CLAUDE DESTREE – 1916-2000

Maurice Destrée est né à Couvin le 31 août 1916. Après ses primaires chez les Frères Maristes à Couvin, il a commencé ses humanités au Petit Séminaire de Floreffe, puis au collège St-Joseph de Chimay (6e et 5e latine) pour les terminer à Sart-les-Moines (1933-1937). Il prit alors l’habit assomptionniste le 16 janvier 1938 sous le nom de Frère Claude. Sa première profession eut lieu, comme son noviciat, à Taintegnies un an après. Ensuite le cycle classique à St-Gérard: philosophie (1939-1942) et théologie (1942-1946). Il y demeurera jusqu’en 1947, ayant eu la faveur, en 1942-1943, d’une année sabbatique pour parfaire sa théologie.

Ses compétences artistiques le dirigèrent spontanément vers l’enseignement de cours d’esthétique donnés aux scolastiques, soit à St- Gérard, soit à Hal (1948-1952), où il arrive dès 1947 pour arranger la maison avec des frères convers. Durant ces cinq années, il assure quotidiennement la messe des pèlerins à la Basilique de Hal, et du service tous les 15 jours à Ittre.

Suite à la fermeture de la maison de Hal, il revient à l’abbaye de Brogne:là, outre l’aumônier auprès des Soeurs Bernardines Réparatrices jusqu’en1965 (à St-Gérard, dont nous reprendrons la maison en 1976) et le vicariat dominical à la paroisse des Alloux à Tamines (1952-1962), il s’adonna alors à de multiples activités: organisation d’une exposition sur l’Assomption à l’occasion du Centenaire des premiers voeux du P. d’Alzon (exposition s’étendant de septembre 1945 à mai 1946), direction du « Foyer Assomptionniste » (durant 19 ans, jusqu’en 1966), revue du scolasticat a.a. de B.S.; itinérante avec le P. Bisson, modernisation de la chapelle de l’abbaye de St-Gérard (1953-1956), de la chapelle du Collège d’Alzon à Bossières, croquis et dessins en tous genres (quelques aménagements dans les chapelles de Gosselies, Bambois, Belvaux, la rue Duquesnoy, tabernacles, images pieuses, comme celles de St-Gérard et du Notre Père), ornementations de lieux sacrés…

Devant un tel énoncé, on pourrait croire à une activité débordante; en fait, pour lui, « le lent », tout cela ne se passait pas toujours sans mal, ni risque,ni fatigues.

« Le temps! il coulait toujours trop vite pour lui, le lent par définition. Les anecdotes foisonnent sur le sujet: la crèche de Noël finie… l’année suivante, un décor dont la peinture n’était pas encore séchée, un train qui partait toujours trop tôt, un repas qui commençait à l’heure ’27, la dorure d’un tabernacle fignolée à coups de ciseaux….: tous ceux qui l’ont connu ont certainement dans ce domaine moultes souvenirs.Et tout cela avec la meilleure gentillesse du monde: le P. Richard Maas rappelait l’enthousiasme qu’il avait suscité à Bure chez les professeurs et les élèves; il s’était fait de nombreux amis: même en ces derniers temps d’activités amoindrie, beaucoup lui étaient restés fidèles: il s’était même attaché à plusieurs anciens de chez nous, signe d’une grande compréhension et d’une ouverture de coeur peu commune. Les accueillir avec chaleur était pour lui plus important que de rompre le « petit » ou le »grand silence ». C’était sa façon à lui de vivre l’anima una et cor unum. C’est que, sous ces dehors farfelus, il allait à l’essentiel, l’amour qui sauve, la foi qui purifie, l’espérance qui triomphe » (Homélie des funérailles).

La crise des vocations engendra la fermeture de l’abbaye de St-Gérard en1974; il fit alors un séjour à la rue Zinner, dans une communauté alors en formation; il fait fonction d’aumônier à la clinique du Square Marie- Louise; trois ans plus tard, il rejoint la maison de la rue Dusquesnoy où il demeurera jusque fin avril 2000; en 1989, atteint par la maladie de Horton,il s’affaiblit peu à peu et cesse toute activité extérieure; malgré quelques jours passés à la clinique St-Jean à Bruxelles au mois d’avril, il rejoindrala maison de repos de St-Gérard le 2 mai 2000.

Après un léger mieux de quelques semaines, ses forces le trahirent; un bref séjour à la clinique de Mont-Godinne fut sans effet. C’est là qu’il décédale 11 septembre 2000.

Ses funérailles furent célébrées au Prieuré Notre-Dame de Grâces le 14 septembre en présence des religieux et de ses amis. Ses cendres reposent au cimetière de St-Gérard dans la concession A.A.

Bibliographies