Carlos DI PIETRO – 1944-Dispa

Engagement religieux.
« Après avoir vécu plusieurs années la vie religieuse que mènent les Pères
Assomptionnistes, j’ai appris à connaître le charisme du P. d’Alzon,
fondateur de la Congrégation, et de ses disciples afin de réaliserez de
mener à bonne fin ce que demande la profession religieuse. J’ai senti en
moi la réalité de cet appel du Seigneur pour lui consacrer ma vie à lui
ainsi qu’à mes frères, en réalisant cette consécration dans le cadre de la
vie communautaire. Je
considère comme un signe fort de Dieu en notre temps cette grâce de pouvoir
vivre ainsi tendu vers l’unité, signe fort de la présence de l’Esprit
Saint.
Je considère que la main du Seigneur a opéré de grandes choses en ma vie,
en dépit de ma misère et de mes manques. C’est pour cette raison et pour
d’autres encore que je ne puis expliquer, que je désire prononcer
publiquement ma profession de religieux assomptionniste, en vue du service
qui sera nécessaire dans l’Eglise, pour la construction du Règne et la
réalisation des valeurs évangéliques».Hermano
Carlos A. Di Pietro, San
Miguel, 10.09.1975.

Carlos Antonio Felipe DI PIETRO

1944-Disparu en 1976

Religieux argentin de la Province d’Amérique du Sud.

Une vie happée par la tourmente.

Carlos Antonio Felipe Di Pietro est né le 7 août 1944 à Buenos-Aires capitale fédérale de l’Argentine. Il est le fils unique d’Antonio Di Pietro et de Otilia Otero. Quand il entre au séminaire, ses parents décident d’adopter une petite fille. Le 6 mars 1967, Carlos fréquente le centre vocationnel de l’Assomption, sur les indications de son père spirituel, le P. Ramire, Lopez Sotelino. La communauté assomptionniste d’Olivos joue un grand rôle dans son orientation à l’Assomption. En 1971, Carlos fait sa démarche de noviciat, commencé le 25 mars 1971. Sous la forme d’une promesse, formule d’engagement religieux en usage à cette époque, il entre dans la vie religieuse au titre de profès annuel, le 25 mars 1972. De 1972 à 1976, il étudie les disciplines ecclésiastiques à la faculté de théologie de l’Université du Sauveur, tenue par les Pères jésuites. Le supérieur régional, le P. Roberto Favre, et le formateur le P. Jorge Adur, présentent le Frère Carlos à la profession perpétuelle qui est reçue le 30 novembre 1975 à Santos-Lugares (Argentine) par le P. Julio Navarro Roman, supérieur provincial.

L’enchaînement de la violence politique.

La suite des événements de la vie de ce religieux appartient de façon plus large au film de l’évolution du continent sud-américain, presque tout entier saisi par les démons de la dictature, comme au déroulement de la situation politique interne au pays, affronté à des divergences idéologiques graves. Le 24 mars 1976, sous la direction du général Videla, fortement opposé aux différents mouvements d’inspiration marxiste ou gauchiste, comme les Montoneros, l’armée prend le pouvoir par un coup d’Etat: le Congrès est dissous, les partis politiques sont interdits,

Isabel Peron est arrêtée et privée de ses droits politiques. De mars 1976 à juin 1978 une répression impitoyable poursuit toutes les formes d’opposition au régime dictatorial. Sont particulièrement visés dans un amalgame voulu maquisards, terroristes, avocats, politiciens, ecclésiastiques, journalistes, universitaires et tout suspect figurant dans le carnet d’adresses d’un ‘subversif’. C’est dans ce contexte extrêmement troublé qu’en juin 1976 sont arrêtés et portés disparus les deux jeunes religieux de la communauté San Miguel, Carlos Di Pietro et son confrère Raul Rodriguez.

Exil et répression.

Leur formateur, le P. Jorge Adur, compromis, doit quitter précipitamment l’Argentine, grâce aux démarches de ses confrères et de la nonciature du pays. Il a la chance de pouvoir gagner la France d’où il peut continuer son combat en faveur des victimes de la répression et des émigrés argentins. En juillet 1980, à son tour, il disparaît, lors d’un voyage qui aurait dû le conduire à Porto-Alegre au Brésil, à l’occasion du voyage du pape Jean Paul II au Brésil (30 juin-11 juillet 1980). En Argentine se développent des mouvements de protestation, le mouvement des ‘Mères des disparus’ et celui des ‘Femmes de la Place de mai’, surtout après 1983, date du retour des civils au pouvoir et de la reprise des formes de vie démocratique, afin d’établir de la lumière et un peu de justice à propos tous les faits et méfaits de violence politique qui ont désolé le pays pendant 7 ans. Mais depuis juin 1976, aucun signe de vie, ni de la part des deux Frères arrêtés ni du P. Jorge Adur, n’est parvenu à rompre ce barrage du silence établi par un régime politique qui aurait à son crédit entre 9.000 et 30 000 ‘disparus’.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: L’Assomption et ses œuvres 1985, n° 621 p. 3. Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’histoire, t. I. Dossier personnel (ACR). Notices Biographiques