Bienvenido MARZO CABELLO – 1922-1971

Situation familiale difficile.
« Je vous soumets le cas familial qui m’afflige pour que l’on ait la bonté
de me répondre. Il y a un mois est mort mon beau-frère, après 14 mois de
maladie, laissant sa femme, ma sœur, et deux enfants de 5 ans et 9 mois. Ma
sœur a été internée, il y a six mois, dans un hôpital de psychiatrie. Elle
souffre de dépression nerveuse, mais elle a pu assister son mari en
rentrant à Calahorra. Elle travaillait dans une fabrique de conserves, mais
elle devient irritable à l’extrême, entre dans des colères terribles, lance
tout ce qui lui passe par les mains. Je suis allé assister ma sœur,
dépassant de 12 jours la permission accordée. Je voudrais pouvoir à nouveau
l’aider à la maison, mais pour cela il me faut obtenir un renouvellement de
congé.
Mais je me heurte à l’incompréhension de mes supérieurs qui veulent me voir
réintégrer mes fonctions de sacristain. Je pense que mes obligations de
famille sont plus importantes. Je suis
décontenancé, ne dors plus et des pensées de révolte me soulèvent Je vous
demande de prendre connaissance de cette situation et de m’aider à trouver
une solution satisfaisante ».
A. Bienvenido.

Religieux de la Province d’Espagne.

Dans les aléas du temps.

Bienvenido Marzo Cabello naît à Calahorra en Espagne (province de Logrono), le 22 mars 1922. Il fait d’abord ses études au collège des Augustins et entre à l’alumnat d’Elorrio en 1935. C’est l’époque de la guerre civile et il est obligé d’interrompre le cours de ses études pendant un an. Le 15 octobre 1941, il prend l’habit assomptionniste à Layrac (Lot- et-Garonne) et va à la maison de Cavalerie (Dordogne) pour suivre son temps de ‘noviciat de guerre’. Le P. Casimir Romanet, son maître des novices, l’observe avec sympathie et objectivité. « Le Frère Bienvenido a les moyens suffisants pour faire des études. La preuve, c’est qu’à Elorrio il était presque toujours le premier de son cours en philosophie. Mais il se contraint trop et à force de scrupule, il semble perdre de l’acuité dans son intelligence. Cet état s’améliorera après le noviciat. Il est de mon devoir de vous le présenter pour la profession ». Il y fait ses premiers vœux le 16 octobre 1942. Dès ce temps-là, il souffre de fortes douleurs à la tête. C’est une difficulté et une épreuve qui le poursuivront tout au long de sa brève existence.

Zigzags.

Après deux années de philosophie à Layrac, il commence ses études de théologie à Lormoy (Essonne), mais il est obligé de les interrompre encore, une fois pour se reposer à l’alumnat de Cahuzac (Gers), de 1945 à 1946. On lit à ce sujet dans un rapport du P. Régis Escoubas: « Le Frère Bienvenido vient de passer presque deux ans à Cahuzac avant de pouvoir recommencer ses études de théologie, à cause de maux de tête persistants. Déjà il a connu, pour des raisons indépendantes de sa volonté, des interruptions dans sa scolarité. A Layrac,

seul le premier trimestre a pu se dérouler pour lui de manière convenable. Puis fatigué, il s’est laissé aller, aussi ses examens en fin d’année se sont-ils révélés insuffisants. Ce Frère est doux, presque onctueux, mais il exerce une bonne influence sur ses compatriotes. Je crois qu’il fera tout son possible pour parvenir au sacerdoce. Je suis d’avis de lui épargner des épreuves ou sanctions, malgré l’avis des professeurs et de considérer l’année malheureuse comme une année d’attente ». De retour à Layrac, il y fait sa théologie et il est ordonné prêtre le 2 février 1951, après avoir fait sa profession perpétuelle le 9 décembre 1948. Le P. Bienvenido remplit les fonctions de vicaire dans les diverses paroisses de Madrid confiées à l’Assomption ou organisées par elle (Dulce Nombre, de 1951 à 1955; Dulce Nombre de 1961 à 1962; La Estrella de 1963’à 1971). On lui connaît aussi un temps intermédiaire dans l’enseignement, à la Ciudad de los Muchachos de 1955 à 1961.

Tenaillé par un cancer.

La malchance continue à s’abattre sur le P. Bienvenido. Il souffre de voir la famille de sa sœur disloquée par la maladie en 1966. Son beau-frère meurt d’un cancer, sa sœur sombre dans la dépression. Ses neveux doivent être placés dans des couvres de bienfaisance. Souffrant lui- même, en plus de maux de tête, de l’estomac, le P. Bienvenido est opéré en août 1967, mais les analyses révèlent une tumeur cancéreuse. Sa vie devient désormais une lutte épuisante contre le mal qui le travaille. Il subit une deuxième opération en mai 1969 et une troisième en octobre 1970, mais la maladie s’aggrave. Averti de son état, il demande le sacrement des malades qui lui est conféré le jour de Pâques, en présence des trois communautés de Madrid (Reina del Cielo, Dulce Nombre et Ciudad). Il survit encore quelques semaines, s’intéressant à l’achèvement de l’église Nuestra Senora Reina del Cielo qui est inaugurée sans lui le 25 mai 1971. Il meurt le 4 juin 1971, à peine à l’âge de 50 ans, et repose au cimetière de Carabanchel. Le P. Bienvenido laisse le souvenir d’un religieux posé, tranquille, parfois entêté, mais toujours réfléchi.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1972, p. 188. El Padre Bienvenido Marzo Cabello par le P. Victor Gonzalez (4 pages) , 1971 (Bulletin de la Province d’Espagne, juillet 1971). Dans les ACR, du P. Bienvenido Marzo C., une lettre expédiée de Madrid au P. Floridor Vargas, 22 novembre 1966).