Religieux de la Province de Bordeaux, assistant provincial (1923-1932). Formation. Marie-Elie Romanet (1) est né le 8 janvier 1871 à Notre-Dame du Pré (Savoie). A loge de dix ans, il se fracture la colonne vertébrale en tombant d’un arbre, ce qui lui laisse une petite difformité et réduit sa croissance. Alumniste à Notre-Dame des Châteaux (Savoie) et à Nîmes (1884-1889), il prend l’habit à Livry (Seine-Saint-Denis), le 6 août 1889 sous le nom de Frère Casimir et se rend au noviciat d’orient, à Phanaraki (Turquie) après sa première profession en France, le 6 août 1890. Profès perpétuel l’année suivante à la même date, il est envoyé à Notre-Dame de France pour ses études de philosophie et de théologie. Il y est ordonné prêtre le 21 décembre 1895. Il revient provisoirement en France, à Paris rue François ler et à Montfort (Yonne) en 1897 avant de s’embarquer pour le Chili le 7 novembre 1897 en compagnie du P. Stéphane Chaboud et des Frères Julius Giraud et Antonio Esgueva. Au Chili. Le 9 décembre 1897, les voyageurs arrivent à Valparaiso, après avoir passé le détroit de Magellan. C’est à Mendoza-Rengo que le P. Casimir fait ses premières armes de missionnaire. Il y apprend à connaître le tempérament chilien et ce premier contact lui est une excellente préparation aux responsabilités qu’il va assumer dans les paroisses de Lota et de Conception. Il est professeur de religion à Santiago en 1898 et missionnaire à Los Andes de 1900 à 1903, année où il vient prendre la direction de L’Eco de Lourdes à Santiago (1903- 1904). Nommé supérieur et curé à Lota en 1904, il succède à un prêtre espagnol qui lui cède son domaine sans regrets. On raconte que le vieux prêtre commente ainsi la visite des lieux: A.A « Le confessionnal et le banc de communion sont des meubles inutiles! ». Le P. Casimir fonde des sociétés de secours mutuels et des associations pieuses, la pratique religieuse reprend. L’évêque de Conception, Mgr lzquierdo, est heureux de déclarer en 1910 que Lota est devenue la paroisse la plus eucharistique de son diocèse. En 1910, le P. Casimir passe à Conception, à la paroisse San Juan de Mata où son zèle développe le même dynamisme. En 1914, la guerre le surprend lors d’un voyage en France. Mobilisé en 1915, il garde des ponts et devient infirmier d’hôpitaux. En 1918, il peut retourner au Chili et reprendre son service à Conception jusqu’en 1920. De Conception, il passe à Talcahuano, port militaire sur le Pacifique. En 1922, délégué au chapitre général, il rejoint Rome. Il devient assistant provincial de Bordeaux en 1923. A Fumel: 1925-1940. Le 4 octobre 1925, le P. Casimir est nommé curé-archiprêtre de Fumel au diocèse d’Agen. Après neuf ans de peines, de soucis et d’économies, le P. Casimir peut acheter à proximité de l’église une demeure vaste dont il fait le presbytère. Il organise l’enseignement catéchétique, fait construire un local pour le patronage. Avec sa collaboration surgissent de nouvelles oeuvres: J.O.C., Croisade eucharistique… Mgr Sagot du Vauroux proclame partout que le P. Casimir est le premier administrateur de son diocèse. En 1932, il lui confère le camail de chanoine honoraire. Exigeant pour lui-même, le P. Casimir semble souvent bougon ou râleur à ses confrères. Lorsqu’il quitte Fumel en 1940, il affirme avoir visité annuellement plus de 600 familles. Il est remplacé sur place par le P. Allanic. Maître des novices: 1940-1944. Dernières années: 1945-1960. En octobre 1940, le P. Casimir est affecté à la maison de Layrac (Lot-et-Garonne) où est aménagé, à cause des circonstances de la guerre, un petit noviciat lequel passe en 1941 à Cavalerie (Dordogne), dont la responsabilité lui est confiée. A la fin de la guerre, les novices sont regroupés à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) et le P. Casimir regagne Layrac où il rend quelques services à la paroisse. De 1946 à 1951, sauf une année de repos à Lorgues (Var) en 1947, le P. Casimir est successivement aumônier chez les Petites Sœurs des Pauvres à Tasdon (La Rochelle), puis au pensionnat des Religieuses de l’Assomption à Arcachon. En 1951, il regagne Lorgues qui est sa dernière résidence. En 1956 une grosse bronchite met ses jours en danger. Il célèbre la messe en privé pour le Frère René Le Bars. Devenu le doyen d’âge de la Congrégation, il se constitue l’orant de la Congrégation, ajoutant de nombreuses prières et intentions à son bréviaire. Il finit par mener une vie simplement végétative, soigné par le Père Christo Duelibi qu’il prend pour une infirmière à barbe. Le P. Casimir s’éteint le 11 novembre 1960, allant entrer dans sa 9lème année. On conduit sa dépouille mortelle le lendemain à la chapelle de la Dormition dont il a donné l’idée de la construction, d’après ce qu’il avait vu au Chili. (1) Il est sans doute parent du P. Michel Romanet, Supérieur de la communauté de Rome à la fin du XIXème siècle, entré dans le clergé séculier.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : B.O.A. octobre 1961, p. 146. Lettre à la Famille, 1961, n° 309, p. 55-56. A Travers la Province (Bordeaux) , décembre 1960, n° 83, p. 12-16 et janvier 1961, n° 84, p. 1-2. Lettre du P. Casimir Romanet au P. Gervais Quenard, Arcachon, 10 juin 1949. Dans les ACR, du P. Casimir Romanet, rapports sur Lota (1906-1908), sur Conception (1912), sur Fumel (1928-1937), correspondances (1891-1957) Notices Biographiques