Religieux de la Province de Paris. Une formation entre l’Occident et l’Orient. Fénelon-Benoît-Joseph Vitel est né le 11 juin 1871 à Frémicourt (Pas-de-Calais). Après l’école communale, il est admis à l’alumnat de Mauville (Pas-de-Calais) où il est scolarisé de 1884 à 1887, puis à Clairmarais (1887-1889). Le 6 août 1889 il reçoit l’habit religieux au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) et prend le nom de Frère Charles. C’est au noviciat de Livry qu’il prononce ses premiers vœux, le 6 août 1890, mais c’est au noviciat d’Orient, à Phanaraki (Turquie) qu’il s’engage définitivement dans la Congrégation, le 18 septembre 1891. On lui demande alors le service de l’enseignement à Brousse (1891-1892) et à Koum- Kapou (18921893). Il revient à Phanaraki pour les études de philosophie (1893-1894), il y commence également ses études de théologie (1894-1895), achevées à Kadi-Keuï (1895-1897). Il a déjà été ordonné prêtre à Constantinople par Mgr Menini, le 18 août 1895. Kadi-Keuï est sa résidence jusqu’en 1909: il y rend les service de l’économat et du vicariat à la paroisse. Son état de santé requiert un long temps de repos à San Remo en Italie (1909- 1920) durant lequel il s’adonne également à un service de ministère pastoral. Dans l’animation des pèlerinages. En 1920, le P. Charles est affecté à Paris, rue Camou, à l’œuvre des pèlerinages de Notre-Dame de Salut dont il est nommé secrétaire général, office dans lequel il est maintenu durant presque toute sa vie. De 1929 à 1935, il est en outre supérieur de la communauté. A partir de 1935, il réside à l’avenue Bosquet, tout en continuant son service de secrétariat. Durant la dernière période de sa vie, le P. Charles assure les fonctions d’aumônier à la maison-mère des Petites Sœurs de l’Assomption, rue Violet. Page :343/343 Après quelques jours à la clinique de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), en juin 1952, où il est en observation pour une intervention chirurgicale à la prostate, il est opéré le 11 juin et décède en fin de journée, après une ultime transfusion de sang, le jour même de son 81ème anniversaire. Lui-même a eu cette réflexion mi-plaisante et mi-convaincante en évoquant sa fin terrestre: « Vous verrez, ce sera très beau. On dira: le P. Charles est mort le jour même de sa naissance ». Ses obsèques sont célébrées en l’église Saint-Pierre du Gros-Caillou le 16 juin, son corps est inhumé au cimetière Montparnasse. Le petit vitrail de Notre-Dame de Salut de la chapelle funéraire éclaire désormais son sommeil d’une lumière émouvante. Aux côtés de ceux qui ont été ses compagnons de vie religieuse et de travail, il rentre tout simplement dans le rang de ses propres protégés. En guise de témoignage fraternel. Le P. Saint-Martin, directeur des pèlerinages, évoque le souvenir d’un confrère très estimé: « Pendant de longues années, aidé de ses collaborateurs, et tout spécialement de son dévoué secrétaire M. Sterviniou, le P. Charles a été l’âme de la préparation matérielle du National dont la complexité n’avait pour lui aucun secret. Il s’était fait des amis des grands chefs parisiens de la S.N.CF., mais c’est dans l’organisation et la conduite des pèlerinages à Rome qu’il s’était plus particulièrement spécialisé. A Rome, Naples, Florence, Stresa etc.. le passage de nos caravanes évoque encore sa figure bien connue. Les hôteliers, les transporteurs s’enquerront longtemps de lui et seront tout tristes d’apprendre que le P. Charles est mort. Gardent aussi bien fidèlement son souvenir et sont venus à ses obsèques les agents d’Exprinter dont plusieurs attachés à sa personne et reconnaissants de la formation qu’il sut leur donner, lui prodiguèrent leurs services avec un zèle tout empreint de vénération. En communauté, le P. Charles était soucieux du bon exemple dans tous les domaines. Un enrichissement spirituel solide et profond, une longue expérience des âmes et des hommes, un visible et constant sentiment du devoir, une charité fraternelle à toute épreuve, lui gagnaient la confiance et l’affection de ses Frères. Il savait allier à un rare degré la compréhension la plus condescendante au ferme rappel des principes de la vie religieuse et de la simple honnêteté. Il avait l’équilibre de la sagesse et le charme de la bonté. A l’occasion des fêtes de famille notamment, ses interventions, soigneusement préparées, étaient des chefs-d’œuvre de gentillesse avertie et de spirituelle malice. Elles décelaient un cœur d’or. Son rayonnement discret dépassait d’ailleurs de beaucoup le cercle de sa famille religieuse et des oeuvres dont il avait particulièrement la charge. Bien des âmes et des cœurs souffrent du vide creusé par sa disparition. Mais on le savait homme de Dieu et tous les regrets qu’il laisse se changent en confiantes prières. Première estafette dépêchée vers l’Assomption du ciel, après le récent chapitre général (1952) pour lequel il avait tout offert, puisse-t-il nous obtenir d’être aussi simplement e t modestement qu’il l’a été lui-même: de bons religieux!». Page :344/344
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A., avril 1953, p. 34-35. Lettre à la Famille, 1952, n° 138, p. 63-64. L’Assomption et ses oeuvres, 1952, n° 493, p. 12. Lettre du P. Charles Vitel au P. Finanuel Bailly, Kadi-Keuï, 30 mars 1904. Du P. Charles Vitel, dans les ACR, rapport sur les Croisés du Purgatoire (1927), correspondances (1891-1951), articles souvenirs sur le P. Daniel Vaneecke. On trouvera d’autre part dans la Lettre à la Dispersion de nombreuses correspondances publiées du P. Charles Vitel.