Bernard (Albert Barnabé Joseph) GILSON – 1915-1997

Rome, 1964.
« Votre lettre est venue réconforter bien des cœurs! Surtout vos
paroissiennes fidèles, nos braves Oblates, particulièrement désemparées à
l’annonce de votre changement, se sont, elles, réjouies sachant que vous
alliez revenir et qu’elles auraient à nouveau, pour au moins un an encore,
la joie de
réentendre votre chaude parole chaque dimanche! Tous les autres membres de
la communauté romaine réduite
en ont éprouvé autant de joie, mais la nouvelle a surpris le P. Supérieur
[Albertus Boeckhorst] qui à ce moment se trouvait encore parmi nous:
j’avais en effet insisté pour qu’il prolonge son séjour, au moins pendant
la période que le P. Pancratius devait passer ici avec une quinzaine de
futurs postulants, tandis que moi-mêrne j’aurai ma vieille maman venant
avec des amis que je ne pouvais abandonner à eux-mêmes. je compte
entreprendre des travaux dès la semaine prochaine dans l’appartement
Mercati que ses héritiers achèvent enfin de libérer. La chaleur romaine a
été fidèle au rendez-vous. Le P. Daniel [Stiernon] trouve que le meilleur
endroit pour travailler est encore la maison de Tor di Nona ».
P. Bernard Gilson.

Bernard (Albert Barnabé Joseph) GILSON

1915-1997

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Les étapes d’une longue vie.

Albert-Barnabé-Joseph Gilson voit le jour le 15 juin 1915, à Grand-Halleux, dans le Luxembourg belge. Il est l’aîné de trois enfants, dont le futur Père Constant également assomptionniste (1924-1998). Après ses humanités à Bure (1928-1931) et à Sart-les-Moines (1931-1933), il entre dans la vie religieuse à l’Assomption en prenant l’habit le 1er octobre 1933, à Taintegnies. Il prononce ses premiers voeux, sous le nom de Frère Bernard, le 2 octobre 1934. Après les études de philosophie (1934-1936) et de théologie à Saint-Gérard (1940-1942), Rome (1937-1939) et Louvain (1939-1940), il est ordonné prêtre à Nîmes (France) le 29 juin 1940. Il est profès perpétuel depuis le 2 octobre 1937 (Louvain). Ses premiers postes de responsabilité sont en Belgique: le Père Bernard est d’abord nommé économe à l’alumnat du Bizet (1942- 1945), puis professeur à Saint-Gérard (1945-1947). Il passe ensuite en France, à Lormoy (Essonne), sous la responsabilité du P. Fulbert Cayré qui souhaite l’entraîner dans la recherche augustinienne (1947- 1950). Mais son Provincial, le P. Rodrigue Moors, semble d’un avis différent si nous en croyons sa missive de juin 1960: « Nous avions placé le P. Bernard à Lormoy pour qu’il puisse s’initier à l’augustinisme. Au bout d’un an, nous avions voulu le reprendre, sur les instances du P. Fulbert, nous avions consenti à le laisser à Lormoy jusqu’en 1950 et le P. Fulbert était d’accord. Dernièrement, nous avons. dit au P. Fulbert que notre intention était de reprendre le Père, qu’il ne pouvait rester à Lormoy. Et voici que j’apprends que des démarches sont faites pour fixer quand même le P. Bernard à Lormoy. Nous ne pouvons donner notre accord à ce projet du P. Fulbert. Nous maintenons ce que nous avons dit au P. Général: nous sommes d’accord pour Jérusalem ou pour Rome, sinon nous sommes heureux de récupérer le P. Bernard pour la Province. C’est un ‘homme à responsabilité’ et nous en cherchons ». Cette mise au point du P. Moors explique le parcours suivant de la vie du P. Bernard.

Sous le ciel de l’Italie.

Pendant près de vingt ans (1950-1969), le champ d’apostolat et de responsabilité du P. Bernard se situe en Italie, d’abord à Rome, au service des étudiants, au collège international de Tor di Nona, où il est successivement supérieur (1950-1955), puis économe (1955-1965), puis à Florence pour différents services ministériels au bénéfice d’abord du petit alunmat dont le P. Gioacchino porte la charge (1965-1966), puis au service d’une aumônerie au Pratolino, villa Poggiolo qui est un sanatorium (1966-1969). Il relève alors de la Province de Lyon. Ce n’est pas sans appréhension qu’il regagne la Province de Belgique-Sud pour laquelle il a opté en 1963.

Retour en Belgique.

En 1969, le P. Bernard rentre définitivement en Belgique.’ Pendant une vingtaine d’années, il travaille dans des communautés paroissiales de La Louvière. « Proche des petits et des plus faibles, le P. Bernard a l’oreille des gens simples qui se confient facilement à lui, parce qu’il sait écouter et parce qu’il peut les comprendre, En dehors des pèlerins de Saint-Antoine, le ministère du P. Bernard s’exerce principalement auprès des malades de la paroisse. On appelle toujours pour un malade ‘Monsieur le Vicaire’ selon l’expression consacrée. Il est bien accueilli, même dans les quartiers les plus populeux aux couleurs parfois très écarlates. Il porte le souci des plus pauvres qu’il aide grâce au soutien de la Conférence Saint-Vincent de Paul dont il est l’aumônier. Il ne leur ferme jamais sa porte. Il sait se mettre à leur portée. Il affectionne particulièrement de parler en italien, de célébrer un sacrement en italien auprès de ces nombreuses familles transplantées sur notre soi. Il est guidé par ce sens aigu qu’il possède de la famille, sa famille natale et sa famille religieuse qu’il visite et retrouve à Haine-St-Pierre. Le P. Bernard est un homme de prière, de foi et d’humilité, un compagnon de route pour lequel je garde une grande estime et qui m’a initié au ministère (1)». Fn 1990, le P. Bernard rejoint la maison de repos de Saint-Gérard où il passe les 7 dernières années de sa vie. Sa santé décline doucement. Le 11 juin 1997, il ne peut plus répondre à ses visiteurs qui veulent anticiper son anniversaire. Il s’éteint doucement le 12 juin à Fosses-la-Ville. Ses obsèques sont célébrées le 14 juin à Saint-Gérard où son corps repose.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 82-83. Belgique-Sud Assomption, juin 1997, n° 257, p. 3354-3357. Lettre citée du P. Bernard Gilson au P. Picot, Rame, 7 ao(It 1964. Dans les ACR, quelques correspondances du P. Bernard Gilson (1951-1966). Notices Biographiques