ordonné prêtre le 8 septembre 1910 à Syra, devenant ainsi le premier assomptionniste grec. Il est envoyé tout d’abord une année au collège de Varna en Bulgarie, puis quatre ans à Koum-Kapou. Mais la première guerre mondiale sonne la fuite de Turquie d’un grand nombre d’Assomptionnistes. Le P. Basilios se replie alors en Grèce où, près d’Athènes, le P. Sylvain Barthassat, aidé des PP. Léandre Gayraud et Juste Bonnet, ont ouvert un petit alumnat, refuge pour les élèves grecs de Koum-Kapou. L’alumnat est implanté au village d’liéraciée, dans la villa d’été de l’archevêque, nom pompeux qui ne correspond guère à la réalité très modeste des lieux assez délabrés. Par contre le jardin est assez grand et apte à la culture. Très vite le P. Basilios excelle à tirer de ce jardin, A.A en dehors des pissenlits qui, copieusement arrosés de jus de tortue, forment jusque-là le plat de résistance des alumnistes comme des religieux, bien d’autres produits plus substantiels: tomates, poireaux, choux, pommes de terre. Le P. Basitios reste à Héraclée de 1915 à 1922 et attache son nom au village par son grand dévouement au service des oeuvres, des pauvres et des malades. La grippe espagnole en 1918 emporte en effet de nombreux Héracliotes et procure au Père l’occasion d’un apostolat intense auprès des mourants. En 1922, la villa est vendue par Mgr Petit, le P. Basilios regagne Kadi-Keuï où il va demeurer environ quatre ans. Au printemps 1926, il revient en Grèce pour réaliser son idéal, installer l’Assomption en terre grecque avec toutes les formes d’une reconnaissance canonique durable. jusque là les Assomptionnistes ne sont au pays d’Homère que de perpétuels réfugiés, plus ou moins au service de l’archevêché latin et de quelques communautés religieuses. La communauté des Frères Maristes sert de premier refuge au P. Basitios et au P. Athanasios Raymoundos. Le P. Basilios, attaché à la maison d’Héraclée, devient le recruteur des Frères Maristes et parcourt les Cyclades pour leur trouver des vocations, mais l’archevêque d’Athènes, Mgr Jean Filippoutsis, n’est toujours pas favorable à l’installation des Assomptionnistes. Venant de Constantinople où les paroisses sont aux mains des religieux, il craint le même danger ou le même malheur pour son diocèse! C’est Mgr Charles Margotti, délégué apostolique, qui en 1934 réussit à imposer l’Assomption à Athènes. La maison Sainte-Thérèse, rue Heptanissou, peut alors regrouper les dispersés. Déjà en 1932 le P. Basilios a fait ériger une chapelle à sainte Thérèse de Lisieux dans un faubourg de la capitale, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être arrêté par la police. Libéré grâce à l’intervention personnelle de Vénizelos, le P. Basile inaugure en novembre 1934 une modeste chapelle en l’honneur de la sainte, rue Heptanissou. Il est également un initiateur dans le domaine de l’édition liturgique, dotant l’Eglise grecque de livres et manuels pour le culte. Frappé en 1937 d’une paralysie partielle des jambes, il ne dépose pas les armes. Grâce, comme il le pense, à l’intervention de sainte Thérèse de Lisieux pour laquelle il a une grande dévotion, il peut encore circuler s’aidant d’une canne, à la recherche de catholiques, malades ou mourants. Durant la deuxième guerre mondiale qui provoque tant de privations dans le quartier de Kypséli, il n’hésite pas à transformer la cour de la rue Heptanissou en un jardin potager très florissant dont profitent la population voisine et même les voleurs nocturnes qui trouvent les choux du P. Basilios succulents! En 1954, le P. Basilios est transféré à la paroisse Saint-Paul du Pirée qui a besoin d’aide. En septembre 1962, il revient à la rue Heptanissou. L’âge se fait sentir, les infirmités deviennent cruelles: il doit passer le mois de décembre 1962 à l’hôpital. Le P. Provincial de Lyon, le P. Celse Ract, en accord avec les autres religieux de la communauté, est d’avis de transférer le P. Basilios à la maison de repos de Lorgues en France (Var). Le P. Basitios consent à ce lourd sacrifice de quitter son pays pour lequel il avait tant travaillé. Il arrive à Lorgues en compagnie du P. Elpide Stéphanou le 25 mars 1963. La mort l’emporte dans l’éternité le 6 décembre 1963. Il est inhumé à Lorgues.
Bibliographies
Bibliographie et documentation B.O.A. mars 1964, p. 235. Lettre à la Famille, 1964, n° 368, p..536-537 et n° 374, 587-588. Rhin-Guinée, décembre 1963, n° 49, p. 3. Lettre du P. Basilios Roussos à un Père de la Curie, Le Pirée, 2 juillet 1960. Du P. Basilios Roussos dans les ACR, rapport sur la Mission de Grèce (1952), correspondances (1907-1960). On doit aussi au P. Basilios Roussos plusieurs publications et traductions grecques pour la liturgie: Cantiques (Hymnologion, 1926), Heortologion (1930), Petit Euchologe (1930), Grand Euchologe (1930), Vies des Saints (6 volumes, de 1940 à 1945), Paroissiens et Manuels, Sur les traces du Christ. On a de lui également une copie dactylographiée: Historique de l’Assomption grecque (1863-1956), 75 pages. Notices Biographiques