Religieux de la Province de Paris, Provincial de Paris (1929-1935). Second Provincial de Paris. Antonin-Pierre Serieix est né dans le diocèse de Tulle, le 18 mai 1880, dans le petit village de Saint- Exupéry. Son nom se prononce Serié, avec un premier ‘e’ muet. Il fait ses études secondaires dans les alumnats de l’Assomption, au Breuil (Deux- Sèvres), de 1892 à 1895 et à Brian (Drôme), de 1895 à 1897. Il prend l’habit et le nom de Clodoald au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis), le 8 septembre 1897, il y prononce ses vœux le 9 septembre 1898 et passe à Notre-Dame de France à Jérusalem où se poursuit sa formation religieuse, sous la direction du P. Athanase Vanhove. Il y fait sa profession perpétuelle le 4 octobre 1899 et ses études de philosophie (1899-1901). De 1901 à 1904, il est envoyé en Turquie à Brousse pour enseigner. Ses études de théologie se déroulent également en Turquie, d’abord à Kadi-Keuï, puis à Phanaraki (1904-1906) et finalement à Jérusalem (1906-1907) où il est ordonné prêtre par Mgr Camassei, le 9 mai 1907. Le rapport qui le présente à l’ordination sacerdotale ne sous-estime pas ses qualités: « Caractère sérieux, calme, délicat. Manières distinguées. Esprit excellent. Attiré vers la vie intérieure. Capable de porter une responsabilit6>. L’avenir va montrer que ces appréciations ne sont pas dénuées de fondement. Ses supérieurs lui confient un ministère pastoral et le professorat pendant deux ans à Kadi-Keuï (1907-1908) pour l’Ecriture Sainte. Ayant appris la langue anglaise, le P. Clodoald est nommé en Angleterre, successivement aux postes de Brockley et de Newhaven où il est tour à tour vicaire, supérieur et curé (1908-1914). Mobilisé lors de la première guerre mondiale en juillet 1915, il est affecté d’abord dans un service d’infanterie à Tulle, puis à Paris, dans un service auxiliaire. A.A Il n’est rendu à la vie civile qu’en mars 1919. Il retrouve un poste de ministère en Angleterre, dans la capitale, à Bethnal Green (1919) d’où l’obéissance l’envoie aux U.S.A., au collège de Worcester, en 1923, à la fois comme supérieur de l’institution scolaire et vicaire provincial pour l’Amérique du Nord. Nous sommes à l’époque de la réorganisation de la Congrégation en Provinces. Les communautés d’Angleterre et d’Amérique du Nord relèvent alors de la province française du Centre ou de Paris. Sous sa direction, ferme et douce tout ensemble, le collège de Worcester poursuit son développement et élargit ses murs. Il fait construire une nouvelle aile. En 1929, il prend en charge la Province de Paris et la succession du P. Aymard Faugère. On ne compte pas ses nombreuses initiatives: Nîmes entreprend la construction du nouveau collège de l’Assomption, une communauté est fondée à Perpignan pour prendre en charge le collège Saint- Louis de Gonzague; de même un essai est tenté à Pontlevoy; la maison d’études de Louvain cédée à la province belgo-hollandaise, il lui revient d’établir un scolasticat à Lormoy (Essonne). Comme il a l’habitude de voir tout en grand, il lui arrive parfois de ne pas tenir assez compte des disponibilités financières et de contracter de gros emprunts, ce qui lui attire quelques ennuis. Un proverbe latin ‘Paupertas impulit audax’ le pousse sans doute à être audacieux. Sa gestion plutôt personnelle des affaires le conduit à un certain différend avec le P. Gervais Quenard, supérieur général, puisque celui-ci lui donne ordre de s’en remettre à son Econome provincial. En 1935, le P. Clodoald présente sa démission de Provincial. Il a la joie de retrouver, à sa demande, un poste de responsabilité aux U.S.A. Il est attaché à la résidence paroissiale N.-D. de Esperanza de la 156ème rue, à New York. C’est là qu’il meurt le 8 mars 1948. Il est inhumé à Worcester. Esprit clair et primesautier, aussi bon élève qu’habile professeur, le P. Clodoald, sans jamais faire étalage de sa science, n’admet guère la discussion sur des questions dont il ne partage pas l’opinion. De haute taille et d’allure plutôt ascétique, il ne lui manque que le ton percutant de l’orateur. Sévère pour lui-même, mais attentif et de bon conseil dans la direction spirituelle, il ne jouit jamais d’une forte santé. Opéré de l’estomac, souffrant d’asthme, il impose à sa nature la rigueur d’un sens du devoir opiniâtre. On le trouve mort à son bureau, le matin du 8 mars, comme un homme encore prêt pour le ministère.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1949, no 65, p. 8 et no 67, p. 15. L’Assomption et ses (Euvres, 1948, no 473, p. 7-8. L’Assomption (Worcester), mars-avril 1948, p. 29-33 et août 1948, p. 109-111. Lettre du P. Clodoald Sérieix au Cardinal Verdier, Paris, 25 juin 1934. Du P. Clodoald Sérieix, rapports sur Bethnal Green (1921), sur Worcester (1924-1925), sur la Province de Paris (1929-1935), correspondances (1907-1948). on doit au P. Clodoald Sérieix de nombreuses notes, articles, circulaires, visites canoniques ayant trait à l’exercice de sa charge de Provincial de Paris. Notices Biographiques