Damien (Léon) MARIN – 1921-1985

Tournant à Saint-Sigismond,
1971.
Le 6 décembre 1971, une entrevue a lieu à Saint- Sigismond entre Mgrs
Bontemps et Lecrosnier, le chanoine Anselmo et le curé de St Jean-Baptiste
d’Albertville d’une part et les autorités assomptionnistes de la Province
de Lyon d’autre part, le Provincial le P. Morand Kleiber, l’économe
provincial le P. Albert Heckel, les PP. Joseph Mermoz et Robert Brochier.
L’objectif de cette rencontre est l’avenir des lieux, des personnes et de
l’internat mis en place après la formule de l’alumnat. Le choix de faire de
Saint-Sigismond un petit séminaire diocésain n’a remué ni les foules ni le
cœur des curés, ceci dit avec regret et réalisme. Une communauté de
religieux actifs, trouvant emploi dans les offres du diocèse, pourrait
utiliser comme logement la maison dite des Sœurs en contrebas. Une
reconversion du grand bâtiment, l’ex-alumnat, est possible. L’Assomption a
des racines anciennes en Savoie, depuis l’installation à Notre- Dame des
Châteaux en 1871. Les religieux originaires de la région sont nombreux.
L’Assomption est reconnue comme propriétaire légitime des lieux par
l’évêché, après examen du testament du Chanoine Garin.

Religieux de la Province de France.

Dans la simplicité et la fidélité.

Né à Rabou dans les Hautes-Alpes le 17 avril 1921, Léon Marin connaît l’Assomption par son oncle, le P. Frédéric Marchand (1894-1953). Il fait d’abord des études de grammaire à l’alumnat de Saint- Sigismond (Savoie), de 1931 à 1936. Il tente un essai de vie religieuse, en entrant au noviciat de Nozeroy (Jura) et en prenant l’habit le 4 mai 1938, sous le nom de Frère Damien. Il y est accueilli par le P. Alix Gruffat. Prévu pour une première profession annuelle le 5 mai 1939 à Nozeroy, le Frère Damien est affecté à la communauté provinciale de l’avenue Debrousse à Lyon (Rhône). En 1940, il va passer dix mois aux Chantiers de jeunesse à Muy dans le Var; à l’expiration de ce temps de vie paramilitaire, il revient à Saint- Sigismond en juin 1942, mais décide de reprendre sa liberté quelques semaines plus tard. En septembre 1945, il recommence son noviciat à l’Assomption, cette fois à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente- Maritime) sous la direction du P. Protais jaïn. Il prononce ses vœux le 30 septembre 1946. « Le Frère Damien est une bonne et solide vocation de frère convers. Docile et de bon esprit, il est un élément précieux dans la vie commune. Parfois un peu solitaire, il est apprécié pour sa simplicité et sa docilité ». À l’issue de son temps de noviciat, il est envoyé en 1946 à l’alumnat Sainte-Odile à Scherwiller (Bas-Rhin) où pendant huit ans il assure avec toute la force de sa jeunesse l’exploitation de la ferme. En 1954 il rejoint Saint-Sigismond et il y reste jusqu’au jour de sa mort, au service de l’alumnat, puis de la communauté des religieux âgés. On le connaît comme un confrère travailleur, toujours aimable, heureux de sa vie religieuse en communauté. Sa prédilection va aux travaux du potager qu’il entretient à merveille,

source de bénéfices et de denrées de qualité pour la maison, source d’admiration pour les voisins qui s’arrêtent devant les lignes bien ordonnées de ses semis et plantations. Au cours de l’été 1976, le Frère Damien que l’on connaît davantage sous son prénom de baptême, Léon, est hospitalisé à Gap (Hautes-Alpes), à la suite d’un infarctus. Il se repose quelque temps à Lorgues (Var) jusqu’en avril 1977. Le 19 avril 1981, jour de Pâques, il subit un second infarctus. Il s’ensuit une nouvelle hospitalisation jusqu’à la mi-mai de l’année 1981. On lui trouve une maison de repos dans l’Isère, puis il revient à Saint-Sigismond. Une troisième fois, le Frère Léon est hospitalisé à Albertville au soir du 3 décembre 1985. L’incident cardiaque est encore suivi de deux autres jusqu’au 24 décembre 1985. Le Frère Léon décède à 17 h. 30. Comment le perçoivent ceux qui l’ont connu et fréquenté? Le P. Joseph Mermoz lui rend un témoignage fraternel unanime: « Le Frère Léon est un travailleur compétent et infatigable pour la culture: jardin, vergers, vigne. C’est un homme d’accueil, souriant, discret et efficace. Comme religieux, il est très fraternel. Tel est le souvenir que nous laisse le Frère Léon ». Le P. Géminien Serres témoigne dans le même sens: « Le Frère Léon est un homme de foi, une foi qu’il sait vivre au quotidien, dans et par le travail, par ses nombreux contacts, une foi qu’il sait faire partager. C’est un homme de projets. Avant son départ le 3 décembre, il vient encore de planter trois mirabelliers qui donneront du fruit dans deux ans ». Le P. Michel Divo, alors supérieur de la maison de repos de Saint-Sigismond, porte son attention sur la qualité de vie relationnelle du Frère Léon: « Le Frère Léon a de très nombreux amis dans le pays. On s’en est aperçu le jour de son enterrement quand on vit rassemblées ces personnes dans la chapelle pouvant à peine les contenir. Ses funérailles ont été présidées par le Provincial de France [P. Claude Maréchal] et le Vicaire général de Tarentaise, entourés d’une vingtaine de prêtres. C’était un bel hommage de reconnaissance pour les qualités de ce serviteur fidèle et pieux qui ne laisse que des regrets ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (Ill) 1984-1986, p. 104-105. Assomption-France, Nécrologie n° 4, année 1985, p. 101. Tournant à Saint-Sigismond: Lyon-Assomption, janvier 1972, n° 31, p. 8 et mars 1972, n° 32, p. 8-9.