Religieux français, supérieur du vicariat d’Amérique du Nord.
Un enfant du Dauphiné en Orient.
Né le 24 novembre 1879 à Chatonnay, près de Saint-Jean de Bournay (Isère), Crescent est scolarisé chez les Frères du Sacré-Cœur, puis devient alumniste à Miribel-les-Echelles (1891- 1894) et à Biran (Drôme) de 1894 à 1896. Il entre au noviciat de Livry (93) en août 1896, y prononce ses premiers vœux le 8 septembre 1897, suivis des vœux perpétuels le 6 septembre 1898 reçus par le P. Emmanuel Bailly. Il s’embarque pour l’Orient: à Notre-Dame de France à Jérusalem, il fait ses études de philosophie et de théologie 1898-1902), accomplit une troisième année à Kadi-Keui en 1903. Il est ordonné prêtre à Constantinople le 20 décembre 1903.
Premières armes en Orient, enseignant.
Le P. Crescent est d’abord affecté à l’enseignement dans les écoles assomptionnistes de Turquie: à Eschi-Chéir (1903-1904), à Brousse (1904-1906), puis en Bulgarie à Plovdiv (1906-1909). Il laisse de pittoresques impressions de missionnaire que divulgue volontiers la revue des Missions des Augustins de l’Assomption: « J’ai vu des soldats turcs qui nous faisaient escorte s’approcher à plusieurs reprises d’un ange (élève de l’école des Sœurs Oblates) écarté de la file et le ramener gentiment dans son rang avec de petites tapes sur la joue. Quels braves gens que ces soldats turcs, et comme ils s’acquittaient avec zèle de leurs fonctions de policiers, imposant le silence aux bavards, écartant les importuns, cravachant les indociles, sans se départir jamais de leur majestueuse gravité! »
Missionnaire en Angleterre.
De 1902 à 1912, le P. Crescent est envoyé en Angleterre s’initier au ministère pastoral: tout d’abord vicaire à Brockley (1909-1911)
et Rickmansworth (1911-1912). Il y parfait sa connaissance de la langue anglaise, étape qui se révèle importante pour la suite de sa vie et de son ministère.
Directeur au collège de Worcester (U.S.A.).
De 1912 à 1952, le P. Crescent est affecté aux jeunes fondations assomptionnistes en terre américaine, tout d’abord comme vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-l’Espérance à New York (1912-1914), mais surtout comme jeune directeur au collège franco-américain de Worcester dans le Massachu setts (1929-1935). Seule interruption dans ce long séjour au Nouveau Monde, les années de guerre 1914-1919 où il est mobilisé et affecté au service d’infirmerie à Bordeaux puis à l’Etat-Major de Paris. A Worcester, il sait faire face à l’importante crise financière du collège consécutive à la crise économique du pays, grâce à un concours de bienfaiteurs. Il y accueille des personnalités qui lui viennent en aide pour développer l’ceuvre et assurer sa réputation. L’obtention de la Croix de la Légion d’honneur vient souligner le mérite du Directeur et l’excellence des études. En 1929, il est nommé vicaire provincial des religieux d’Amérique du Nord, poste qu’il garde jusqu’en 1946 où le vicariat (USA, Canada, Mexique) est érigé en Province.
Le retour en France.
En 1952, il quitte définitivement les USA; il a la joie de saluer son successeur le P. Dufault, ancien supérieur du collège et provincial d’Amérique du Nord, élu supérieur général de la Congrégation. Affecté à la procure de Marseille, supérieur de la communauté, il y décède le 18 décembre 1935. Les obsèques, présidées par le P. Wilfrid Dufault, se déroutent le mardi 20 décembre en l’église marseillaise du Sacré-Cœur. Le corps est inhumé au caveau familial à Chalonnay, près de Vienne (Isère). -Religieux d’un commerce agréable, aimant sa Congrégation et la vie de communaté, il laisse le souvenir d’un supérieur vigilant, à la franchise énergique, que sa régularité personnelle rendait soucieux de discipline religieuse’.
Bibliographies
Bibliographie : B.O.A. juin 1956, p. 159 Lettre à la Famille 1956, p. 9, p. 68-69. Le P. Crescent a publié de nombreux articles dans la revue des Missions de l’Assomption et dans la revue mensuelle du collège de Worcester, L’Assomption, entre 1929 et 1935. Il a collaboré à l’élaboration du Guide de Palestine, aux Echos d’orient et a été de longues années le correspondant de La Croix aux U.S.A. Les archives ont conservé une partie de sa correspondance aux PP. Vincent de Paul et Emmanuel Bailly, au PP. Maubon, Sérieix et Quenard.