Christian (Rein) ANEMA – 1922-1977

La vie au jour le jour de lu mission, d’après une lettre du P. Christian
Anema, datée du
13 mai 1975.

« Voici les éphémérides de ces derniers temps:

* le 20 avril, cérémonie pendant laquelle 3 catéchistes sont décorés de la
médaille
‘Benemerenti’ devant 115
autres catéchistes plus jeunes.

* Mort du P. Henricus Kies, à
49 ans. Le mercredi de la semaine sainte, toute la journée confession en
brousse,- le soir nettoyage de
l’auto pour un voyage à Goma et de là à Kinshasa où il devait assister à
une réunion des supérieurs majeurs. Le soir, mal à l’estomac, de même jeudi
et vendredi. Ce jour-là transporté d’urgence à Kyondo, Il meurt en route
d’une perforation de l’estomac.

* Le P. Laurentius Leenaars transporté d’urgence par avion à l’hôpital de
Rotterdam: après deux graves hémorragies; à Rotterdam, cela s’est
renouvelé:situation très grave.

* Sont plus ou moins à bout de forces, le P. Rigobert Starinck et le P.
Johan Boon, tandis que le P. Florent Schnée se fait soigner à l’hôpital
d’une bronchite.

* Six Pères sont maintenant seuls à leur poste … ».

Religieux hollandais, au service de la mission du Congo.

Une vie courte mais bien remplie au service de la mission.

Rein est né à Witwarsum, en Frise, province protestante de Hollande, le 10 avril 1922, dans une famille nombreuse et chrétienne. Du Frison, il a la forte carrure et une santé de fer. Il entre à Boxtel pour ses études secondaires (1935-1942) et choisit la vie à l’Assomption. Son noviciat se déroule à Moergestel (1943-1944). Ses études de théologie se poursuivent à Bergeyk. Le 25 septembre 1946 il prononce ses vœux perpétuels et le 18 décembre 1949 il reçoit le sacerdoce. Nombre de professeurs et de condisciples lui parlent de la mission du Congo et Christian – tel est son prénom religieux- rêve de réaliser sur cette terre africaine une part de sa vocation religieuse. En 1950, il est accepté pour le Congo par la province voisine de Belgique qui en a directement la charge. Il passe d’abord deux ans au petit séminaire de Musienene (1930-1932) avant d’être affecté au centre de Mulo, alors bouillonnant de vie. Sous l’égide du P. Monulphus Bastiaens, un vétéran de la mission, il s’initie au ‘métier’ de missionnaire et aux différents aspects qu’il recouvre concrètement: administration, visite de la brousse, soin des malades et partout l’accueil et la rencontre de gens simples. Lui-même, contant ses souvenirs, range ces six années passées dans le secteur de Mulo comme les plus belles années de sa vie.

De là il passe à Mavoya (1958) et de là devient curé en 1960 de la mission de Musienene. Sous sa responsabilité, la mission s’y développe de façon remarquable grâce à la pédagogie de mouvements de jeunesse dont la Légion de Marie et à l’édification de véritables communautés de base. En moto, il ne cesse de courir les pistes qui mènent aux 12 postes placés sous sa responsabilité,

Notices Biographiques A.A Page : 61/61 toujours accompagné en croupe par son ‘grand’ catéchiste, l’intermédiaire autochtone obligé. Ce sont quelque 35.000 habitants qui vivent dispersés sur son territoire dont 25.000 sont baptisés, répartis en 10 secteurs, avec 10 chapelles où les chrétiens affluent le dimanche pour les offices. Avec eux il aime réciter le chapelet et leur communique son amour du Christ, de l’Eglise et de Marie.

En juin 1976, s’étant plaint de troubles gastriques, il est envoyé par sœur Popa, Oblate roumaine au Congo, dans son pays natal pour de sérieux examens. Tant à Boxtel qu’à Tilburg, le corps médical diagnostique un cancer généralisé. Lui ne se doute de rien, garde son optimisme foncier et prépare son retour pour le Congo que Mobutu a rebaptisé Zaïre. En novembre, devant la persistance du mal, il s’inquiète et demande alors aux médecins de lui révéler la nature de ses souffrances. Le docteur présent qui s’est rendu compte de sa foi profonde lui avoue qu’il n’y a humainement plus d’espoir mais qu’il pourra encore fêter Noël. Le Père Christian ne peut retenir ses larmes devant la proximité d’une telle échéance: il n’a que 55 ans et espérait travailler des années encore à la mission… Il accepte l’épreuve, demande à recevoir la force du sacrement des malades et offre sa vie pour l’Eglise en Afrique, en particulier pour le diocèse de Butembo.

Sa famille et ses confrères trouvent en lui un homme paisible qui évoque avec eux aussi bien le passé, la vie en mission, que le présent, la perspective d’une mort prochaine. Ce n’est pas lui qui est consolé mais c’est encore lui qui console, il attend le Christ comme un ami et se prépare sereinement au grand passage. Il a la joie de fêter Noël; hospitalisé, il meurt le 4 janvier 1977. Ses paroissiens de Musienene, unis à la prière de la communauté de Boxtel, font célébrer plus de cent intentions de messes pour lui. Le P. Christian est inhumé dans le cimetière de la communauté à Boxtel (Hollande), le 8 janvier.

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Bibliographies

Bibliographie : Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 40. Note du P. Augustinus Van Engeland. In memoriam Pater Chris (Rein) Anema 1922-1977 par le P. Rigobert Starink dans De Schakel, 1977, n° 1, p. 3-6. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts (1929-1994), Butembo, 1994, p. 26-27. On doit au P. Christian quelques chroniques de sa vie missionnaire qui ont parues dans la revue a.a. néerlandaise De Schakel: 1950, n° 8, p. 9-11; 1951, n° 6, p. 18-21; n° 9, p. 15-18; 1952 n° 3, p. 10-1; n° 5, p. 24-25; n° 6 , p. 24-q8; 1953, n° mars, p. 43-46; 1954, n° mai, p. 8-9.