Religieux de la Province des Pays-Bas.
Deux Frères à l’Assomption.
Frans Leurink, né le 25 septembre 1914, à Borne aux Pays-Bas. En 1933, sur les traces de son frère Léo, il entre au noviciat de l’Assomption à Taintegnies (Belgique) et prend le nom de Frère Clémens. Il y prononce ses premiers v?ux, le 24 juin 1934. Son maître des novices, le P. Romanus Declercq, est heureux d’accueillir dans la vie religieuse « ce novice excellent, généreux, dévoué et capable, peut-être un peu vif, mais sans rancune, désireux de partir en mission ». En 1934, le Frère Clémens est nommé au scolasticat de théologie à Louvain où il est admis à la profession perpétuelle, le 24 juin 1937. Il y reste jusqu’à son départ comme missionnaire au Congo, en 1939.
En mission, pendant 48 ans.
Après quelques mois à Kyondo, le Frère Clémens est appelé à se rendre à Bunyuka où il va rester jusqu’en 1987. A Bunyuka et dans les environs, il construit une menuiserie, un four à briques et à tuiles. Il organise le transport du bois de telle manière que sa scierie devient progressivement un centre de livraison pour les diverses constructions du diocèse de Béni-Butembo. A Bunyuka et dans les environs, il n’élève pas moins de quatre églises en dur. Pour les S?urs Oblates, il construit un couvent et pour les Petites S?urs de la Présentation, le noviciat, l’hôpital, deux grandes écoles et un orphelinat. Il édifie un village pour des lépreux. Beaucoup d’écoles de brousse sont aussi les témoins de son amour du travail et de son efficacité pratique. Bon organisateur, il dirige jusqu’à 200 ouvriers. De centaines de km, on vient jusqu’à lui, car il livre du bon travail et rapidement! Et lorsqu’il prend de l’âge, il sait tout passer en d’autres mains, ne gardant lui- même que la menuiserie.
S’il a parfois les allures d’un patron exigeant, il n’est pas dépourvu de qualités sociales. Son aide aux familles d’ouvriers en situation difficile en est la meilleure preuve. En 1987, son état de santé exige son retour définitif aux Pays-Bas, au Château de Stapelen à Boxtel. Après divers séjours en hôpital et de multiples opérations pour un cancer aux intestins, il meurt le 17 novembre 1989 à l’hôpital de Bois-le-Duc, à 75 ans accomplis. Depuis le 20 novembre, il repose aux côtés de son frère Léo au cimetière de Stapelen.
Témoignage sur le Frère Clemens.
« Le Frère Clémens est un homme d’affaires qui sait organiser une entreprise, avec le souci de l’autofinancement. On connaît le secret de sa réussite: expérience, continuité, initiative et sens de l’économie. Il sait tirer parti des moyens et des ressources du milieu local: briqueterie, tuilerie, menuiserie, carrosserie et même élevage agricole pour l’orphelinat. L’Assomption lui doit entr’autres la construction du collège Kambali, mais c’est tout le diocèse qui bénéficie de sa production, au point même que Mgr Kataliko aurait aimé le lier par contrat. On peut dire de lui qu’il n’a jamais usé ou abusé pour son profit personnel de sa situation d’homme d’affaires, aux nombreuses relations. Il aime la lecture d’ouvrages récents qu’on lui recommande, il reste très fidèle à ses exercices religieux. Sans doute se montre-t-il juste et exigeant et est-il plus craint qu’aimé. On lui sait gré de se soucier des ouvriers malades ou en difficulté. De caractère un peu impétueux, il bénéficie longtemps de la présence pacifiante de son frère, le P. Léo. Sans doute ne le trouve-t-on pas toujours souple en communauté. Il lui arrive de taquiner et de critiquer ses confrères. Peut-être y aurait-il eu avantage à le changer de poste, de façon à modérer sa conscience d’être devenu indispensable à Bunyuka. Il est vrai qu’après son départ du Zaïre, l’activité de la menuiserie continue, sous la responsabilité de la Procure du diocèse. La paroisse, elle, passe entre les mains des religieux Servites. Il n’en reste pas moins que le Frère Clémens est un des grands serviteurs de la mission au Congo ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 77-78. De Schakel, december 1989, n° 4, p. 238-243. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts (1929-1994), Butembo, 1994, p.76-78. Lettre du Père Léo et du Frère Clemens Leurink, Borne, le 28 janvier 1965, au P. Wilfrid Dufault.