Cécilius (Isidore) BRUET – 1887-1929

Un pasteur zélé.

« Bien cher Père, juste un petit mot pour vous souhaiter une bonne fête de
Noël, en retard, une heureuse et sainte année, à temps. Toutes vos
intentions ont été offertes à N.S.. Cette année-ci, malgré un rhume qui
m’éteint presque la voix (j’ai
dû le prendre à Peacehaven), j’ai chanté la messe de minuit au couvent,
chanté une autre dans ce même couvent à g heures, et puis une auto est
venue me chercher et m’emporter à toute allure vers la nouvelle ville. Là
j’ai pour
la première fois dit la messe dans la bâtisse qui est sur le point d’être
achevée. J’y avais travaillé très tard la veille pour mettre tout en ordre,
orner l’autel, faire une crèche. Tout a marché à merveille. Les paroissiens
furent contents. Certains qui n’avaient jamais paru jusqu’à présent, sont
venus un peu par dévotion, beaucoup plus par curiosité. La quête a donné un
peu plus de 3 livres et les gros sous se sont accumulés dans un petit
plateau placé près de la crèche. Peacehaven même à présent pourrait occuper
quelqu’un. Je crois qu’il peut y avoir de l’avenir. La
population est différente de celle Newhaven. Jusqu’ici le Bon Dieu a béni
la petite mission naissante».

P. Cécilius au P. Merklen, Newhaven, 1924.

Religieux de la Province de Paris.

Un savoyard de Conflans.

Isidore est né le 2 novembre 1887 à Albertville (Savoie). Il fait ses classes primaires à la communale de Conflans et dans un pensionnat tenu par les Frères des Ecoles chrétiennes à Saint-Sigismond. Isidore entre à l’alumnat des Châteaux le 7 septembre 1899 jusqu’à la fermeture en août 1903. Il passe alors à Mongreno au Piémont (1903-1904) et se rend à Louvain pour prendre l’habit religieux assomptionniste le 8 septembre 1904, sous le nom de Cécilius. Ses premiers vœux sont prononcés le 8 septembre 1905, le P. Merkien reçoit ses vœux perpétuels le 7 juin 1907. A Louvain encore il achève ses études de philosophie (1906-1909) et commence ses études de théologie (1910-1912), achevées à Rome (1912-1913). Le Frère Cécilius est ordonné prêtre à Louvain le 7 juin 1912 par Mgr. Legrève.

En mission en terre anglophone.

En septembre 1913, le P. Cécilius est envoyé comme professeur au collège de Worcester (U.S.A.) où il reste jusqu’en septembre 1915. Il revient en France pour satisfaire aux obligations militaires. Réformé à Chambéry après quelques semaines de caserne, il rejoint Bordeaux où il a maille à partir avec l’autorité militaire (décembre 1915). Il est même mis en prison et tenu au secret. Traduit en conseil de guerre, il est libéré le 2 février 1916 après un non-lieu. A son retour dans la communauté de Bordeaux, il peut à nouveau exercer du ministère (1915-1919). Les supérieurs lui demandent d’enseigner à Saint- Maur (Maine-et-Loire) de 1919 à 1920. Il passe ensuite sur le sol anglais: Rickmansworth (1920- 1923), Newhaven (1923-1929) où il est désigné sous le prénom abrégé et anglicisé de Cecil.

En plus de la paroisse, il est chargé de l’aumônerie de religieuses du Cœur-Immaculé de Marie et de la fondation de la nouvelle paroisse de Peacehaven. D’autres religieuses demandent le secours de son ministère: les Sœurs de la Providence de Seaford, les Sœurs de Sainte-Marthe de Rottingdean …

Victime de l’influenza.

Dans la dernière semaine de février 1929, le P. Cecil est pris par une méchante grippe qui l’oblige à garder le lit. Il se force encore le dimanche 24 février à aller célébrer une messe chez des religieuses par un temps de gros brouillard. Le Dr Summer Hayes qui le soigne le fait hospitaliser à Brighton, hôpital du Sussex, craignant à la fois une pleurésie et une pneumonie. Le dimanche 3 mars 1929, il meurt de manière foudroyante. Il est inhumé le 6 mars 1929 à Newhaven. On fait graver comme épitaphe:

« Life is but to do a day’s work honestly, and death to come home for a day’s mages when the sun goes down ».

Gaze, friend, void of valour, Look down on that bed! Our loved seeper’s pallor Is that of the dead! His cheeks shall not redden, His eyes never shine; Those white hands, so leaden, Shall never clasp thine. So few are the blisses Humanity sips, His kind greetings and wishes Lie dead on his lips Come, come from that altar, Spill not the sweet wine, Let true love exalt him In Memory’s shrine.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1929, n° 298, p. 37-39; n° 300, p. 62-67. The Sussex Count, mars 1929. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Le P. Cécilius a laissé dans les archives romaines un peu de correspondance (entre 1912 et 1929).