Religieux de la Province de France.
Un vrai berger savoyard.
Joseph Bochard est né le 2 novembre 1913 dans le petit village de Saint-Martin de Belleville, perché à 1450 mètres d’altitude en vallée de Tarentaise. C’est le berceau natal de nombre d’assomptionnistes depuis les origines, à commencer par les deux Frères convers Bonnefoy, Benjamin et François de Sales, cousins. Joseph, aîné de six enfants, s’engage tout jeune comme berger et conduit les troupeaux du village au-delà de Notre-Dame de la Vie, dans les alpages des Ménuires et de Val- Thorens, au pied de l’aiguille du Péclet qui culmine à 3.563 mètres. Sans doute y a-t-il connu la vie rude de la profession, mais dans des sites éblouissants de beauté que la modernité, depuis, a défigurés au bénéfice du ‘tourisme blanc’. Joseph entre à l’alumnat de Saint-Sigismond en 1927. Peu doué pour les études, il les abandonne pour s’adonner aux travaux agricoles avec les religieux frères. Après six mois de postulat à Scy-Chazelles (Moselle), il y prend l’habit et le nom de Christophore le 19 mars 1931. Profès annuel à Nozeroy (Jura) le 20 mars 1932, il retourne au scolasticat de la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles. En 1936- 1937, il accomplit son temps de service militaire et peut prononcer ses veux perpétuels le 11 novembre 1938. L’armée le rappelle en 1939.
Au service matériel et économique des atumnats.
A partir de 1940, le Frère Christophore est affecté à divers alumnats de la Province de Lyon: Saint-Sigismond qu’il a connu comme élève (1940-1950), Vellexon (Haute-Saône), patrie du P. Pernet (1950-1958), l’alumnat Sainte-Jeanne d’Arc de Scy-Chazelles (1958- 1964), puis à nouveau Vellexon (1964-1990). Ce dernier alumnat ferme ses portes en 1965 mais le Frère Christophore reste sur place,
au service de la communauté qui, jusqu’en 1990, dessert le secteur paroissial. Ainsi le prédicateur de service, lors de ses obsèques à Saint-Sigismond, le samedi 30 août 1997, résume au passé la vie laborieuse du Frère: « Le Frère Christophore fut avant tout un paysan. Dans toutes les maisons où il a été affecté, c’est dans les travaux extérieurs du jardin, des champs, de la vigne, des prairies, qu’il a travaillé, utile et apprécié de tous. Partout le travail était pénible et il fallait rentabiliser au maximum les propriétés agricoles. Le travail des Frères a toujours été reconnu comme une part importante des revenus de nos maisons. Lorsque les alumnats furent fermés, il eut moins de travail à l’extérieur, mais il assuma très volontiers d’autres services communautaires: entretien de la maison, ménage, sacristie. De ce travail pénible et souvent caché qu’il accomplissait avec discrétion et régularité, nous lui savons gré aujourd’hui … ». On peut trouver un écho fidèle de ce que fut au quotidien la vie laborieuse de Frère Christophore dans une chronique du bulletin de l’alumnat de Vellexon en 1954, au contact des élèves: « Tu sais le parc qui avoisine notre maison? Cet été, le Frère Christophore a abattu quelques arbres ou trop vieux ou gênants ou en passe de périr. Les plus grands alumnistes se sont fait la main et les biceps à élaguer les branches et à scier les troncs. D’autres ont aidé le frère à ramasser les feuilles, le bois mort, les pierres du jardin. Et maintenant le printemps peut s’en donner à cœur joie dans la propriété. Il ne trouvera plus rien pour déparer sa verdure, les fleurettes pourront s’épanouir sans être étouffées par les feuilles … ».
Fin de vie à Saint-Sigismond (Savoie).
Frère Christophore arrive à Saint-Sigismond en 1990. Sept ans plus tard, sa santé et son caractère se sont dégradés lentement. Hospitalisé à Albertville le 30 juin 1997, il y meurt dans la soirée du mercredi 27 août. Ses obsèques sont célébrées le samedi 30 août 1997. Le Frère Christophore repose au cimetière de Chiriac, dans le caveau de l’Assomption.
Bibliographies
Bibliographie : Assomption France, Nécrologie 1997, p. 398-399. Echo de l’alumnat Etienne Pernet de Vellexon, avril 1954, n° 11, p. 9. Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997 p. 89-90.