Caspar (Joep) VAN TUIJL – 1931-1990

Repentir.
« Après réception de ta lettre et la conversation que j’ai eue à ce propos
avec le Père Supérieur, je voudrais te parier volontiers de certaines
choses. J’ai été très ébranlé par le contenu de cette lettre. A mon grand
dépit, je n’étais pas si fortement
conscient de ce défaut chez moi. Certes le P. Supérieur m’en a déjà parlé,
mais que ce fût si grave, je ne pouvais le soupçonner. Maintenant je suis
très heureux de savoir ce que l’on pense de moi. Peut-être mon attitude
aurait-elle été autre si j’avais commis sur ce terrain des fautes plus
nombreuses et plus graves. Il est possible de prendre en l’occurrence une
initiative sans que le Supérieur
en soit complètement informé. A mon grand grand regret, j’ai fauté, bien
que ce fût en grande partie inconscient. Sur ce point je ne me suis pas
tout à fait connu moi-même. Mais je comprends que suivant le vœu
d’obéissance prononcé devant Dieu et le Supérieur, j’ai dorénavant à faire
spécialement attention à ce point. Cela ne peut être qu’un soutien pour ma
vie sacerdotale. Certainement que Dieu et mon Supérieur vont m’aider
là-dessus, car la décision prise selon
l’engagement de mon voeu a été de vivre pleinement selon
l’esprit de l’Assomption ».

Religieux de la Province des Pays-Bas. Premiers pas. Joseph-Theodore-Marie Van Tuijl (1) est né le 31 août 1931 à Eindhoven aux Pays-Bas. Il suit d’abord le cours primaire dans une école catholique d’Eindhoven, puis effectue ses humanités à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel, de 1945 à 1952. Le 24 septembre 1952, sous le nom de Frère Caspar, il prend l’habit religieux au noviciat de Halsteren. Le P. AEgidius Beckers le présente à la première profession pour le 25 septembre 1953. Suivent les cours de formation philosophique et théologique à la maison d’études de Bergeyk. Il y est appelé à la profession perpétuelle, émise le 25 septembre 1957, avec ces remarques portées sur le rapport: « Le Frère Caspar a été bien suivi et on peut dire qu’il a fait de réels efforts pour devenir un bon religieux. Il possède un sens communautaire très développé, s’adonnant à toutes sortes de travaux pour le bien commun avec un grand esprit d’initiative. Bien qu’il ne dispose pas de moyens intellectuels extraordinaires, le Frère Caspar a de meilleurs résultats que l’an dernier oÙ nous avons proposé son ajournement. C’est un homme de bon cœur, d’esprit jovial, sympathisant avec tout le monde. Je crois qu’il rendra de grands services dans ses différents postes de mission, car il bénéficie de bonnes aptitudes pratiques ». Le Frère Caspar est ordonné prêtre le 13 décembre 1959 (2). Ministères. La première nomination du P. Caspar le conduit à l’école apostolique Sainte-Thérèse à Boxtel où il est nommé en qualité de surveillant et de recruteur. En 1968, il est affecté au service de la paroisse du Sacré-Cœur de Boxtel comme chapelain. En 1970, il devient aumônier militaire de réserve à Schalkhaar, puis aumônier d’active à Ede (1972- 1977). De 1977 à 1979, Page :249/249 il est aumônier de brigade à Seedorf en Allemagne. En 1979, il rentre aux Pays-Bas, après avoir vécu deux ans à Ede. Il trouve un domicile à Wijchen, rendant le service d’aumônerie pour les casernes de Vucht et de ‘s-Hertogenbosch. Il y reste jusqu’à sa mise à la retraite en 1986. Il offre encore ses services de bénévole comme aumônier de réserve et assistant dans plusieurs paroisses. Ses dernières années sont marquées par une longue maladie des voies respiratoires. Il meurt le 19 décembre 1990 à Wijchen, étant entré dans sa soixantième année. Le P. Caspar qui avait repris son premier prénom de baptême Joseph sous la forme de Joep, laisse le souvenir d’un religieux remarquable pour ses contacts faciles et son esprit de service à l’égard des militaires et de leurs familles. (1) On peut remarquer aussi parfois une variante orthographique de ce nom: Van Tuijl ou Van Tuyl, comme pour celle du P. Hugo. (2) On trouve dans le dossier de ce religieux de sévères mises en garde et réprimandes de la part des Supérieurs contre ce qui semble chez lui un manque d’esprit d’obéissance dans son comportement. Ainsi lui est-il reproché en 1959 de s’être rendu plusieurs fois à Eindhoven dans sa famille, en prétextant que ces autorisations lui avaient été accordées par le sous-prieur de la communauté, en l’absence du Supérieur, le P. Thomas De Leeuw. En août 1959, on découvrit que le Frère Caspar cherchait en fait à passer son permis de conduire, après avoir suivi des leçons pendant les vacances. Sa manière de procéder supposait un certain nombre de manigances clandestines, de dispositions sans contrôle d’argent avec l’accord de sa famille, qui dénotaient un certain manque de confiance et d’ouverture envers les Supérieurs. On reprocha à ce religieux de ne pas jouer franc jeu. Cette manière de procéder, l’art d’en appeler d’un Supérieur à un autre, d’invoquer avec à-propos toutes sortes de malentendus et de soit-disant méprises, dénotaient une certaine habileté qui, pour avoir été l’une ou l’autre fois inconsciente, était devenue trop habituelle pour être tout à fait innocente. D’après des correspondances de l’époque (1959). Page :250/250

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 110 à-111. De Schakel, maart 1991, p. 30-35. Dans les ACR, une lettre du P. Caspar Van Tuijl au P. Domitien Meuwissen, Bergeyk, 19 octobre 1959 (traduction du P. Daniel Stiernon).