Religieux de la Province de France, en mission à Madagascar.
Un champenois qui accepte un chemin difficile.
Charles Alphonse Marie est né le 31 décembre 1932 à Chalons-sur-Marne, aujourd’hui Chalons en Champagne. De 1945 à 1948, il suit le premier cycle du secondaire à Soisy-sur-Seine (Essonne); ensuite il achève le secondaire à Montéchor (Pas-de-Calais). Le 28 septembre 1932, il entre au noviciat de l’Assomption, aux Essarts, près de Rouen et prononce ses premiers vœux le 29 septembre 1953. Il commence alors ses études de philosophie à Lormoy (Essonne), près de Montlhéry, mais les difficultés qu’il rencontre l’obligent à changer de voie et il va à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) suivre la formation des frères coadjuteurs: « Il y a dans la vie de Charles des renoncements qu’il a choisis: la séparation d’avec les siens pour entrer au séminaire; le renoncement à d’autres métiers plus lucratifs; le renoncement à fonder un foyer; le départ en mission. Des renoncements classiques pas nécessairement faciles mais qui peuvent être exaltants pour une âme généreuse. Plus crucifiants sont les renoncements imposés de l’extérieur. Il y a eu le départ de son père pendant les premières années de sa vie religieuse; il y aura celui de sa mère dans les premières années de sa mission à Madagascar. Et puis le renoncement suivant: pendant toute son enfance et son adolescence et ses premières années de vie religieuse, il s’est préparé au sacerdoce. Toutes ces années avec comme horizon à sa vie le sacerdoce jusqu’au jour où il doit comprendre que ce n’est plus à envisager pour lui ». Frère Charles est envoyé aux Essarts où sont rassemblés les frères coadjuteurs pour une formation technique perfectionnée. Frère Charles apprend les métiers de relieur et d’imprimeur et il va les pratiquer.
Le 20 juillet 1961, il prononce ses vœux perpétuels aux Essarts.
En mission à Madagascar.
Le 12 septembre 1962, Frère Charles arrive à Madagascar. A part les 9 mois qu’il passe à Ambositra pour se perfectionner dans la langue malgache, il va rester à Tuléar. Dans les premières années, à Tuléar, il monte un petit atelier d’imprimerie, il s’occupe aussi de l’accueil et de l’économat de la maison. Après cinq ans de mission, les Nouvelles le présentent ainsi: « Le Frère Charles Brun est imprimeur. De son atelier sortent les imprimés réclamés par les œuvres du diocèse et par les écoles et collèges. Récemment est sorti des presses un recueil de cantiques, Hira Malagasy, très apprécié et demandé dans les diocèses et ailleurs. Il est aussi photographe, et de nombreux clichés parus dans cette revue ont été développés dans son laboratoire. Il cumule enfin les fonctions d’aide-économe de la Mission, de catéchiste et d’animateur d’une messe dominicale à la cathédrale. Par la suite, il deviendra grand animateur de la liturgie et des chants dans les paroisses ». De l’ancienne résidence, il passe à Saint-Jean et de là à Belemboka. En 1988, il vient suivre un cours de recyclage à Lyon: « je tiens à vous remercier de m’avoir procuré ce temps d’approfondissement de ma vie religieuse. Je ne regrette pas du tout ces six mois passés à Valpré. Cela m’a permis de suivre des cours d’initiation théologique et une lecture plus approfondie de la Bible. Je participe à la vie de la communauté en prenant ma part dans les différents services de la maison: animation de la prière, service de la table, permanence à l’accueil ».
Maladie mortelle: 1993.
En juin 1992, le Frère Charles vient en congé en France et s’apprête à repartir à Madagascar lorsque des troubles du comportement nécessitent un examen médical approfondi. En vacance aux Essarts, il rentre à Paris, Denfert-Rochereau le 25 septembre. Le Provincial le convainc de se laisser conduire aux urgences à l’hôpital Cochin. On diagnostique une tumeur au cerveau à évolution rapide. Il ne souffre pas trop, mais son état ne s’améliore pas. De Paris, il est transféré le 21 juin 1993 à Lorgues (Var) où il revoit sa sœur Oblate de l’Assomption. Il meurt le 3 septembre 1993 et y est inhumé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 112-113. Note biographique par le P. Maurice Laurent de Madagascar (Lakroa: 26.09.1993). Nécrologie (Assomption France), 1992-1993, p. 278-279. Homélie du P. Pierre Tollard, le jour des obsèques à Lorgues septembre 1993. Nouvelles de Tuléar, 1967, n° 27. La Lettre à la Famille, années 1956 et 1957, a publié quelques nouvelles du Frère Charles, militaire à Montmédy.