Baudouin (Ghislain) PONSAERTS – 1899-1955

Béni, 1930.
« Oui, nous sommes au Congo et à Béni depuis le 12 octobre. Depuis, j’ai
fait une tournée en brousse chez les Watalinga, tribu indigène qui doit
encore être évangélisée par Béni. J’ai visité une dizaine de villages
et dans chaque village se trouve un catéchiste qui instruit les enfants.
Quant aux grandes personnes, il ne les
atteint pas, cela est l’œuvre de ceux qui viendront grossir nos rangs. Nous
attendons avec impatience du renfort. En dehors de cette tribu qui est bien
mûre pour l’Evangile,
nous avons encore deux autres régions. Béni doit évangéliser une population
de 120000 âmes et nous sommes deux, le P. Henri [Piérard] et moi avec le
bon Frère Antonius Sanders qui vous salue cordialement. Pour le moment,
nous travaillons uniquement à Béni, mais nous avons du travail à revendre!
Un gros village indigène qui compte exactement 1296 âmes. Il y a encore
quelques centaine de païens, mais on les aura! La veille de Noël, le P.
Henri et moi nous avons baptisé 63 adultes. Quelle foule dans notre
chapelle, de 47 mètres de long sur 10 m. de large. Nos petits noirs ont
aussi bien chanté que ceux du P. Frans à Boxtel, les cantiques en
langue kiswahili étaient les mêmes ici!».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Belgique. Formation. Ghislain Ponsaerts est né le 25 février 1899 à Wommerson dans le Brabant belge. Il fait ses études de grammaire à Liège chez les Pères Salésiens et ses humanités au Grand-Bigard, le petit séminaire de Malines. Il prend l’habit religieux le 15 février 1920 au noviciat de Saint-Gérard, sous le nom de Frère Baudouin, et y prononce ses premiers vœux le 15 février 1921. Puis viennent les années de philosophie à Taintegnies (1921-1923), suivies de celles de la théologie à Louvain (1923-1927).,Le Frère Baudouin est profès perpétuel le 17 février 1924 et ordonné prêtre à Louvain, le 24 juillet 1927. Jeune prêtre, il est nommé professeur à l’alumnat de Boxtel (Hollande). C’est de là qu’il part en compagnie du P. Henri Piérard, futur évêque de Béni, pour le Congo. Fondateur de la mission au Congo. Le P. Baudouin fait ses premières armes de nùssionnaire à Béni, poste fondé par les Prêtres du Sacré-Cœur. C’est un missionnaire soigné, régulier, volontiers taquin, dont la bonne humeur ne se laisse pas refroidir par les privations ou les difficultés que présente la brousse africaine. On connaît l’équipement sommaire des premiers religieux missionnaires: une malle-chapelle, une malle-lit, une malle-cantine, une table et parfois une chaise. Pour gîte, une construction en pisé. En 1935, il quitte Béni en compagnie du P. Laurentius Leenaers pour fonder le poste de Bunyuka. Quand la mission est lancée, l’obéissance l’envoie, des 1850 mètres d’altitude, aux 900 m. de Manguredjipa. Il n’échappe pas à la malaria et vient se refaire une santé en Europe. A son retour en 1936, il est désigné pour Bunyuka d’où il fonde l’aumônerie de Butembo où les Oblates acceptent de commencer un pensionnat. A.A En 1937, on le trouve supérieur de la communauté de Béni. Lors d’un séjour en Belgique, les médecins lui trouvent du diabète, de la tension et un foie trop gros, mais rien ne peut empêcher le P. Baudouin de retrouver sa chère nùssion. Il ne se plaint de rien, même si, à chaque retour, ses confrères le trouvent prématurément vieilli et la barbe blanchie. Sur place, au Congo, les supérieurs ont souvent recours à lui, homme d’expérience et de fondation, pour remédier à quelques situations d’urgence, n’hésitant pas à le déplacer pour accommoder certaines situations. Il demeure un religieux agréable, préférant écouter et regarder son interlocuteur droit dans les yeux. L’énumération de ses obédiences est édifiante quant à sa disponibilité: de 1929 à 1935, c’est Béni, puis Bunyuka et Manguredjipa. En 1937, c’est Muhangi, puis, à nouveau Béni. De 1942 à 1955, il passe successivement à Bunyuka, Butembo, Kyondo, Mulo, Mutwanga, Manguredjipa, Bunyuka, poste qu’il quitte pour Musienene, donnant toujours l’exemple d’un détachement et d’une adaptation volontaires. Au début de l’année 1955, le Père Baudouin donne de nombreux signes de fatigue. On lui propose d’anticiper un peu son retour prévu en Europe, mais généreusement il préfère attendre le délai prescrit. En mars 1955, il souffre encore de malaria et de rhumatismes qu’il soigne avec de la quinine, du salucilate et un peu de repos. Les médecins consultés se montrent inquiets devant une santé délabrée. Très amaigri, il ne se voile pas les yeux quant à l’issue de son sort. Pleinement conscient, ne laissant rien transparaître de ses sentiments, il rend le dernier soupir le lundi 18 juillet 1955, après une visite de Mgr Henri Plérard, son compagnon de fondation. On pense que le P. Baudouin est décédé, à 56 ans, suite à un cancer du foie. Les funérailles ont lieu le lendemain, mardi 19 juillet, à Musienene, où son corps repose dans le cimetière du petit séminaire, à l’ombre des eucalyptus. Il est le troisième religieux assomptionniste défunt de la mission du Congo, après le P. Léopold Artus (1942) et le P. Sixte Simon (1952). Les circonstances permettent à Sœur Augustine Vigne, supérieure générale des Oblates en visite au Congo à cette date, de participer à la cérémonie des obsèques.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1956, p. 157-158. Lettre à la Famille, 1955, no 194, p. 13i-132 et no 195, 133-134. Marc Champion, Province du Zaïre, religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 6-7. Contacts, juillet 1955, no 44, p. 1. L’Afrique Ardente, octobre 1955, no 88, p. 1-3. Lettre du P. Baudouin Ponsaerts dans Lettre à la Dispersion, 1930, no 343, p. 63. Dans les ACR, quelques correspondances du P. Baudouin Ponsaerts (1929-1930). Notices Biographiques