* Loué soit le Dieu de Jésus ! Que son Règne vienne !
En ce jour de Pentecôte, fête de l’Eglise, je confie au papier un ultime et bref message. Je n’ai jamais eu qu’une vocation et qu’un désir : servir l’Eglise. Elle me l’a bien rendu : je remercie le Seigneur pour sa bienveillance et sa miséricorde à mon égard. Je le remercie aussi pour la famille humaine et la famille religieuse qu’il m’a données. Elles m’ont fait tout ce que j’ai essayé d’être. Comme je l’ai toujours dit, mon vrai testament est dans mes livres et mes articles, surtout dans L’Eglise au cœur et dans La trace d’un visage où j’ai livré le meilleur de ce que le Seigneur m’inspirait. Je suis très reconnaissant à ceux et à celles qui m’ont fait l’honneur de me lire. Ils ont constitué ce que j’aimais appeler ma ‘paroisse invisible’. Ils ont constamment fouetté mon énergie. Tant mieux si les livres que je laisse dans ma bibliothèque peuvent servir à d’autres, notamment pour ce qui concerne les Noirs Américains et les théologies du Sud.
‘Entre tes mains, Seigneurs, je remets ma vie ».
3 juin 2001Passeur d’humanité (titre donné par Bruno Frappat).
Né à Jarcieu (Beaurepaire d’Isère) le 18 juin 1942 dans une famille de quatre enfants dont le père était ébéniste, Bruno Chenu a fait sa scolarité dans les alumnats, petits séminaires assomptionnistes : un parcours si brillant qu’un jour, un professeur de lettres lui rendit une dissertation avec pour seule annotation l’annonce d’un bel avenir ‘à la Bonne Presse’!
Il vint à cette maison rebaptisée dans l’intervalle ‘Bayard’, mais non sans crainte et tremblement. Car la finesse de son intelligence ne détestait rien tant que les jugements rapides, par leur prétention comme par le faible temps de réflexion qui les étayait. Il était homme à creuser profond son sillon. D’où sa longue ascèse d’une formation théologique parfaitement maîtrisée : noviciat des assomptionnistes en 1960 à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime), études de philosophie de &nbps:1961 à 1963 à Layrac (Lot-et-Garonne), puis de théologie aux facultés catholiques de Lyon : c’est là qu’en 1968, muni de sa lience canonique, il est ordonné prêtre par le cardinal Renard. Ce n’était qu’un début. Après un mémoire sur la théologie byzantine, il consacre son doctorat au Conseil œcuménique des Eglises : l’unité des chrétiens marquera donc toute sa vie, souci intellectuel et hantise spirituelle. Pour préparer sa thèse, il suit les cours de l’Institut supérieur d’études œcuméniques à Paris, et passe un an au séminaire protestant de Harvard (Connecticut).
D’autres séjours suivront, nourrissant une passion pour le peuple noir d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique autant que des Etas-Unis. Il consacrera trente ans plus tard aux negro spirituals une somme dont l’autorité est telle que la traduction américaine vient d’en être publiée. Car cet homme faisait autorité. Dans son enseignement, d’abord. C’est ainsi qu’il a formé des générations d’étudiants à l’ecclésiologie, puis à la missiologie et aux théologies ‘des’ tiers-monde (ce pluriel lui importait), alimentant sa pensée aux meilleures sources de l’érudition, avec une liberté d’expression qui avait pour seule limite sa responsabilité théologienne : ne jamais choquer par plaisir, mais provoquer parfois par devoir, face à des personnes susceptibles de mesurer l’enjeu du débat, et dans le souci constant de construire l’Eglise.
Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
< "clear= "all ">|Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
< "clear= "all ">|Pour Bruno Chenu, un édito ne pouvait se borner à une ‘simple’ réflexion sur des informations ; il supposait un intense travail sur soi, qu’il effectuait dans le retrait de sa communauté voisine, comme pour abriter ce calvaire du regard des confrères. Il en avait perdu définitivement le sommeil, mais aura consolidé son autorité auprès de ses lecteurs en se livrant – c’est le mot juste – à cette épreuve de vérité, en s’impliquant totalement soi-même, en mettant en jeu le sens de sa vie, notait-il dans Foi plume, en présentant une sélection de ses écrits au terme de ce mandat à La Croix. L’essentiel de la vie et de l’œuvre de Bruno Chenu nous sont encore imperceptibles, et les fruits en restent largement à venir. L’essentiel ? La foi qui l’animait, sa belle espérance de contempler la face de Dieu, son amour pour le Christ et pour tout homme. L’évangile de ce dimanche, il l’avait médité dans ces colonnes mêmes : ‘Jésus nous considère comme ses amis, car il nous a confié ce qu’il a appris du Père; l’acte le plus grand de l’amour, donner sa vie’. Merci, Bruno, pour ta vie donnée à Dieu, à l’Eglise, aux hommes. Ces hommes dont nous sommes, nous à qui tu manques déjà si cruellement, nous qui ne pourrons restituer ce que tu nous as donné qu’en nous donnant à notre tour, totalement +. Selon Michel Kubler, La Croix, 26 mai 2003.
Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
< "clear= "all ">|Pour Bruno Chenu, un édito ne pouvait se borner à une ‘simple’ réflexion sur des informations ; il supposait un intense travail sur soi, qu’il effectuait dans le retrait de sa communauté voisine, comme pour abriter ce calvaire du regard des confrères. Il en avait perdu définitivement le sommeil, mais aura consolidé son autorité auprès de ses lecteurs en se livrant – c’est le mot juste – à cette épreuve de vérité, en s’impliquant totalement soi-même, en mettant en jeu le sens de sa vie, notait-il dans Foi plume, en présentant une sélection de ses écrits au terme de ce mandat à La Croix. L’essentiel de la vie et de l’œuvre de Bruno Chenu nous sont encore imperceptibles, et les fruits en restent largement à venir. L’essentiel ? La foi qui l’animait, sa belle espérance de contempler la face de Dieu, son amour pour le Christ et pour tout homme. L’évangile de ce dimanche, il l’avait médité dans ces colonnes mêmes : ‘Jésus nous considère comme ses amis, car il nous a confié ce qu’il a appris du Père; l’acte le plus grand de l’amour, donner sa vie’. Merci, Bruno, pour ta vie donnée à Dieu, à l’Eglise, aux hommes. Ces hommes dont nous sommes, nous à qui tu manques déjà si cruellement, nous qui ne pourrons restituer ce que tu nous as donné qu’en nous donnant à notre tour, totalement +. Selon Michel Kubler, La Croix, 26 mai 2003.
Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
< "clear= "all ">|L’Eglise, objet de toutes ses attentions. Bruno Chenu ne s’en souciait pas comme d’une spécialité théologique, mais comme de sa famille naturelle. Une Eglise qu’il portait ‘au cœur’, selon le titre d’un de ses livres auxquels il tenait le plus, et dont il voulait faire percevoir le cœur, loin des slogans des chapelles et des clichés du parvis. Une Eglise dont il aura répété sans se lasser qu’il faut l’aimer (sans nier ses petitesses et ses difficultés), parce qu’elle offre un point de vue unique vers une plus grande vérité sur Dieu et sur l’homme. Une Eglise dont il aura eu moins de mal à accepter les limites en étant le témoin privilégié de la fécondité qu’elle aura permise à des militants comme Martin Luther King et Desmond Tutu, aussi bien qu’aux mystiques Christian de Chergé et Thomas Merton. Son autorité cependant allait au-delà de la qualité de son enseignement. Elle tenait à sa personne, au respect qu’il imposait sans le vouloir jamais, quitte à passer pour un tempérament froid (il faut ne l’avoir jamais vu commenter un match des ‘Verts’ de Saint-Etienne pour croire cela). C’était l’autorité d’une cohérence intime entre ce qu’il était, ce qu’il disait et ce qu’il faisait. Car son action débordait largement des amphis et des bibliothèques pourtant affectionnées. Il lui fallait agir sur le mouvement de pensée et réagir aux événements du monde : d’où son appartenance au Groupe des Dombes depuis 1975 (élu co-président catholique en 1998), pour produire une pensée théologique véritablement œcuménique, et sa participation à la commission française Justice et Paix. Mais également bien sûr, son œuvre de journaliste.
Nul, sauf lui, ne sait ce qu’aura coûté au Père Chenu l’appel de ses supérieurs assomptionnistes à la charge de rédacteur en chef de La Croix, &bps;de 1988 à 1997, succédant au Père Jean Potin. Il a laissé sourdre parfois combien lui pesait cette croix-là. Non par la quantité de travail, notamment en animant notre ‘Forum’ : elle ne lui répugnait jamais. Ni par les événements sensibles qu’il eut à traiter : l’affaire Gaillot, le drame de Tibhirine… Le poids de cette croix, sur ses épaules, était dans l’engagement total qu’elle suppose de la personne.
Pour Bruno Chenu, un édito ne pouvait se borner à une ‘simple’ réflexion sur des informations ; il supposait un intense travail sur soi, qu’il effectuait dans le retrait de sa communauté voisine, comme pour abriter ce calvaire du regard des confrères. Il en avait perdu définitivement le sommeil, mais aura consolidé son autorité auprès de ses lecteurs en se livrant – c’est le mot juste – à cette épreuve de vérité, en s’impliquant totalement soi-même, en mettant en jeu le sens de sa vie, notait-il dans Foi plume, en présentant une sélection de ses écrits au terme de ce mandat à La Croix. L’essentiel de la vie et de l’œuvre de Bruno Chenu nous sont encore imperceptibles, et les fruits en restent largement à venir. L’essentiel ? La foi qui l’animait, sa belle espérance de contempler la face de Dieu, son amour pour le Christ et pour tout homme. L’évangile de ce dimanche, il l’avait médité dans ces colonnes mêmes : ‘Jésus nous considère comme ses amis, car il nous a confié ce qu’il a appris du Père; l’acte le plus grand de l’amour, donner sa vie’. Merci, Bruno, pour ta vie donnée à Dieu, à l’Eglise, aux hommes. Ces hommes dont nous sommes, nous à qui tu manques déjà si cruellement, nous qui ne pourrons restituer ce que tu nous as donné qu’en nous donnant à notre tour, totalement +. Selon Michel Kubler, La Croix, 26 mai 2003.
Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
< "clear= "all ">|L’Eglise, objet de toutes ses attentions. Bruno Chenu ne s’en souciait pas comme d’une spécialité théologique, mais comme de sa famille naturelle. Une Eglise qu’il portait ‘au cœur’, selon le titre d’un de ses livres auxquels il tenait le plus, et dont il voulait faire percevoir le cœur, loin des slogans des chapelles et des clichés du parvis. Une Eglise dont il aura répété sans se lasser qu’il faut l’aimer (sans nier ses petitesses et ses difficultés), parce qu’elle offre un point de vue unique vers une plus grande vérité sur Dieu et sur l’homme. Une Eglise dont il aura eu moins de mal à accepter les limites en étant le témoin privilégié de la fécondité qu’elle aura permise à des militants comme Martin Luther King et Desmond Tutu, aussi bien qu’aux mystiques Christian de Chergé et Thomas Merton. Son autorité cependant allait au-delà de la qualité de son enseignement. Elle tenait à sa personne, au respect qu’il imposait sans le vouloir jamais, quitte à passer pour un tempérament froid (il faut ne l’avoir jamais vu commenter un match des ‘Verts’ de Saint-Etienne pour croire cela). C’était l’autorité d’une cohérence intime entre ce qu’il était, ce qu’il disait et ce qu’il faisait. Car son action débordait largement des amphis et des bibliothèques pourtant affectionnées. Il lui fallait agir sur le mouvement de pensée et réagir aux événements du monde : d’où son appartenance au Groupe des Dombes depuis 1975 (élu co-président catholique en 1998), pour produire une pensée théologique véritablement œcuménique, et sa participation à la commission française Justice et Paix. Mais également bien sûr, son œuvre de journaliste.
Nul, sauf lui, ne sait ce qu’aura coûté au Père Chenu l’appel de ses supérieurs assomptionnistes à la charge de rédacteur en chef de La Croix, &bps;de 1988 à 1997, succédant au Père Jean Potin. Il a laissé sourdre parfois combien lui pesait cette croix-là. Non par la quantité de travail, notamment en animant notre ‘Forum’ : elle ne lui répugnait jamais. Ni par les événements sensibles qu’il eut à traiter : l’affaire Gaillot, le drame de Tibhirine… Le poids de cette croix, sur ses épaules, était dans l’engagement total qu’elle suppose de la personne.
Pour Bruno Chenu, un édito ne pouvait se borner à une ‘simple’ réflexion sur des informations ; il supposait un intense travail sur soi, qu’il effectuait dans le retrait de sa communauté voisine, comme pour abriter ce calvaire du regard des confrères. Il en avait perdu définitivement le sommeil, mais aura consolidé son autorité auprès de ses lecteurs en se livrant – c’est le mot juste – à cette épreuve de vérité, en s’impliquant totalement soi-même, en mettant en jeu le sens de sa vie, notait-il dans Foi plume, en présentant une sélection de ses écrits au terme de ce mandat à La Croix. L’essentiel de la vie et de l’œuvre de Bruno Chenu nous sont encore imperceptibles, et les fruits en restent largement à venir. L’essentiel ? La foi qui l’animait, sa belle espérance de contempler la face de Dieu, son amour pour le Christ et pour tout homme. L’évangile de ce dimanche, il l’avait médité dans ces colonnes mêmes : ‘Jésus nous considère comme ses amis, car il nous a confié ce qu’il a appris du Père; l’acte le plus grand de l’amour, donner sa vie’. Merci, Bruno, pour ta vie donnée à Dieu, à l’Eglise, aux hommes. Ces hommes dont nous sommes, nous à qui tu manques déjà si cruellement, nous qui ne pourrons restituer ce que tu nous as donné qu’en nous donnant à notre tour, totalement +. Selon Michel Kubler, La Croix, 26 mai 2003.
Chronologie : naissance 18 juin 1942 à Jarcieu. Ecole communale&nbps; : 1947-1953.
Alumnat de Davézieux&nbps; : 1953-1956.
Alumnat de Soisy &nbps;: 1956-1959. Noviciat Pont-l’Abbé d’Arnoult : vêture le 12 septembre 1960, 1ère profession le 14 septembre 1961. Profession perpétuelle, le 21 février 1966 à Valpré. Ordination à Lyon le 30 mars 1968. En communauté à Lyon-Brottaux, à Paris François Ier (1988), supérieur (1996). Mort d’un cancer le 23 mai 2003, obsèques à Paris 27 mai, inhumation à Beaurepaire (Isère).
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