Bernard (Louis) FINAERT – 1891-1971

Affectations en 1940.
« J’ai vu à Grenoble Mgr Caillot et son vicaire général, Mgr Vittoz. Ce
dernier s’occupe particulièrement de la question des affectations spéciales
et il m’assurait que ces jours-là même, il renouvelait les démarches en
faveur du P. Marie-Germain Filliol. Pour ma part, en réponse à une demande
de documents faite à l’autorité militaire j’ai reçu du général commandant
la 14e Région une note apaisante. Le P. Guy vient de m’écrire que lui, le
P. Jude [Verstaen] et le P. Poujoule sont reconnus en affectation spéciale,
mais ils
ont l’âge voulu par la circulaire. Pour ce qui est des professeurs de
Miribel, les plus âgés le P. Filliol et le P. Amédée Villien sont de la
classe 1922. Peut-on encore espérer quelque chose? A Miribel, tout va bien.
Pas une grippe. A Saint-Albin, malgré
‘Madame la Marquise’, il y a eu quelques enfants et professeurs couchés.
Mais ils étaient tous debout hier pour la retraite du Mercredi des Cendres
que le P. Paul de la Croix Helbing est allé leur prêcher ».
P. Bernard F. au P. Gervais
Quenard, Miribel, 8 février
1940.

Bernard (Louis) FINAERT

1891-1971

Religieux de la Province de Lyon.

Un enfant de la Flandre française.

Comme son nom l’indique, Louis Finaert est un enfant du Nord, né à West-Cappel (Nord), le 29 mars 1891. Il fait ses études secondaires dans les alumnats de Clairmarais (1903-1904), du Bizet (1904-1906) et de Taintegnies (1906-1908). Il prend l’habit religieux le 28 août 1908 sous le nom de Frère Bernard à Louvain qui est son unique résidence de 1908 à 1918. Selon lui, il n’aurait pas dû en sortir vivant puisqu’il fait partie du groupe de religieux tuberculeux vivant isolés dans un solarium au fond du jardin! Profès annuel le 29 août 1909, il devient profès perpétuel le 21 juin 1912 et prêtre le 20 mai 1917. Avec quelques ménagements, une sieste quotidienne, le P. Bernard fait partie des quelques rescapés de couvent de la Demi-Rue de Louvain, menant une vie active jusqu’à 80 ans, ce qui est un exploit selon le psalmiste et pour un homme condamné à 20 ans!

Le Professeur.

La première période apostolique de la vie du P. Bernard est consacrée à l’enseignement: Zepperen (1918-1919), Boxtel (1919-1920), Vinovo (1920- 1922); Miribel (1922-1929). Compétent et sérieux, il aime la littérature et sait faire apprécier à ses élèves les charmes des auteurs classiques, latins et grecs. Il assortit ses exercices de versification de bons mots qui rompent la monotonie scolaire et même lit des romans par tranches, le jeudi et le dimanche. On peut dire du P. Bernard qu’il a le souci d’une pédagogie concrète et éclairée.

Le Supérieur.

En 1929, le P. Bernard est nommé supérieur à Scherwiller (Bas-Rhin), banc d’essai d’une longue ‘carrière’ de supérieur jusqu’en 1965! En 1932, il revient à Miribel, cette fois comme supérieur:

il aime la grande jeunesse et le cadre merveilleux de ce ‘balcon de la Chartreuse’. Succédant au P. Aimé Badaroux d’un abord plutôt froid, il S’ingénie à créer un climat de confiance et de sympathie, même si sa bonté naturelle est parfois abusée. Son frère, le P. Guy le rejoint pour passer licence et thèse à Grenoble. Amoureux de la détente dans la nature et des grandes promenades, il sait apprécier et faire apprécier un bon repas sur les bords du lac d’Aiguebelette. Il se révèle également bâtisseur: il ajoute à la vieille maison une aile neuve comprenant garages, réfectoire, chambres et cuisine renouvelée. En 1940, il organise le regroupement des alumnistes évacués d’Alsace-Lorraine et de Saint-Sigismond, alumnat en partie occupé par l’armée, au château voisin et hospitalier de Saint-Albin de Vaulserre, de l’autre côté des gorges de Chailles. En 1941, période difficile, on fait encore appel à lui pour le scolasticat de Lormoy (Essonne) et le collège de Briey (1942-1943). En 1947, il vient à Lyon, achevant ainsi une première période de 30 ans consacrés à la formation de futurs prêtres.

Administrateur et animateur en paroisse.

En 1947, le P. Bernard est nommé premier assistant de la Province de Lyon , secondant les PP. Filliol et Linder. Homme chaleureux, il sait recevoir à table, déboucher une bouteille de circonstance. La Province de Lyon est alors en train d’acquérir le domaine de Valpré (Rhône) et comme procureur, il se fait un plaisir sinon un devoir d’apporter un petit supplément financier au supérieur de Valpré. Il anime également les pèlerinages formés à partir de Lyon, correspondant régulièrement avec les bienfaiteurs pour lesquels il rédige le bulletin des Missions de l’Assomption. En 1956, le P. Bernard passe à Marseille en service pastoral, ce qui lui permet en 1962 d’assumer la responsabilité de la chapelle-paroisse de Carnolès. C’est alors que sonne pour lui l’âge de la retraite: en juillet 1965 le P. Bernard arrive à Lorgues (Var), poursuivant de petits actes de ministère à l’eXtérieUr. Le 15 décembre 1970 il a la joie de participer à l’ inauguration de la chapelle rénovée. Il meurt subitement le 2 janvier 1971. Ses obsèques sont célébrées le lundi 4 janvier 1971.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1972, p. 177-178. Lyon-Assomption, 1971, n° 27 p. 15-18. Correspondances du P. Bernard Finaert dans les ACR (1908-1960), rapports de Scherwiller (1929-1932), de Miribel (1932-1941), rapports de Briey (1942-1945), rapports de Lormoy (1945-1946), de Lyon (1946-1951), de Marseille (1955-1961), de Carnolès (1963-1964). Le P. Bernard Finaert a écrit des articles dans la revue des Missions des Augustins de l’Assomption (1949-1956). Notices Biographiques