Religieux-novice, profès in articulo mortis, français.
Un jeune mayennais.
Chérubin est né le 21 mars 1883 à La Croixille en Mayenne, petite commune dans le canton de Chaililand, au diocèse de Laval. On sait seulement qu’il est alumniste au Breuil (Deux- Sèvres) de 1896 à 1899, puis à Saujon (Charente-Maritime) del899 à 1901. Il y donne l’impression d’un camarade plutôt silencieux, d’une sérénité imperturbable, délicat dans ses relations et minutieux. Plus ami du silence et de la solitude, il sait cependant se mêler aux jeux du groupe. On note sa piété mariale dont il aime entretenir ses prochains en récréation ou en promenade. Chérubin entre au noviciat à 18 ans, à Louvain (Belgique) le 23 septembre 1901, il y reste un an (1901-1902) et rejoint celui de Phanaraki (1902-1903) pour la seconde année. Mais, gravement malade et sans doute incurable, au bout de sept mois, il doit rentrer dans sa famille en Mayenne, au village de Saint-Isle, sur la commune de Le Genest. En août 1903, sans doute pour demander à la Vierge la grâce d’une guérison, il peut encore se rendre au pèlerinage national de Lourdes. En route, en gare de Laval, le 18 août, il est rencontré de façon inopinée par la mère d’un novice assomptionniste de Louvain qui le reconnaît à ses vêtements religieux, soutane et camail. Cette personne est frappée par l’état extérieur du malade, pâle et décharné. Il peut faire le trajet en chemin de fer, accompagné par une Petite-Sœur de l’Assomption. Il rentre fatigué de ce déplacement. C’est le curé du village de La Croixille, ami de la famille, qui reçoit les vœux de profession le 29 septembre 1903, jour de la fête de Saint Michel. Il meurt peu de temps après, le 10 octobre 1903 et est inhumé au cimetière de Saint-Isle en Mayenne.
Au noviciat de Phanaraki (1902).
À défaut de plus amples informations sur la personne de ce jeune novice, mort à 20 ans, il est possible d’avoir un écho de la vie du noviciat de Phanaraki en 1902, grâce à une correspondance du 7 août, écrite par le P. Antoine Silbermann, supérieur de la maison, au P. Picard:
« Notre jeune famille de Phanaraki a fortement augmenté. Rome, Jérusalem, Konia, Eski- Chéir, Phillippopoli, Andrinople nous ont envoyé leur contingent. La maison des Sœurs [Oblates] a aussi de nombreuses recrues et va en avoir davantage encore pour la retraite. Hélas! quand les maisons s’emplissent, la caisse se vide. Aujourd’hui même j’ai dû emprunter, pour quelques jours, une somme de 350 francs pour le voyage des Frères Evariste, Marie- Auguslin et Ladislas qui ont demandé à rentrer chez eux. L’un pour cause de maladie est resté novice cinq ans, l’autre a été éprouvé trois ans et n’est pas pour nous, le troisième n’a jamais fait de vœux tout en restant deux ans novice. Il n’était pas non plus pour nous. Vous voyez notre gêne, mon très Révérend Père, pourrez-vous nous aider? je vois avec effroi arriver le moment des changements; il faudra fournir à chacun un petit trousseau et je vois combien ce sera difficile ou même impossible si nous ne sommes pas aidés d’une manière un peu efficace. L’on dernier déjà certaines maisons ont fait des plaintes de ce que certains novices sont arrivés peu fournis, que sera-ce cette année! Nous avons aussi quelques fournisseurs qui ne veulent plus attendre. J’ai demandé que l’on prie avec ferveur pour demander le pain quotidien. Oh! que Dieu vous l’envoie pour nous. P. Benjamin [Laurès] vient de partir avec les novices de seconde année pour le village des Polonais. Ce sera une promenade de cinq jours. Le reste de la communauté est ici et passe ses vacances en rayonnant autour de la maison. Bénissez, mon très Révérend Père, toute la maisonnée. Votre fils respectueux en Notre-Seigneur ». Antoine.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption 1903, n° 83, p. 234-235. Lettre du P. Silbermann au P. Picard, 7 août 1902. Natice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Dossier personnel (ACR).